Les réallocations d’emplois entre entreprises contribuent de façon significative aux gains de productivité en France. Ces réallocations s’opèrent à la fois entre entreprises pérennes et grâce au phénomène de destruction créatrice, c’est-à-dire l’entrée et la sortie d’entreprises. Alors que, jusqu’à la crise de 2008, les gains de productivité étaient majoritairement le fait des entreprises pérennes, la destruction créatrice a bien davantage contribué aux gains de productivité après 2011.

La réallocation des emplois entre entreprises, au sein d'une même branche productive ou entre les branches, contribue à l'évolution de la productivité. Même si la quantification de sa contribution est difficile et toujours discutée, les études empiriques mettent en évidence en particulier les effets positifs des réallocations au sein des branches sur la productivité.

Sur données françaises, la contribution positive des réallocations aux gains de productivité est importante en régime de croisière (2001-2007), et elle a aussi amorti considérablement la chute de la productivité en période de crise (2008-2011). Cette réallocation s'opère à la fois grâce à la redistribution des emplois entre entreprises pérennes et au phénomène schumpétérien de destruction créatrice, c'est-à-dire l'entrée et la sortie d'entreprises.

Plus précisément, on peut décomposer comptablement l'évolution de la productivité en trois termes : les gains de productivité des entreprises pérennes sans variation de l'emploi (effet d'apprentissage) ; la réallocation des emplois entre entreprises pérennes sans variation de la productivité (réallocation interne) ; et les entrées d'entreprises nettes des sorties d'entreprises (destruction créatrice).

Les données micro-économiques récentes permettent d'effectuer cette décomposition et de comparer la contribution de la destruction créatrice pendant les périodes 2001-2007 et 2011-2017. Alors que, jusqu'à la crise de 2008, les gains de productivité étaient majoritairement le fait des entreprises pérennes, l'effet schumpétérien de destruction créatrice a bien davantage contribué aux gains de productivité après 2011.

 

TE-273

 

 

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