Annexe de notre dossier consacré à l'hydrogène au Japon

Prototypes de véhicules à hydrogène développés dès les années 1970

L’hydrogène, initialement utilisé principalement à des fins industrielles, commence à attirer l’attention en tant que vecteur énergétique d’abord après la crise pétrolière de 1973, puis en parallèle de la croissance d’une conscience environnementale.

Dans les années 1990, la recherche sur le développement de la technologie liée à la pile à combustible commence à se structurer, sous l’impulsion du gouvernement dans le cadre du projet national « New Sun Shine ». Ce projet fait suite aux projets « Sun Shine » et «Moon Light » lancés après la crise pétrolière en 1974 et qui visaient à développer de nouvelles technologies de production d’énergie et d’efficacité énergétique. Achevé en 2000, le projet « New Sun Shine » n’était pas limité à l’hydrogène – il traitait également, entre autres, de liquéfaction du charbon et de géothermie.

Suite à ces initiatives, deux usages sont ciblés en priorité pour l’hydrogène au Japon : le résidentiel et la mobilité.

Dans le résidentiel, après des démonstrations à grande échelle portées par le METI entre 2005 et 2008, les piles à combustible à usage résidentiel ENE-FARM sont commercialisées à partir de 2009 avec le soutien financier du gouvernement. Le principe d’ENE-FARM est de produire, à l’échelle de chaque logement équipé, de l’électricité et de la chaleur (cogénération) à partir d’hydrogène. Le système vise à améliorer l’efficacité énergétique en éliminant les pertes d’énergie liées aux réseaux de transport et distribution d’électricité. Il permet également d’augmenter la résilience face aux catastrophes naturelles, de par sa décentralisation.

En matière de mobilité, une première voiture est commercialisée en leasing en 2002 par Toyota et Honda, avant la commercialisation massive de la Mirai de Toyota à partir de décembre 2014, de la Clarity de Honda en mars 2016, et du bus Sora de Toyota en mars 2018.

A mi-chemin entre l’usage résidentiel et celui de la production énergétique à plus grande échelle, Toshiba commercialise depuis 2015 sa solution H2One, système autonome composé d’un électrolyseur, d’un réservoir à hydrogène, d’une pile à combustible et de batteries. L’ensemble, qui peut être équipé de panneaux solaires pour alimenter l’électrolyseur, constitue une unité d’approvisionnement en hydrogène autonome et peut être utilisé comme petite centrale électrique connectée à un réseau de type Virtual Power Plant. H2One peut également équiper des installations industrielles temporaires ou être mobilisée sur des sites frappés par des catastrophes naturelles ayant endommagé les réseaux d’énergie.

A travers sa stratégie fondamentale adoptée en 2017 et la feuille de route définie en 2019, le Japon s’intéresse désormais à la diversification des usages de l’hydrogène et aux moyens d’en assurer un approvisionnement stable, massif, et à bas coût.