Portraits de femmes du Trésor #7 : Nathalie Georges, sous-directrice en charge des politiques macroéconomiques
Mesure du plan directionnel égalité femmes-hommes, ces portraits ont pour objectif de donner la parole aux femmes de la direction sur la thématique de l’égalité au quotidien.
Diplômée de l’ENS et de l’ENSAE, Nathalie Georges a rejoint la Direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE) en 2009, un an avant que celle-ci ne soit nommée Direction générale du Trésor. Adjointe au sein du bureau « Synthèse des finances publiques » (FIPU1), puis du bureau «Union économique et monétaire » (Europe1), elle a ensuite quitté la DG Trésor pendant trois ans pour rejoindre la Cour des comptes, en tant que rapporteur.
A son retour en 2016, Nathalie est devenue cheffe du bureau « Prévisions des prélèvements obligatoires et de la fiscalité des entreprises » (FIPU2), puis cheffe du bureau « Échanges extérieurs et risque-pays » (MACRO3). Aujourd’hui, Nathalie est sous-directrice en charge des politiques macroéconomiques, au sein du service des politiques macroéconomiques et des affaires européennes (SPMAE).
Pourquoi l'égalité femmes-hommes te tient-elle à cœur ?
Il me semble que, comme les autres composantes de l’égalité, c’est une question de justice, de respect de chacune et chacun, qui a également la vertu d’apporter de la diversité et un enrichissement mutuel. C’est un principe qui doit guider nos actions depuis l’enfance, pour irriguer tous les pans de la société et offrir à toutes et tous les meilleures opportunités. Je n’ai encore jamais constaté que quelque chose n’était pas à la portée de quelqu’un parce qu’il était une femme ou un homme.
Lorsque j’étais au collège, j’ai fait beaucoup de sport, et j’étais très régulièrement la seule fille dans les entraînements et les compétitions en équipes : s’il était confortable de disposer du vestiaire pour moi toute seule, j’aurais bien aimé partager davantage les moments de victoire !
Quelle est ton expérience de l’égalité femmes-hommes au sein de la DG Trésor ? Comment gères-tu au quotidien ?
Une anecdote illustre bien pour moi l’évolution que j’ai pu constater ces dernières années au sein de la Direction : quand je suis arrivée en 2009, l’intégralité de ma chaîne hiérarchique était constituée d’hommes ; aujourd’hui, j’ai une majorité de femmes ! Il m’arrive cependant encore régulièrement d’être la seule femme dans une réunion… et d’être la seule à le remarquer ! La mixité apporte un équilibre, et permet des relations de travail plus riches et plus sereines.
En tant que manager, j’essaie d’assurer une certaine exemplarité, pour montrer à mes collaboratrices comme à mes collaborateurs que « c’est possible », même si la conciliation au quotidien reste un défi de tous les jours.
Quelles actions préconises-tu pour tendre à plus d'égalité au sein de la DG Trésor ?
Pour en bénéficier prochainement, je salue particulièrement la décision de remplacement systématique des congés maternité des femmes manager. Je vais pouvoir partir sereine, en sachant que mes choix de vie personnelle n’auront pas de répercussion négative sur mes collaborateurs. Avec l’allongement bienvenu (et sur lequel il nous reste encore des marges de progrès) du congé paternité, ce type de mesure a vocation à s’étendre et à ne plus être « une question qui concerne les femmes ».
Par ailleurs, la période de pic d’activité de la crise et le télétravail sans mode de garde des enfants que nous venons de vivre a été difficile pour beaucoup d’entre nous ; il faut que nous menions collectivement une réflexion pour organiser « la vie d’après » en tirant les bénéfices des nouveaux modes de travail mais en permettant à toutes et tous de retrouver une saine séparation entre vie professionnelle et personnelle.
Un conseil à transmettre aux adjointes ?
Eviter l’autocensure ! Si elles sont là, c’est qu’elles ont toutes les compétences requises, alors pourquoi ne pas prétendre à la prochaine marche ? La clef est que plus elles seront nombreuses, moins il s’agira d’un critère distinctif, et donc c’est bien leur valeur professionnelle qui prime.
Mon expérience, c’est aussi que dans des métiers de sous-représentation traditionnelle, nous sommes en réalité habituées à de telles situations (c’était déjà le cas pendant nos études), et cela ne nous a pas empêché de réussir ! Donc pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
Un message pour les hommes de la DG Trésor ?
Nous sommes une équipe, et au quotidien c’est la considération principale. Nous partageons la plupart du temps les mêmes aspirations et relevons ensemble les mêmes défis. Ces questions nous concernent toutes et tous, et les réponses doivent être trouvées ensemble, comme pour n’importe lequel des autres dossiers que nous gérons en commun.
Quel droit des femmes attends-tu toujours ?
Ça peut sembler anecdotique, mais le droit des femmes politiques à leur nom de famille. Je pense que c’est très symptomatique : pourquoi sont-elles toujours désignées par leur prénom contrairement à leurs homologues masculins ?
Une chanson girl power qui te booste ?
La scène du film « Bande de filles » de Céline Sciamma sur « Diamonds » de Rihanna.
Un moment badass ?
Lors d’une réunion de haut niveau où j’étais la seule femme présente, un participant (que je ne connaissais pas) m’a demandé un café en arrivant… Je suis ensuite allée ostensiblement m’asseoir derrière mon chevalet autour de la même table que lui.