Instruments mobilisant la finance privée pour des projets de décarbonation, les crédits carbone font l’objet d’initiatives d’encadrement pour garantir leur qualité et limiter les risques d’éco-blanchiment. Leur usage pour la coopération climatique entre États est débattu : c’est l’un des enjeux de la COP30, dans le contexte de création d’un mécanisme international d’échanges. Ils pourraient aussi contribuer au financement des absorptions de carbone pour l’atteinte de la neutralité climatique.

Les crédits carbone sont des instruments financiers visant à soutenir des projets de réduction d'émissions ou d'absorption de gaz à effet de serre notamment dans des pays en développement. Les entreprises les utilisent pour compenser une partie des émissions de leurs activités (« compensation ») ou renforcer leur engagement environnemental (« contribution »), par exemple via des projets de boisement de terrains.

Les crédits carbone, qui participent à la mobilisation de la finance privée pour l'action climatique, sont des outils complémentaires mais différents des marchés de quotas carbone, comme le système européen d'échange de quotas d'émission.

Les marchés de crédits carbone représentent environ 500 millions de dollars américains (USD) en 2024 au niveau international, en valeur des crédits échangés. Ils traversent une crise liée à des problèmes de qualité de l'offre et à la remise en cause du principe de compensation, avec plusieurs scandales d'éco-blanchiment (greenwashing). Plusieurs initiatives publiques et privées cherchent toutefois à encadrer les pratiques pour assurer la crédibilité du marché et un réel bénéfice climatique. La création d'un mécanisme international d'échanges de crédits carbone dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat vise à structurer le marché sur des bases solides et favoriser la coopération climatique entre États.

Les États de l'Union européenne (UE) ont adopté une cible climatique pour 2040 avec la possibilité de recourir à hauteur de 5 % à des crédits carbone internationaux de haute qualité, contribuant à moindre coût à l'atteinte des objectifs climatiques européens en mobilisant des financements européens pour des projets hors de l'UE. Par ailleurs, la Commission européenne a proposé l’inclusion, au sein du marché de quotas carbone européen, de projets d’absorption de gaz à effet de serre sur le territoire européen.

 

 TE-375

  

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