La performance du système éducatif en France : quels enjeux économiques ?
Les résultats scolaires des élèves en France se dégradent dans le temps et en comparaison internationale, et s’accompagnent de forts déterminismes sociaux et de genre. Or, l’amélioration des performances éducatives serait une source de croissance de long terme pour l’économie française. L’évaluation des politiques éducatives permet d’identifier les actions les plus efficaces et montre notamment l’impact élevé de l’augmentation du taux d’encadrement des élèves sur la performance scolaire.
En France, la performance scolaire des élèves se dégrade dans le temps et en comparaison aux autres pays. Les évaluations nationales montrent une baisse en mathématiques et en français des performances scolaires depuis 30 ans. L'enquête du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) confirme cette baisse, plus rapide que dans les autres pays, bien que la performance de la France reste proche de la moyenne de l'OCDE. Les performances scolaires en France demeurent, au sein des pays de l'OCDE, parmi les plus fortement corrélées à l'origine sociale et présentent d'importants écarts de genre.
Inverser la tendance en matière de performance éducative serait une source de croissance de long terme pour l'économie française. En effet, une large part des gains de productivité s'explique, dans les économies développées, par l'accumulation de capital humain, principalement acquis lors de la formation initiale. La réduction des inégalités liées au genre et à l'origine sociale accroîtrait le vivier d'innovateurs potentiels et de travailleurs qualifiés.
L'évaluation des politiques éducatives est essentielle afin d'identifier les actions les plus efficaces et d'optimiser leur impact socioéconomique. La littérature documente notamment un impact élevé de l'augmentation du taux d'encadrement des élèves sur la performance scolaire. La formation pédagogique et continue des enseignants ainsi que l'usage adapté et raisonné des outils numériques, encore faiblement mobilisés en France, peuvent également avoir un effet positif sur les apprentissages.
Des moyens supplémentaires ont été alloués au système éducatif sur la période récente (+ 11 % de dépense intérieure d'éducation par élève en euros constants dans le premier degré scolaire entre 2017 et 2023). Le dédoublement des classes a été mis en œuvre, de façon progressive, à partir de la rentrée 2017 dans les classes de CP, CE1 et de grande section des réseaux d'éducation prioritaire afin de cibler les élèves d'origine sociale défavorisée dans la phase d'acquisition des savoirs fondamentaux.
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+ Autres publications à consulter sur le sujet :
- Chabanon L. et Pastor J. (2019), « L’évolution des performances en calcul des élèves de CM2 à trente ans d’intervalle 1987-2017 », DEPP, Note d’Information, n° 19.08.
- Aussilloux V., Bruneau C., Girard P. L. & Mavridis D. (2020), « Le rôle du capital humain dans le ralentissement de la productivité en France », France stratégie, Note de synthèse.
- Ohier M., Sidokpohou S., Sueur C. (2025), « Filles et mathématiques : lutter contre les stéréotypes, ouvrir le champ des possibles », IGF, IGESR, Rapport.
- Grenet J., Landais C. (2025), « Éducation : comment mieux orienter la dépense publique », CAE, Les notes du conseil d’analyse économique, n° 84.