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Mesure du plan directionnel égalité femmes-hommes, ces portraits ont pour objectif de donner la parole aux femmes de la direction sur la thématique de l’égalité au quotidien.

Après avoir étudié l'économie internationale et le management, Myriam Safsaf a commencé son parcours à la DG Trésor en 2008 par un VIA comme attachée économique au Service économique régional de Beyrouth. Elle poursuit sa carrière en tant que cheffe de projet Stratégie et Relations publiques pour la filiale libanaise de Total Afrique Moyen-Orient, puis comme rédactrice diplomatie économique en Afrique subsaharienne pour le Ministère des Affaires Etrangères. En 2015, elle rejoint le bureau Méditerranée et Afrique australe de la DG Trésor avant de partir dans le réseau, à Téhéran comme adjointe du chef du chef du service économique, puis à Abu Dabi comme adjointe du chef du service économique régional. Depuis août 2020, Myriam est cheffe du service économique d'Amman, en Jordanie.


En parallèle, Myriam a participé à l’expérimentation du mentorat au féminin en 2021 comme mentorée.

 

Myriam SAFSAF

Pourquoi l'égalité femmes-hommes te tient-elle à cœur ?

Parce que je regarde autour de moi et ce que je vois me préoccupe. Les discriminations, dont celles liées au genre, sont encore beaucoup trop nombreuses et contraires à mon idéal de justice comme à mon idéal de société. Malgré́ les progrès indéniables réalisés en matière d’égalité en France, la situation reste alarmante comme le rappelle le dernier rapport sur l’état du sexisme dans notre pays publié par le Haut Conseil à l’égalité. 80 % des femmes interrogées estiment être moins bien traitées que les hommes parce qu’elles sont des femmes, ce qui est inacceptable.
Je dois avouer que ma prise de conscience et mon engagement ont été progressifs. Déconstruire les schémas, identifier les biais de genre, distinguer les situations d’inégalité, s’élever contre elles est un apprentissage douloureux et nécessaire. 

Quelle est ton expérience de l'égalité femmes-hommes au sein de la DG Trésor, et vois-tu des différences entre le réseau international et la centrale ?

Les dispositifs mis en place par la DG Trésor ont été extrêmement bénéfiques pour moi, comme par exemple le remplacement dont j'ai bénéficié pendant toute la durée de mon congé maternité. C’est à mon avis « LA » mesure phare du plan directionnel qui envoie un signal fort aux femmes du réseau international. Plusieurs d’entre-elles m’ont d’ailleurs demandé comment j’avais vécu cette période et j’espère sincèrement que mon retour d’expérience les a rassurées. C’est un privilège rare de pouvoir se consacrer pleinement à son enfant pendant les premiers mois de sa vie sans penser au bureau et aux centaines de mails qui s’accumulent.

J’ai aussi participé à l’expérimentation du mentorat féminin et cet accompagnement a changé beaucoup de choses dans l’exercice de mes fonctions et mes projections professionnelles. Il y a toute une série de sujets que je n’aurais pas pu aborder dans un autre cadre parce qu’être une femme dans un environnement de travail majoritairement masculin soulève des questions spécifiques qui appellent des réponses spécifiques. J’ai reçu de ma mentor des conseils très concrets notamment pour repenser des codes que j’avais intériorisés.

Quelles actions préconises-tu pour tendre à plus d'égalité au sein du réseau de la DG Trésor ?

Les actions à déployer doivent tenir compte des différences organisationnelles et culturelles du réseau. Constituer un vivier de futures femmes cheffes de service économique commence par l’expérience des jeunes VIA qui choisissent le réseau et notre capacité à retenir ces talents. La première action pourrait être de créer un espace de discussion avec elles, leur présenter plus en détails les engagements de la Direction en matière d’égalité professionnelle mais aussi pour les entendre, connaître leurs questionnements ou préoccupations et mieux intégrer les aspirations des jeunes générations dans notre stratégie pour le réseau. Un dialogue direct entre la centrale et les ADL me semble également essentiel. Nous avons la chance d’avoir un réseau pluriel de femmes de cultures et d’expérience diverses que nous pourrions valoriser davantage.

Enfin, un projet d’expatriation est rarement mené en solitaire. Il implique souvent un/e conjoint/e et parfois des enfants. Cette question se pose évidemment pour les femmes comme pour les hommes. Il serait très utile d’avoir en amont plus d’informations sur les conditions du marché du travail dans les pays d’affectation.

Un conseil à transmettre à une collègue qui vient de prendre son 1er poste dans le réseau ?

Prenez la place qui est vôtre ! Un poste dans le réseau implique beaucoup plus de représentation et d’expression en public qu’en administration centrale. C’est malheureusement un exercice ou les inégalités de genre (et pas seulement de genre d’ailleurs) sont criantes. J’ai longtemps cru qu’un bon orateur ou une bonne oratrice avait des facilités naturelles, une aisance innée presque inexplicable. Je sais maintenant que c’est avant tout une question de confiance en soi. Alors Mesdames, en réunion ou séminaire, n’attendez pas qu’on vous donne la parole, prenez-la !

Qu'est-ce qui te met encore en colère en tant que femme ?

Il y a de nombreux sujets qui m'exaspèrent, mais si je devais en choisir un, ce serait les inégalités dans le domaine de la santé. Le développement de la médecine s’est historiquement fondé sur le corps masculin certes, mais aujourd’hui encore on diagnostique moins bien ou on ignore plus longtemps les « pathologies de femme ». La prise en charge de certaines maladies reste par ailleurs influencée par des stéréotypes de genre. Sans parler des effets secondaires des médicaments pour les femmes, des disparités de moyens alloués à la recherche ou des violences gynécologiques et obstétricales. Je me souviens d’une phrase d’un médecin au Liban qui m’a beaucoup marquée. Il avait dit « il faut que les femmes cessent de penser que la douleur est normale. Le corps d’une femme ne doit pas souffrir davantage que celui d’un homme ».

Une femme ou une héroïne de fiction qui t'inspire ?

Je suis très admiratrice de l’action de nombreuses figures de ma génération qui s’engagent pour rendre les femmes plus visibles et faire bouger les lignes. Elles sont journalistes, autrices, humoristes, patronne de startups, réalisatrices, fondatrices d’ONG, historiennes. J’aime beaucoup en particulier l’œuvre « Les Culottées » de Pénélope Bagieu qui dresse le portrait de 30 femmes qui ont en commun d’avoir à un moment de leur vie bravé les codes du patriarcat et refusé de se conformer aux rôles qui leur étaient attribués. Ce que je trouve génial dans cette BD est qu’elle est très universelle, elle met en valeur des femmes des quatre coins du monde et parle à un large public, femmes ou hommes, grands ou petits. J’aime aussi beaucoup la signature visuelle de Pénélope qui a style très singulier et ponctue chaque portrait d’une superbe illustration.

Un super pouvoir que tu aimerais avoir ?

Le pouvoir de contrôler le temps. Le ralentir pour savourer davantage les bons moments, l’accélérer quand les réunions sont trop longues ou l’arrêter parfois pour faire une pause.

 

Portraits de femmes du Trésor


La DG Trésor a à cœur de valoriser la parole des femmes de la DG Trésor au sein de la direction et dans l’espace public, pour mieux refléter la diversité de la DG Trésor et attirer les profils féminins.

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