La structure de la chaîne de valeur de l’intelligence artificielle est l’un des déterminants de la dynamique d’innovation. Les géants du numérique y occupent une place majeure, en raison de leur présence à chaque maillon de la chaîne. Cette présence peut poser des questions d’efficacité économique, de concurrence et de souveraineté, même si elle est disputée par de nouveaux entrants. Dans cette course, la France dispose d’atouts majeurs : main d’œuvre, écosystème de recherche innovant, données.

L'intelligence artificielle (IA) désigne l'ensemble des techniques permettant à des machines de simuler l'intelligence humaine. La chaîne de valeur de l'IA est segmentée en trois principaux blocs (cf. Graphique) : (i) les intrants nécessaires au développement de systèmes et services d'IA (capacités de calcul, données, main d'œuvre spécialisée) ; (ii) la modélisation, qui comprend le développement des modèles d'IA généralistes (les modèles de fondation) et leur spécialisation ; et (iii) le déploiement de ces modèles chez les utilisateurs finaux.

Concernant les intrants aux systèmes d'IA, la France ne dispose pas d'acteurs d'envergure comparable aux leaders mondiaux sur les marchés de la fabrication de puces et de la location de capacités de calcul. Elle bénéficie toutefois d'une main d'œuvre qualifiée et du dynamisme de son écosystème d'innovation.

Concernant le développement de modèles, quelques acteurs français émergent mais ce segment est dominé par les grands acteurs du numérique, qui préexistaient à l'arrivée de cette technologie. Ces derniers bénéficient d'une intégration verticale, grâce à leurs accès privilégiés aux intrants en amont et aux canaux de diffusion en aval pour déployer leurs solutions d'IA (par exemple, les suites bureautiques). Ils ont par ailleurs noué des partenariats avec des acteurs émergents du secteur qui leur permettent une intégration horizontale des processus de production de l'IA.

La domination du marché par quelques grands acteurs déjà bien implantés au préalable pose des questions d'efficacité économique, de concurrence et de souveraineté, avec le risque que la diffusion à l'ensemble de l'économie des gains de valeur ajoutée et de productivité liés à l'IA reste limitée. 

 

 TE-354

 

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