Un objectif de déficit public tenu en 2022 malgré la crise énergétique
Le déficit public 2022 s’est établi à -4,7 % du PIB, proche de l’objectif défini par le projet de loi de finances (PLF) à l’automne 2021. Le PLF ne pouvait pourtant prévoir ni l’ampleur du choc énergétique de 2022 ni les mesures de soutien aux ménages et aux entreprises mises en place. En revanche, la capacité à réviser rapidement les prévisions et la fermeté des engagements de solde ont permis d’atteindre la cible initialement fixée, malgré le choc sur les recettes et les dépenses.
Le déficit public 2022 publié par l'Insee le 31 mai 2023, à –4,7 % du PIB, est proche de l'objectif de –5,0 % du PIB défini par le projet de loi de finances (PLF) pour 2022, tel que révisé le 22 octobre 2021 et réitéré dans les deux lois de finances rectificatives.
L'année 2022 a pourtant été marquée par un choc d'inflation importée de plus de 4 points, qui a fortement affecté les dépenses et les recettes par plusieurs canaux.
En recettes, le dynamisme spontané des prélèvements obligatoires a été nettement supérieur à celui de l'activité. Ce fait stylisé important a été intégré aux prévisions dès le premier projet de loi de finances rectificative pour 2022 (juillet 2022). Ceci est surtout dû à la composition de la croissance, au dynamisme de la masse salariale, et à la forte croissance du bénéfice fiscal des entreprises en 2021, qui joue avec retard sur les recettes.
En dépenses, le choc a joué par deux canaux principaux : (i) l’indexation sur l’inflation d’une partie des dépenses ; (ii) les mesures mises en place progressivement à partir de l’automne 2021 pour protéger les entreprises et les ménages des conséquences de l’inflation.
À l'automne 2021 le PLF ne pouvait prévoir ni l'ampleur du choc énergétique ni les mesures qui seraient mises en place pour soutenir les ménages et les entreprises. Cependant, la capacité à réviser rapidement les prévisions, afin d'assurer un dimensionnement cohérent des mesures nouvelles, et la fermeté des engagements de solde ont permis d'atteindre un solde proche de la cible initialement fixée malgré les chocs sur les recettes et les dépenses (cf. Graphique).
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+ Autres publications à consulter sur le sujet :
- Clavères G. (2022), « Répartition des pertes dues à la dégradation des termes de l'échange énergétiques », Trésor-Éco, n° 318.
- Dubois E. (2023), « L’élasticité des prélèvements obligatoires au PIB », HCFP, Note méthodologique, n° 2023-01.
- HCFP (2022), Avis n° HCFP-2022-2 relatif au premier projet de loi de finances rectificative pour 2022.
- Copin P., Dalbard J. (2022), « La stratégie d'émission de la dette souveraine française », Trésor-Éco, n° 297.