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Mesure du plan directionnel égalité femmes-hommes, ces portraits ont pour objectif de donner la parole aux femmes de la direction sur la thématique de l’égalité au quotidien.

Eléonore Trigano inaugure cette série de portraits. Après un parcours au sein du Ministère de l’écologie et à la direction du Budget, Eléonore a rejoint la DG Trésor en 2017 et est aujourd’hui cheffe du bureau Politiques sociales de l'emploi, évaluant et participant à la construction des politiques sociales et de l'emploi, et notamment des politiques en faveur de l’égalité professionnelle femmes-hommes.

Eléonore fait également partie du réseau « Femmes du Trésor », rassemblant des femmes cadres de la direction et qui, depuis 2016, anime une dynamique de réflexion sur les potentiels féminins de la DG, sur leurs parcours et les obstacles qu’elles peuvent rencontrer.

 

 

Eléonore Trigano

Quelle est ton expérience de l’égalité femmes-hommes au sein de la DG Trésor ? Comment gères-tu au quotidien ?

L’égalité femmes-hommes, c’est avant tout un sujet de travail pour mon bureau : le Président de la République s’est engagé lors du G7 de Biarritz à légiférer sur l’émancipation économique des femmes et des travaux en ce sens ont été engagés par le Ministère de l’Economie et le Secrétariat d’Etat chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes depuis 2019.

Nous y contribuons activement, en lien avec le monde académique, les organisations professionnelles, et les parlementaires, avec la publication d’un Tresor Eco sur le Gender Budgeting par exemple, ou encore la remise à Bercy du rapport « Les femmes au cœur de l’économie » de Chiara Corazza.

Quelles actions préconises-tu pour tendre à plus d'égalité au sein de la DG Trésor ? Et de façon générale, dans l’économie ?

L’égalité femmes-hommes sur le lieu de travail, cela peut passer par une meilleure prise en compte de la maternité dans les carrières par exemple (plusieurs études s’accordent sur le fait que les inégalités d’évolution professionnelle entre les femmes et les hommes augmentent avec le nombre final d’enfants), ou encore une réflexion sur le sexisme au quotidien. C’est ce qu’on a essayé de regarder au sein du groupe de travail mis en place par la DG Trésor depuis 2016 et qui a notamment préparé un plan directionnel en faveur de l’égalité.

Dans l’économie en général, en matière d’éducation et de petite enfance, il vaut mieux essayer d’agir à la source des biais de genre plutôt que d’essayer de les corriger après coup. Pour cela on peut travailler à l’amélioration de la représentation des femmes dans les programmes scolaires et à une meilleure formation des professionnels sur leur capacité à lutter contre la reproduction des rôles sexués véhiculés par la société.

Quel a été l’impact de la crise sur les femmes ?

La crise sanitaire et économique en cours impacte particulièrement les femmes. En partie parce que les femmes sont plus concernées que les hommes par des formes d’emplois atypiques qui constituent une variable d’ajustement lors d’une crise (29% de femmes salariés sont à temps partiel contre 8% des hommes, et 11% des femmes sont en CDD contre 7% des hommes). Mais aussi parce que les femmes sont surreprésentées dans les secteurs fortement impactés par la crise (commerce, hébergement et restauration, tourisme).

Quel droit des femmes attends-tu toujours ?

Un droit des hommes plutôt : un congé paternité qui soit d’une durée convenable. Il va déjà passer de 2 à 4 semaines à partir de juillet 2021, c’est une bonne chose. Mais on pourrait aller plus loin pour tendre vers des pays comme l’Espagne où le congé paternité est passé de 5 à 8 semaines en 2019, puis 12 semaines en 2020 et 16 semaines depuis le 1er janvier 2021, soit autant que les mères, dont 6 semaines obligatoires à la naissance de l’enfant.

Une femme ou une héroïne de fiction qui t'inspire ?

Maria Montessori. Elle a d’abord tenu tête à son père, qui souhaitait qu’elle devienne institutrice, et au doyen de la faculté de médecine, qui refusait de la laisser s’inscrire parce que c’était réservé aux hommes, pour devenir psychiatre. 10 ans plus tard, elle reprend des études en pédagogie et va proposer une méthode d’éducation innovante fondée sur l’autonomie, la curiosité et la coopération.

Un super pouvoir que tu aimerais avoir ?

Me téléporter, quoi qu’avec la mise en place du télétravail à la DG Trésor, cela pourrait s’avérer moins nécessaire !

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