Le patronat japonais, le Nippon Keidanren souhaite « révolutionner » le système de recrutement au sein de certaines entreprises d’ici 2022. Dans le cadre d’une réflexion menée conjointement avec le gouvernement et les universités, la principale organisation patronale du Japon a récemment annoncé la refonte du système de recrutement traditionnel « shukatsu.

 BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 8 avril et 15 avril 2019

 Drapeaux 

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

ShukatsuLe patronat japonais, le Nippon Keidanren souhaite  « révolutionner » le système de recrutement au sein de certaines entreprises d’ici 2022. Dans le cadre d’une réflexion menée conjointement avec le gouvernement et les universités, la principale organisation patronale du Japon a récemment annoncé la refonte du système de recrutement traditionnel « shukatsu (contraction de « shūshoku katsudō », littéralement « activité de recherche d’emploi »). Ce système, datant du milieu du XXème siècle, consiste à recruter les étudiants dès leur avant-dernière année d’étude. L’abandon progressif de cette pratique sonnerait comme une révolution dans un pays où  les entreprises ont toujours préféré l’approche « planifiée » du recrutement et le système de l’emploi à vie.  Asian Nikkei Review ; Le Monde

2. Relations commerciales et multilatérales

Trump-AbeLe président américain Donald Trump visitera le Japon en tant que Chef d’Etat du 25 au 28 mai 2019 et sera le premier Chef d’Etat à rencontrer le nouvel empereur Naruhito. La Maison Blanche affirme que cette visite permettra de resserrer les liens entre les deux pays et de souligner l’importance de l’alliance américano-japonaise. Les discussions porteront sur la dénucléarisation de la Corée du Nord et la résolution des enlèvements de citoyens japonais par le gouvernement nord-coréen dans les années 70.  Les deux leaders pourraient également mettre le sujet du commerce bilatéral sur la table, les Etats-Unis ayant affiché  un fort déficit commercial en 2018 avec le Japon (environ 68 milliards de dollars). Asian Nikkei Review ; Le Figaro

3. Entreprises

TelecomsLe 10 avril 2019, le ministère des Affaires intérieures et des Communications a annoncé l’attribution des licences 5G aux quatre principaux opérateurs télécoms japonais : NTT DoCoMo, KDDI, Softbank, et Rakuten. Ces derniers devraient alors lancer leurs offres 5G au printemps 2020, pour un investissement total de 14,4 millions de dollars. Cette attribution est néanmoins soumise à conditions, telles que la couverture d’au moins 50% du territoire cinq ans après le lancement du réseau 5G, l’engagement d’étendre le réseau de fibre optique ou l’adoption de mesures de cyber sécurité suffisantes. Le MIC a par ailleurs annoncé l’attribution, dès l’automne 2019, de bandes de réseau 5G à d’autres industriels (en-dehors du secteur des télécommunications), une décision plus ouverte que celles retenues en France et en Allemagne, où les  fréquences 5G seront réservées aux seuls opérateurs télécom. Telecoms

Japan DisplayAprès la cession des parts majoritaires de l’Etat japonais, Japan Display Inc. a été racheté par des groupes chinois et taïwanais. Le leader japonais des écrans LCD pour smartphones, créé en 2012 à la suite de la fusion des activités LSD des groupes Toshiba, Hitachi et Sony, était initialement détenu à 70% par le fond public Innovation Network Corporation of Japan. Malgré ses 20% de parts du marché mondial, le groupe était déficitaire depuis sa cotation en bourse en 2014, forçant finalement l’INCJ à céder ses parts. Celles-ci ont alors été rachetées par les sociétés taïwanaises et chinoises TPK Holding, Fubon Group et Harvest Fund Management, pour 717 millions de dollars. Japan Times

MUFGLa banque Mitsubishi UFG annonce une réduction des prêts destinés aux centrales à charbon d'ici l’année fiscale 2030. Le groupe financier Mitsubishi UFJ (MUFG), l'une des plus grandes sociétés financières du Japon, aspire à réduire de moitié ses prêts pour les centrales à charbon d'ici l’année fiscale 2030. MUFG souhaite en principe mettre fin à l'octroi de nouveaux crédits, et réduire de 30 à 50% son volume de prêts, qui s’élève actuellement à environ 9 milliards de dollars. La nouvelle ligne directrice devrait être officiellement arrêtée d'ici la fin du mois de mai et appliquée à partir de juillet. Cette opération vise à indiquer clairement la position de la banque en faveur de l’environnement. Pourtant, aux yeux du monde, les grandes banques japonaises semblent continuer à soutenir les centrales à charbon avec des prêts colossaux, comme le suggère un rapport rédigé par des ONG allemandes et néerlandaises à la fin de l'année 2018. De 2016 à septembre 2018, les méga-banques japonaises figuraient en tête de liste parmi les institutions accordant des crédits pour les centrales à charbon. Selon le rapport, Mizuho Financial Group Inc. (MFG) arrive en tête avec 12,8 Mds USD, tandis que MUFG se classe deuxième avec 9,9 Mds USD. Sumitomo Mitsui Banking Corp. (SMBC) s'est classée quatrième avec 4,2 Mds USD. Selon le nouveau plan énergétique approuvé par le gouvernement en juillet 2018, le charbon représentera 26% du mix électrique du pays en 2030, un niveau identique à celui qui précédait la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011. Cependant, si la décision de MUFG se répercute sur d'autres banques, les centrales nouvellement établies se retrouveront dans une impasse commerciale. Les revirements des méga-banques sur leur politique de prêts aux centrales à charbon pourraient donc, dans un futur proche, avoir une incidence sur la politique énergétique du gouvernement japonais. The Asahi Shimbun, 12 avril 2019 et Newsbase, 16 avril 2019.

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

BOKLa Banque de Corée revoit sa prévision de croissance coréenne à la baisse pour 2019. La banque de Corée prévoit désormais une croissance de 2,5 % pour 2019, contre 2,6 % auparavant. Cette révision tient à un premier trimestre marqué par un recul des exportations, qui, bien qu’anticipé, a été un peu plus marqué qu’attendu (-8,5 % sur un an au T1 2019). Les chiffres de l’investissement ont également déçu : en février, l’investissement mensuel en équipement était notamment en baisse de 26,9 % par rapport à février 2018. S&P a revu à la baisse sa prévision pour la Corée en 2019, de 2,5 à 2,4 %, en raison de la dégradation du commerce mondial. De son côté le FMI, qui a revu la croissance mondiale 2019 à la baisse, de 3,7 % à 3,3 %, a gardé sa prévision de croissance inchangée pour la Corée (2,6%). L’institution a salué le vote attendu d’un budget supplémentaire dans les prochaines semaines, même si celui-ci ne devrait pas excéder 5,5 Mds EUR, alors que le FMI appelait de ses vœux un budget d’au moins 0,5 points de PIB, soit au-moins 7 Mds EUR. La BoK a également revu ses prévisions d’inflation pour 2019 à la baisse, de 1,4% à 1,1 %. L’inflation n’a été que de 0,4 % sur un an en mars, bien loin de la cible de 2 %. Si les prix du pétrole tirent la baisse, l’inflation hors matières premières est également très en retrait, à 0,8 %. Korea Joongang Daily ; Asia Times

2. Entreprises

AsianaMise en vente de la Compagnie aérienne Asiana. Après ne pas avoir  su négocier un plan de restructuration avec ses créanciers, notamment KDB, Kumho Asiana, la holding d’Asiana, a décidé, lundi 15 avril, de mettre en vente ses parts (33,47 %) dans la compagnie aérienne. Cette mise en vente vient ponctuer plusieurs semaines de fortes turbulences pour la 2e compagnie aérienne du pays. L’auditeur de la compagnie aérienne, Samil PwC, avait d’abord adressé une opinion avec réserve sur les états financiers de la compagnie et sa holding Kumho Industrial lundi 21 mars. Suspendu de la cotation vendredi 22 et lundi 25 mars, le titre Asiana avait ouvert en baisse de 15 % le mardi 26 mars. Les comptes finalement validés affichaient un endettement fortement augmenté, à hauteur de 650% des capitaux propres. Le groupe Asiana doit notamment rembourser 1,2 Mds USD dès cette année, et devra rembourser de manière anticipée une partie de son endettement en cas de dégradation de ses notes de crédit. Le jeudi 28 mars, Park Sam-Koo, PDG de Asiana Airlines et de Kumho Industrial, avait annoncé sa démission et son départ du CA des deux groupes. La presse affirme que SK, qui mène une diversification conglomérale rapide pour diversifier son activité en capitalisant sur les gains de Sk Hynix, pourrait se positionner pour reprendre Asiana. Korea Times

NaverNaver à la reconquête du marché du « cloud » coréen. Le marché coréen du cloud est estimé à 2 Mds USD. Celui-ci devrait croître d’environ 20% par an jusque 2022. Le leader de l’internet coréen Naver a annoncé sa volonté de détrôner, sur le marché coréen, le géant américain AWS, branche d’Amazon spécialisée dans le cloud computing. Naver Business Platform, filiale cloud de Naver, a été lancée en avril 2017. Naver concentre ses efforts sur le secteur public et financier où elle met en avant les dangers de s’appuyer sur des entreprises étrangères pour le stockage et l’exploitation de données sensibles.  Cependant, les grandes entreprises telles que Samsung, LG Electronics et Lotte Group travaillent déjà avec Amazon. En 2018, Korean Air s’est également engagée à migrer ses données sur AWS d’ici 2021. Yonhap, The Korea Herald

 

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