Après une revue des méthodologies et définitions mobilisées dans la littérature actuelle, ce document de travail présente, dans six chapitres sectoriels dédiés, un panorama harmonisé des estimations des besoins d’investissements supplémentaires dans les postes bas-carbone à l’horizon 2030 et des enjeux associés. Sur la base de ces résultats et de chiffrages en propre, nous les estimons en 2030 à +110 Md€/an par rapport à 2021 sur l’ensemble de l’économie française.

La série des Documents de Travail présente des travaux menés au sein de la DG Trésor, diffusés dans le but d’éclairer et stimuler le débat public. Ces travaux n’engagent que leurs auteurs.

 

L’atteinte des objectifs climatiques nécessite une réorientation massive des flux d’investissements vers les postes de décarbonation. Après un exposé des différentes définitions de besoins d’investissements bas-carbone, ce document présente un panorama harmonisé des estimations réalisées à l’horizon 2030 et les complète avec des chiffrages en propre des auteurs sur l’électrification du transport routier, la rénovation thermique des résidences principales et la replantation forestière.

Les études disponibles estiment les besoins pour la décarbonation de l’économie française entre +55 et +130 Md€/an en 2030 par rapport à 2021 (limités à environ +100 Md€/an lorsque moyennés entre 2024 et 2030), soit entre +2 et +5 %PIB/an au total en 2030. En complétant ces résultats de chiffrages en propre, nous estimons les besoins supplémentaires bruts dans les postes bas-carbone à environ +110 Md€/an en 2030 par rapport à 2021. Les besoins supplémentaires nets seraient limités à +63 Md€/an en retranchant les moindres investissements (i) dans les alternatives carbonées (e.g. en ne considérant que le surcoût d’un véhicule électrique par rapport à un véhicule thermique) et (ii) dans la construction neuve. Des estimations d’évolution d’investissements fossiles en baisse par ailleurs (e.g. baisse d’immatriculations de véhicules thermiques liée à la sobriété) et d’économies sur la facture énergétique sont également fournies à titre illustratif, leur réorientation pouvant couvrir une partie des besoins d’investissements nets précédemment calculés.

Ces ordres de grandeur sont cohérents avec ceux du rapport Pisani-Ferry-Mahfouz (resp. +101 Md€/an en brut et +66 Md€/an en net). Toutefois, ils s’accompagnent de fortes incertitudes, liées au caractère plus ou moins efficient des investissements réalisés. Par ailleurs, si la décarbonation de l’économie passera avant tout par la réorientation des flux d’investissements du secteur privé, la répartition de l’effort public-privé n’est pas étudiée ici, celle-ci dépendant de la combinaison de politiques publiques déployées.

 

 

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