Du 14 au 17 avril, se sont tenues par visio-conférence les Réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Ces rendez-vous ont été précédés de réunions du G7, sous présidence américaine, et du G20, sous présidence saoudienne, au niveau des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales.

bruno le maire fmi banque mondial 2020

Réunion virtuelle du Comité monétaire et financier international du FMI (CMFI), le 16 avril 2020 | @brunolemaire

Dans le contexte exceptionnel provoqué par la pandémie de Covid-19, cette séquence a permis aux institutions financières internationales et aux États de partager leurs analyses sur la gravité de la crise sanitaire et économique provoquée dans le monde entier par la pandémie et de coordonner leurs actions pour y remédier, au plan multilatéral, régional et national.

Ces réunions ont débouché sur plusieurs résultats concrets.

Tout d’abord, un accord a été agréé par le Club de Paris et le G20 pour suspendre, à compter du 1er mai 2020, le paiement du service de la dette des États les plus pauvres. C’est la première fois qu’un panel aussi large de créanciers s’entend sur une telle mesure, qui pourrait bénéficier immédiatement à plus de 70 États.

Ces réunions ont également permis d’acter la mobilisation totale des instruments financiers des organisations internationales, principalement du FMI, de la Banque mondiale et des banques multilatérales de développement. On peut notamment citer le doublement des plafonds de certains instruments d’aide d’urgence du FMI et la création d’une nouvelle facilité de liquidité de court-terme.

La France a joué un rôle central durant ces réunions et leurs travaux préparatoires.

Elle a été en première ligne pour promouvoir une action rapide et coordonnée de la part des institutions financières internationales, qui mobilise tous les moyens possibles et nécessaires. Le ministre de l’Économie et des Finances, au niveau politique, et la direction générale du Trésor, dans les réunions techniques, ont tout d’abord piloté l’initiative sur la dette au sein du Club de Paris et du G20. De même, au sein des groupes de travail du G20 « Architecture financière internationale (IFA) » qu’elle co-préside et « Framework », la France a impulsé  de nombreuses propositions d’actions des IFI, telles que le ré-abondement des fonds fiduciaires du FMI. Elle a également contribué directement à l’effort financier collectif, par exemple en annonçant le doublement de sa contribution au Fonds pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC/PRGT), qui passera d’environ 2,5 Md EUR à 5 Md EUR.

La France a également défendu les autres priorités de son action internationale. Elles concernent notamment la transition vers un modèle économique qui soit plus inclusif, en réduisant les inégalités, plus juste, via une réforme de la fiscalité et plus respectueux de la planète.

Enfin, la France a joué un rôle moteur tout au long de ces négociations afin de trouver un consensus sur des sujets parfois très sensibles politiquement. Ainsi a-t-elle œuvré, au sein du Club de Paris et au G20, pour obtenir l’accord sur le service de la dette, qu’ont accepté à la fois des pays membres du Club, comme les États-Unis, et d’autres qui n’en sont pas membres, comme la Chine ou l’Arabie saoudite.

 

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