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Edito - Les banques centrales du Golfe suivent la Fed

Comme anticipé, la Reserve Federal américaine a augmenté ses taux directeurs le 16 mars. Les banques centrales du Golfe ont réagi aussitôt en réhaussant également leurs taux de 25 points de base. Les taux de prise en pension de la SAMA, des Banques centrales du Qatar et de Bahrein ont été porté à 1,25%, le taux d’escompte de la Banque centrale du Koweït à 1,75% et le taux au jour le jour de la Banque centrale émirienne, à 0,4%. Reste Oman, qui devrait également s’aligner sur ses voisins.

Les banques centrales sont contraintes de suivre la politique monétaire américaine en raison de l’ancrage de leurs devises au billet vert. L’inflation dans la région est moindre qu’aux Etats-Unis - Bahreïn était en déflation en décembre - mais a accéléré ces derniers mois.

Compte tenu du poids des transports et de la hausse des coût de l’énergie dans l’inflation actuelle, il est toutefois à craindre que la hausse des taux n’ait qu’un impact limité. Pour les banques de la région c’est une aubaine, quand le taux directeur américain augmente de 100 points de base, leurs bénéfices progressent de 14% selon S&P.

 

Graphique de la semaine - Inflation sur un an 

                            inflation

 Sources : Tradings Economics, SER d'Abu Dhabi

 

Brèves économiques 

Arabie saoudite    
  • La Banque centrale saoudienne (SAMA) relève ses taux directeurs. Ce mercredi 16 mars, l’institution monétaire a décidé de relever son taux repo de +0,25%, de 1,00 à 1,25%, et son taux reverse repo de +0,25%, de 0,5 à 0,75%. Cette décision s’inscrit dans la lignée du choix de la FED d’un relèvement de son taux directeur d'un quart de point de pourcentage (les situant entre 0,25 et 0,50%), pour la première fois depuis décembre 2018, afin de faire face à une inflation au plus haut en 40 ans.
  • Le PIB réel de l'Arabie saoudite a augmenté de 3,2% en 2021. La croissance de l’activité en 2021 résulte de la reprise de l'économie après la crise de la COVID-19. Cette hausse a été tirée par la croissance des activités non pétrolières (+6,1%), des activités gouvernementales (+1,5%), et des activités pétrolières (+0,2%). Au 4ème trimestre, le PIB réel du Royaume saoudien a enregistré une augmentation de 6,7% en glissement annuel et de 1,6% en glissement trimestriel. Cette croissance positive est en grande partie due à la forte augmentation des activités pétrolières (+10,9% en g.a au T4). Les activités non pétrolières ont également fortement augmenté de 5,1%, tandis que les activités gouvernementales ont progressé de 2,4%.
  • L’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,6% à fin février 2022. Dans un contexte de forte hausse des cours du pétrole (96 USD/baril en moyenne en février 2022, soit +55% en g.a) l’augmentation de l’indice agrégé des prix à la consommation sur un an est largement imputable à l’accélération des prix des services de transport (+4,3%), sous l’effet de la hausse de 26,7% des prix de l’essence. Les prix du poste alimentation et boissons enregistrent une hausse de 2,4% en g.a, assignable à l’augmentation des prix des produits alimentaires (+2,6%). Les prix du poste ameublement/équipements de la maison progressent de 1,3%. Les autres postes de dépenses dont les prix ont évolué à la hausse sur un an sont : l’éducation (+6,3%), l’hôtellerie-restauration (+2,4%), la culture (+1,8%) et les services de communication (+0,2%). A l’inverse, les prix du poste logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles ont diminué de 0,2%, sous l’effet de la baisse de 0,3% des loyers.
  • La Banque centrale saoudienne (SAMA) annonce la prolongation d'un an du Programme de financement garanti. Il s’agit d'un des programmes de soutien au financement du secteur privé de la SAMA. Celui-ci sera donc prolongé jusqu'au 14 mars 2023 pour les micro, petites et moyennes entreprises. Depuis son lancement le 14 mars 2020, le Programme de financement garanti a bénéficié à plus de 13 000 contrats pour une valeur de financement totale dépassant 2,9 Md USD.
  • L'Arabie saoudite prévoit une nouvelle émission de sukuk en mars. Le Centre national de gestion de la dette du Royaume a clôturé l'émission en mars 2022 de sukuk libellés en riyal saoudien, d'une valeur de 2,75 Mds USD. L'émission est divisée en deux tranches : la première tranche, d'un montant de 933 M USD, arrive à échéance en 2030, tandis que la deuxième tranche, d'un montant de 1,8 Md USD, arrive à échéance en 2034.
Bahreïn 
  • Les exportations d’origine ont bondi de 93 % en glissement annuel à 1 Md USD en janvier. Les principaux clients sont l’Arabie saoudite, les Etats-Unis, et les Emirats. Les importations ont crû de 10 % à 1,2 Md USD.
  • Entre 2018 et 2022, le nombre de fintechs au sein du Royaume a doublé pour atteindre 120. C'est dans le domaine des paiements et transferts de fonds que les fintechs sont le plus nombreuses. La pandémie a accéléré leur utilisation avec une hausse de 292% des transferts électroniques (EFTS) via BenefitPay en 2021. Pour rappel, la finance demeure un secteur prépondérant dans l'économie de Bahreïn : elle représente 18% du PIB, soit la première contribution au PIB hors hydrocarbures.
Emirats arabes unis   
  • Dubai va introduire en bourse 6,5% de Dubai Electricity and Water Authority, la société publique en charge du réseau d’eau et d’électricité de l’émirat. Le prix de l'action devrait être annoncé le 24 mars. DEWA est la première entreprise publique des dix devant être introduites en bourse prochainement afin d'augmenter la capitalisation de Dubai Financial Market. Salik, Empower et Emirates devraient suivre. 
  • Les EAU et l'Australie ont débuté les discussions pour la signature d'un accord commercial bilatéral. Le commerce bilatéral entre les deux pays s'est élevé à près de 7 Md USD en 2020. L'Australie fait partie des dix pays vers lesquels les EAU veulent augmenter leurs exportations de 10%. Dernièrement, les EAU ont engagés des négociations commerciales bilatérales avec près de huit pays dont l'Inde et Israël.
  • Après Binance, c'est au tour de la plateforme FTX de recevoir une licence de fournisseur de service d'actifs virtuels aux EAU. Début mars, Dubaï adoptait un cadre réglementaire pour les actifs financiers virtuels et créait un régulateur spécifique au secteur.
Koweït 
  • L’indice des prix à la consommation du Koweït a augmenté de 4,3%, la plus forte hausse depuis octobre 2011. L’inflation sur les prix des produits alimentaires s’élèvent à 7,2% en glissement annuel en décembre 2021. La composante « transport » de l'inflation a atteint un sommet à 5,5% en glissement annuel en juin 2021. La composante la plus élevée, celle de l’éducation, est restée stable jusqu'en août 2021, avant d’augmenter de 18% en glissement annuel en septembre 2021.
  • Les bénéfices de 22 fonds d'investissement koweïtiens (14 fonds conventionnels et 8 fonds islamiques) ont augmenté de 362%, atteignant environ 206,63 M KWD (679 M USD) à la fin 2021, contre des pertes de 78,95 M KWD (260 M USD) en 2020. La performance positive de la Bourse du Koweït au cours de l'année écoulée s'est ainsi reflétée dans la performance des fonds, l'indice général de la Bourse ayant enregistré une hausse annuelle de 26,9% à la fin de la séance de décembre dernier, avec des gains s'élevant à 1 497 points, pour atteindre 7 043 points.
  • La Banque centrale du Koweït a annoncé ce dimanche le lancement du système de paiement du Golfe "Aafaq" au Koweït, dans le but d'exécuter des transferts d'argent dans les devises locales des pays du Conseil de coopération du Golfe et d'autres devises en peu de temps et à faible coûts. Ce système s'inscrit dans le cadre des efforts de la banque visant à développer des systèmes de paiements transfrontaliers et à adopter les dernières technologies afin de réduire la dépendance vis-à-vis de des systèmes financiers et des réseaux de transferts externes.
Oman   
  • Selon les données du Centre national pour les statistiques et l’information (NCSI), l’inflation a progressé de 4,4% fin janvier 2022 en g.a. Dans le détail, cette hausse générale des prix a été principalement alimentée par l’augmentation du prix des transports (10,6 %) et de la nourriture (5,2%), en particulier le poisson, la viande et les légumes.
  • Premier fabricant de ciment du Sultanat, Raysut Cement prévoit l’émission prochaine de titres obligataires/sukuks par sa filiale singapourienne, pour un montant total de 600 M USD (231 M OMR) en deux tranches.
  • Dans le cadre d’une nouvelle stratégie de développement du secteur minier au Sultanat, le ministère de l’Energie et des minéraux a signé une série de douze accords de concession avec Minerals Development Oman, filiale du fonds souverain Oman Investment Authority. Dans le détail, ces accords prévoient l’exploration de huit sites identifiés (cuivre, or , chrome), sur une superficie totale de près de 22 000 km².
Qatar
  • Le Service économique de Doha a organisé le 17 mars, en partenariat avec le Ministère des Municipalités, une conférence sur l’économie circulaire et le traitement des déchets solides. Ouverte par le Directeur du Département Recyclage et Traitement des Déchets du Ministère qatarien et par l’Ambassadeur de France au Qatar, elle a été l’occasion d’une annonce des grandes lignes de la nouvelle stratégie nationale du Qatar en la matière. Onze intervenants ont présenté l’expertise de la France, tant des acteurs institutionnels (Ministère de la Transition écologique, Comité stratégique de filière Transformation et Valorisation des Déchets, Organisation pour le climat et l’économie circulaire) et privés (Citeo, Egis, Engie, Keppel Segher, Paprec, Syctom, Technip Energies, Veolia). Cet événement s’inscrit dans la préparation d’une coopération administrative bilatérale dans le domaine du traitement des déchets.
  • Dans ses premières conclusions suite à la consultation au titre de l’article IV qui a eu lieu virtuellement du 13 février au 1er mars, le Fonds Monétaire International a établi une prévision de croissance de l’Émirat à +3,2% du PIB en 2022. Il s’agit d’une révision à la baisse par rapport à leur estimation d’octobre 2021 (4,0%). La croissance à court terme sera stimulée par la Coupe du Monde et les prix favorables des hydrocarbures. Le projet en cours d’expansion North Field qui augmentera considérablement la production qatarienne de GNL devrait soutenir les perspectives à moyen terme. ‎‎Le rapport du FMI salue également la réponse solide des autorités qatariennes à la pandémie qui ont contribué à minimiser son impact et à faciliter la reprise. ‎‎
  • Plusieurs rencontres diplomatiques concernant l’Ukraine ont eu lieu ces derniers jours : l’Émir Cheikh Tamim Al-Thani a reçu l’envoyé spécial du Président ukrainien le 10 mars, où les moyens diplomatiques de résoudre la crise ont été examinés. Le Ministre qatarien des Affaires étrangères Cheikh Mohammed Al-Thani s’est également rendu à Moscou où il a rencontré son homologue Sergueï Lavrov le 14 mars : lors d’une conférence de presse conjointe, il a souligné l’importance d’éviter une escalade, et à appeler à résoudre la crise par la voie diplomatique. Lors de leur entretien, il a également rappelé à son homologue l’attachement du Qatar aux principes établis du droit international et à la Charte des Nations Unies, notamment concernant le règlement pacifique des différents et le respect de la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale des Etats, et la condamnation par l’Émirat de tout ce qui viendrait contrarier ces principes. La veille, Cheikh Mohammed avait également rencontré son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, et avait réaffirmé cette position.
  • Le salon qatarien de l’agriculture et de l’environnement s’est tenu à Doha du 10 au 14 mars à Doha. Il s’agissait de la 9 édition d’AgriteQ et de la troisième édition d’EnviroteQ. Le salon a attiré 30 000 visiteurs. Plusieurs mémoires d’entente ont été signés en marge du Salon, dont l’un entre le Qatar et l’Arménie pour développer la coopération en matière de sécurité alimentaire.
  • Calculée en glissement annuel, l’inflation s’établit à +4,0% en février 2022. Les prix des logements, eau et électricité passent pour la première fois depuis janvier 2017 en territoire très légèrement positif (+0,6 %) et ceux des transports (+4,9 %) et de l’alimentation (+6,9 %) poursuivent leur hausse.
  • La balance commerciale de marchandises du Qatar affiche un excédent de 7,1 Mds USD en janvier 2022 (+91,3% en g.a.) Les exportations totales ont augmenté de +67% (9,8 Mds USD), tirées à la hausse par les exportations d’hydrocarbures (8,4 Mds USD, +70%). Les importations ont, elles, augmenté de +24% (2,7 Mds USD).
  • Le ratio prêts/dépôts des banques commerciales s’établissait à 126% fin janvier 2022, toujours loin de l’objectif de 100% fixé par la Banque Centrale.

 

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