webinaire

 

Guillaume Chabert, chef du service des affaires multilatérales et du développement à la direction générale du Trésor, coprésident du Club de Paris et coprésident du Groupe de travail du G20 « International Financial Architecture », a été invité à participer au webinaire sur la dette publique africaine, organisé par le cabinet Gide le mardi 28 avril.

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La crise du Covid-19, qui est d’abord une crise humaine, va aussi toucher l’Afrique très fortement en termes économiques. Le FMI entrevoit en 2020 la première récession de la région Afrique sub-saharienne depuis 25 ans : la croissance économique passerait de 3,1% en 2019 à -1,6% en 2020.
Au niveau mondial, celle des pays des pays émergents et en développement serait de -1% selon le FMI, de -6,1% pour les économies avancées. Cette récession va toucher le continent africain de manière hétérogène, certains pays (notamment les pays exportateurs de pétrole) seront plus touchés que d’autres. De manière générale, il est crucial de dégager des ressources rapidement, pour couvrir les dépenses d’urgence dans les domaines sanitaire et du soutien aux ménages et à l’économie, dans un contexte de conditions financières plus difficiles sur les marchés financiers, de forte baisse des transferts de fonds des migrants et de budgets publics en très fortes tensions, avec une hausse des dépenses et une baisse des recettes.

Un « paquet financier » pour venir en soutien des pays affectés par la crise

Dans ce contexte, la communauté financière internationale a décidé courant avril de déployer un « paquet financier » conséquent pour venir en soutien des pays affectés par la crise. Le volume des financements d’urgence apportés par le FMI a été doublé. Plus de 100 pays dans le monde ont déjà demandé de tels financements d’urgence auprès du FMI. Une bonne partie des pays d’Afrique subsaharienne l’a déjà fait. Au total, pour les 49 pays d’Afrique subsaharienne, ce sont de l’ordre de 25 Mds$ qui peuvent être mis en place par ce biais dès les prochaines semaines.
En complément des financements du FMI, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Union européenne, et les bailleurs bilatéraux dont l’Agence française de développement pour la France, ont redéployé en urgence leurs programmes pour réaffecter des moyens substantiels et rapides pour aider à traiter la crise.

Dans un contexte de crise aiguë, et avec d’aussi fortes incertitudes, la suspension du service de la dette pendant un certain temps, afin de permettre aux pays de dégager autant de moyens pour financer les dépenses de santé ou de soutiens aux ménages et à l’économie, est un outil de soutien parmi les plus puissants et les plus efficaces à court terme. Le Club de Paris et le G20 se sont accordés sur un moratoire du service de la dette couvrant 77 pays potentiellement éligibles, dont 41 sont situés en Afrique subsaharienne. Cet accord comprend une clause de revoyure à la fin de l’année pour étendre si besoin le moratoire au-delà du 31 décembre 2020.
En plus des créanciers officiels, il est attendu que les créanciers privés participent à l’initiative selon des caractéristiques propres à ces créanciers. En termes chiffrés, l’initiative de suspension du service de la dette représente pour l’Afrique subsaharienne un volume d’environ 15 Mds$ si on inclut la suspension des dettes dus aux créanciers bilatéraux et aux créanciers privés.

Lire aussi :

Covid-19 | Réunion semestrielle entre le FMI, les Dispositifs Régionaux de Financement (RFAs) et le co-président du groupe de travail « IFA » du G20 - 21/04/2020

Bilan des Réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale (14-17 avril 2020) - 17/04/2020

Club de Paris | Suspension du service de la dette pour les pays les plus pauvres - 16/04/2020

Sur le site du cabinet Gide : Webinar Gide sur les dettes publiques africaines - 06/05/2020

 

Publié le 29 avril 2020 - mis à jour le 15 mai 2020