Le développement du véhicule autonome représente des enjeux importants pour la France comme pour le Japon. Il s'agissait d'un des principaux thèmes du G7 Transport présidé par le Japon en 2016. Dans les deux pays, les industriels et les gouvernements oeuvrent pour développer les technologies nécessaires et mettre en place un cadre réglementaire. Dans ce contexte, les ministères en charge des transports (MLIT - Ministry of Land, Infrastructure and Transport, côté japonais, et MTES - Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, côté français) ont organisé les 6 et 7 novembre 2018 à Paris le premier groupe de travail franco-japonais sur la voiture autonome, rassemblant une vingtaine d'experts des administrations des deux pays.

L'organisation de ce séminaire technique, dont le thème a été proposé par la France qui dialogue déjà avec la plupart des autres pays en pointe sur le véhicule autonome, s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération franco-japonaise pour la mobilité durable et numérique - couvrant toutes les dimensions des mobilités urbaines : transports en commun, réduction de l'impact environnemental des véhicules, développement des mobilités douces, organisation des circuits de logistique urbaine, etc.

En France, les politiques relatives à la mobilité ont fait l'objet d'Assises Nationales, fin 2017. Ces assises ont permis d'identifier les grands chantiers à engager - dont celui de la mobilité autonome qui vise à réduire l'accidentologie, maintenir l'accessibilité des transports individuels pour les personnes âgées et limiter l'impact environnemental de la circulation. Au Japon, les enjeux sont les mêmes - avec en priorité la question du maintien d'une offre de transport adaptée à une population vieillissante.

La délégation japonaise regroupait des représentants du MLIT (Policy Bureau, Road Bureau et Road Transport Bureau), du National Institute for Land and Infrastructure Management (NILIM), du Japan Automobile Standards Internationalization Center (JASIC) et de l’Ambassade du Japon en France. Elle était accueillie par les représentants de la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer ainsi que de la Direction des Affaires Européennes et Internationales du MTES.

Les échanges se sont concentrés sur 4 sujets :

  • Stratégies nationales pour la voiture autonome
  • Projets de démonstrateurs
  • Priorités pour le développement
  • Actualités nationales et internationales concernant la sécurité des véhicules autonomes

Les discussions ont été complétées d'une visite de l'institut Vedecom près de Versailles. Vedecom est un institut de recherche partenariale publique-privée et de formation dédié à la mobilité individuelle décarbonée et durable.

Visite Vedecom

Le développement des technologies de véhicules autonomes offrent de nombreuses opportunités pour les coopérations entre entreprises françaises et japonaises. En effet, afin de réaliser leurs objectifs de commercialisation des voitures autonomes d’ici 2020/2025, les entreprises comme le gouvernement japonais s’ouvrent à l’introduction de technologies étrangères et sont preneurs de nouvelles solutions, notamment liées à l’IoT, l’Intelligence artificielle et la cybersécurité. En 2016, DeNA s’est associé à l’entreprise française EasyMile pour une démonstration de navette autonome dans différentes zones (commerciale, aire de repos, campus…). La filiale automobile de Softbank, SB Drive, s’est alliée à la startup française Navya en juillet 2017 et prévoit de développer un bus autonome au Japon d’ici les Jeux Olympiques de 2020. L’équipementier Calsonic Kansei et la startup française de cybersécurité Quarkslab ont également formé une joint-venture au Japon (White Motion) en septembre 2017, visant à développer des solutions de cybersécurité pour les voitures connectées et autonomes.