Energie

  • Focus : La banque Mitsubishi UFG souhaite réduire les prêts pour les centrales à charbon
  • Et aussi : Le Keidanren prône l'utilisation continue du nucléaire / Extraction de combustible nucléaire à Fukushima / Création d'une filiale pour la démolition des vieux réacteurs nucléaires

Environnement & Climat

  • Focus : Le recyclage thermique pointé du doigt
  • Et aussi : Effets limités de l'interdiction des plastiques à usage unique / Diminution de 1,2% des gaz à effet de serre

Transport

  • Focus : Forte implication du Japon dans la construction du premier métro d'Indonésie
  • Et aussi : Normes de sécurité communes pour la conduite automatisée / Toyota Denso investit dans les composants pour véhicules hybrides et électriques  / Toyota dévoile son premier SUV électrique / IHI découvre 7000 nouveaux cas d'inspections incorrectes de moteurs à réaction

Ville & Infrastructures

  • Réouverture imminente du pont menant à l'aéroport du Kansai / Toray investit pour le traitement de l'eau en Chine / Le comité Olympique fait don de climatiseurs aux zones sinistrés / Le projet "Super City" avance à petits pas

Energie

La banque Mitsubishi UFG annonce une réduction des prêts destinés aux centrales à charbon d'ici l’année fiscale 2030

Le groupe financier Mitsubishi UFG (MUFG), l'une des plus grandes sociétés financières du Japon, aspire à réduire de moitié ses prêts pour les centrales à charbon d'ici l’année fiscale 2030. MUFG souhaite en principe mettre fin à l'octroi de nouveaux crédits, et réduire de 30 à 50% son volume de prêts, qui s’élève actuellement à environ 9 milliards de dollars. La nouvelle ligne directrice devrait être officiellement arrêtée d'ici la fin du mois de mai et appliquée à partir de juillet.

End coalCette opération vise à indiquer clairement la position de la banque en faveur de l’environnement. Pourtant, aux yeux du monde, les grandes banques japonaises semblent continuer à soutenir les centrales à charbon avec des prêts colossaux, comme le suggère un rapport rédigé par des organisations non gouvernementales allemandes et néerlandaises à la fin de l'année 2018. De 2016 à septembre 2018, les méga banques japonaises figuraient en tête de liste parmi les institutions accordant des crédits pour les centrales à charbon. Selon le rapport, Mizuho Financial Group Inc. (MFG) arrive en tête avec 12,8 milliards de dollars, tandis que MUFG se classe deuxième avec 9,9 milliards de dollars. Sumitomo Mitsui Banking Corp. (SMBC) s'est classée quatrième avec 4,2 milliards de dollars.

Selon le nouveau plan énergétique approuvé par le gouvernement en juillet 2018, le charbon représentera 26% du mix électrique du pays en 2030, un niveau identique à celui qui précédait la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011.

Cependant, si la décision de MUFG se répercute sur d'autres banques, les centrales nouvellement établies se retrouveront dans une impasse commerciale. Les revirements des méga banques sur leur politique de prêts aux centrales à charbon pourraient donc, dans un futur proche, avoir une incidence sur la politique énergétique du gouvernement japonais.

Sources : The Asahi Shimbun, 12 avril 2019 et Newsbase, 16 avril 2019.

Et aussi…

  • Le Keidanren, syndicat patronal des entreprises du Japon, finalise sa proposition sur la politique énergétique japonaise et prône le renforcement du réseau de transport de l'électricité, ainsi que l'utilisation continue du nucléaire | Nikkei, 5 avril 2019, The Mainichi et The Asahi Shimbun, 9 avril 2019.
  • TEPCO commence l’extraction du combustible nucléaire de la centrale n ° 3 de Fukushima | Nikkei Asian Review, The Japan Times et The Mainichi, 15 avril 2019.
  • La compagnie japonaise de l’énergie atomique envisage la création d’une filiale spécialisée dans la démolition des vieux réacteurs nucléaires | The Japan Times, 16 avril 2019.

Environnement & Climat

L’industrie japonaise du plastique en proie aux critiques concernant le recyclage thermique

Un nouveau rapport de l’OCDE a estimé le taux de recyclage du plastique au Japon à 22%, alors que la JCIA (Japan Chemical Industry Association) l’évaluait à 86%. En effet, le Japon comptabilise le recyclage thermique, c’est-à-dire l’utilisation de la chaleur perdue lors de l’incinération des déchets plastiques pour la production d’eau chaude ou d’énergie.

Dans les pays occidentaux, et contrairement au Japon, le recyclage thermique n’est pas considéré comme du recyclage et les émissions de CO2 générées par ce processus sont pointées du doigt. Le Japon s’inquiète de se retrouver isolé, si la norme européenne venait à être considérée comme norme internationale.

De plus, l’arrêt de l’import des déchets plastiques par la Chine a des répercussions importantes sur l’industrie japonaise. Sans possibilité d’exporter ses déchets plastiques, le taux de recyclage du Japon diminuera à environ 10%.

Dans ce contexte, le conseil pour la lutte contre les déchets plastiques marins créé par la JCIA accélère la recherche sur l’impact environnemental du recyclage thermique et produira un rapport en mai. Le Keidanren, syndicat patronal des entreprises japonaises, a par ailleurs établi des objectifs de réduction des déchets plastiques au sein de 20 secteurs différents. Ainsi, l’association des grands magasins envisage une réduction de moitié du volume des emballages plastique en 2030, par rapport à 2000, et l’association japonaise de papier travaille au développement de produits alternatifs aux plastiques.

 

Répartition du traitement du plastique au Japon  (Source : Plastic Waste Management Institute)

Diagramme

5,24 millions de tonnes : recyclage thermique (incinération avec l’utilisation de la chaleur perdue)

2,11 millions de tonnes : réutilisation du plastique comme ressource

400 000 tonnes : utilisation comme carburant ou matière première après décomposition chimique

760 000 tonnes : simple incinération

520 000 tonnes : enfouissement

 

Sources : Nikkei, 10 avril 2019 et Nikkei, 16 avril 2019. [Sur cette question, revoir Actualités Japon - Énergie, Environnement, Transport, Construction - Mars 2019 (I)]

 

Et aussi...

Transport

Inauguration du premier métro en Indonésie : de nombreux acteurs japonais impliqués dans le projet

metroLe premier métro d’Indonésie a été inauguré le 24 mars 2019, avec l’ouverture de 15,7 km de lignes et de 13 stations. Le projet avait commencé en 2013 avec le financement de l’Agence de Coopération Internationale du Japon (JICA) et de nombreuses entreprises japonaises ont par la suite pris part aux travaux.

On note la participation des entreprises du BTP Shimizu, Obayashi, Sumitomo Mitsui Construction et Tokyu Construction, mais également celle de Sumitomo Corporation et Nippon Sharyo pour la fourniture des matériels roulants, de Mitsui & Co., Toyo Engineering et Kobé Seiko pour le système de signalisation, et du consortium composé par Oriental Consulting, JIC, Pacific Consultants et Padeco pour la supervision de la construction.

Le projet d’aménagement général comprend 2 lignes de métro (une ligne Nord-Sud et une ligne Est-Ouest) et avait été lancé afin de résoudre le problème de congestion dans le centre-ville de Jakarta.

Source : Kotsu Shimbun, 16 avril 2019.

Et aussi…

Ville & Infrastructures

  • Le pont menant à l'aéroport du Kansai, violemment touché par un typhon en septembre dernier, rouvrira complètement avant la Golden Week | Nikkei Asian Review, 8 avril 2019.
  • Le fabricant japonais Toray Industries double la production de filières de traitement de l'eau en Chine | Nikkei Asian Review, 8 avril 2019.
  • Les miliers de climatiseurs utilisés dans le village olympique seront envoyés dans les régions dévastées par le séisme et le tsunami de 2011, après la fin des Jeux | The Asahi Shimbun, 8 avril 2019.
  • Malgré un risque de conflit avec la Constitution, le projet "Super City" qui vise à promouvoir l'utilisation de l'IA dans les projets d'urbanisme, sera examiné en conseil des ministres avant la fin du mois d'avril | Jiji, 9 avril 2019 et Nikkei, 17 avril 2019.

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le Pôle Développement Durable du Service Economique Régional de l'Ambassade de France à Tokyo (Direction Générale du Trésor / Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire). Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

Edition préparée par Albane Demaret avec l'appui de Machi Yôda.
Relecture :
Stéfan Le Dû.