Mésange vert : un outil pour évaluer les effets de chocs économiques sur les émissions de carbone françaises
L'évaluation des politiques de transition écologique, et de manière plus générale économiques, sert à mesurer leur efficacité par rapport aux objectifs économiques et climatiques poursuivis, pour permettre de comparer les effets des mesures et d'en minimiser les coûts. Le nouveau module complémentaire au modèle macroéconométrique Mésange, Mésange vert, a ainsi été développé afin de proposer des évaluations macro-environnementales cohérentes de ces politiques.
Le module Mésange vert a été conçu pour compléter les évaluations macroéconomiques réalisées à l'aide du modèle Mésange, utilisé à la Direction générale du Trésor, en quantifiant l'effet de chocs et de réformes économiques sur les émissions de carbone de la France à moyen et long terme. Au-delà de l'évaluation de l'effet climatique de chocs standards, le module peut utilement compléter les travaux d'évaluations de politiques économiques et climatiques.
Ce nouveau module se décompose en deux parties, une partie « énergétique » qui propose une représentation stylisée de la consommation finale énergétique du territoire afin d'en définir la composition (gaz, électricité, etc.), et une partie « climatique » pour calculer les émissions de carbone associées à cette structure de consommation.
Le module offre une grande souplesse dans son utilisation : le nombre d'énergies distinguées (par défaut, l'électricité, le charbon, le pétrole et le gaz) et d'agents économiques (par défaut, les ménages et les entreprises), la détermination de la demande énergétique, ou encore le calibrage du module peuvent être aisément ajustés en fonction des besoins de la modélisation.
À titre illustratif, le module peut servir à comparer les effets économiques et climatiques d'une hausse permanente de la TVA et de la taxe carbone, pour un montant ex ante représentant à chaque fois 1 % du PIB, sans recyclage des recettes. Une hausse de la taxe carbone a un impact négatif sur l'activité légèrement inférieur à celui d'une hausse de la TVA. En outre, en ciblant la consommation énergétique, la taxe carbone conduit à une baisse bien plus importante de celle-ci qu'une hausse de la TVA. De plus, la taxe carbone incite les ménages et les entreprises à substituer de l'électricité aux énergies fossiles et la baisse des émissions de carbone est plus que proportionnelle à la diminution de la consommation énergétique.
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+ Autres publications à consulter sur le sujet :
- DG Trésor (2023), « Les enjeux économiques de la transition vers la neutralité carbone », Rapport intermédiaire, France Nation Verte.
- Gourmand L. (2024), « Quels besoins d’investissements pour les objectifs français de décarbonation en 2030 ? », Les documents de Travail de la DG Trésor, n° 2024/2.
- Girard P. L., Le Gall C, Meignan W., Wen P. (2022), « Croissance et décarbonation de l’économie », DG Trésor, Trésor-Éco, n° 315.
- Gantois T., Girard P. L., Le Gall C. (2022), « Évaluation de l’impact macroéconomique de la transition écologique : revue des modèles macro-environnementaux, usages et limites », Les documents de Travail de la DG Trésor, n° 2022/2.