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Macroéconomie

Activité économique – Le PMI manufacturier s’établit à 56,2 en février, en repli pour le deuxième mois consécutif, mais toujours à un niveau élevé. Les nouvelles commandes continuent de croître mais certaines entreprises sondées font face à des contraintes pour développer leurs capacités productives. Ce ralentissement est toutefois observé dans l’ensemble de la zone euro. Le PMI des services connait lui aussi une baisse février tout en demeurant robuste, passant de 59,8 à 57,2 – reflétant une expansion des activités des entreprises du secteur.

PMI

Confiance des consommateurs – La confiance des consomateurs irlandais a atteint en janvier son plus haut niveau depuis 17 ans, selon un sondage conduit par l’ESRI/KBC. Les personnes intérrogées ont notamment souligné une amélioration de leur situation financière et de l’environnement économique en général. 56% des sondés prévoient que les conditions économiques continueront de s’améliorer dans les 12 prochains mois tandis que seul 13% sont d’un avis contraire. Cependant, les évolutions récentes des négociations sur le Brexit – notamment la confirmation par Theresa May d’une sortie du RU de l’Union douanière et du marché unique – pourraient affaiblir cet optimisme.

Chômage – Le taux de chômage continue de diminuer en Irlande, s’établissant à 6,0% en février 2018 – son taux le plus bas depuis 10 ans et bien en dessous de la moyenne européenne (8,7%). Le taux de chômage des femmes diminue plus rapidement que celui des hommes, s’établissant  respectivement à 5,5% (-1,6pp en g.a) et 6,5% (-0,9pp). Malgré la reprise économique robuste, le niveau de l’emploi demeure 2% en dessous de son pic de 2007. Le taux de chômage des jeunes diminue également mais reste élevé, à 13,2% (-0,3pp sur le mois).

Chomage

Immobilier – L’inflation sur le marché de l’immobilier irlandais a enregistré en décembre 2017 sa plus forte hausse depuis juin 2015, à +12,3% en g.a. A Dublin, l’inflation mensuelle en décembre a atteint +0,2% et l’inflation annuelle +11,6%. Hors Dublin, elle est respectivement de +0,9% et +13,3%. Cette inflation à deux chiffres se vérifie dans toutes les régions du territoire irlandais, avec les hausses les plus importantes enregistrées dans les régions de l’Ouest (+16,4%) et de la Frontière (+15,4%).Immob

Investissement et compétitivité

Plan d’investissement public 2018-2027 - Le gouvernement irlandais a simultanément publié, le 15 février, sa stratégie d’aménagement du territoire à l’horizon 2040 (NPF) ainsi que son programme d’investissement public pour la période 2018-2027 (NPD). Ce dernier prévoit un total de 116 Mds € d’investissements sur dix ans. Après plusieurs années de sous-investissement – les dépenses d’investissement avaient été l’un des postes les plus touchés par l’austérité durant la crise économique – 14,5 Mds€ seront alloués à l’immobilier, 9 Mds€ aux transports publics, 7 Mds€ au réseau routier et autoroutier, 9 Mds€ à l’éducation et 11 Mds€ à la santé. Les actions en faveur de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique montent en puissance par rapport aux plans précédents, en réaction au retard accumulé en la matière et au risque d’« amendes européennes » liées au non-respect des cibles en matière de GES et d’EnR. Par ailleurs, 1 Md€ sera consacré au Celtic Interconnector, un projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Irlande. Le plan d’aménagement du territoire s’engage à rééquilibrer la croissance économique pour moitié entre la province et pour moitié entre les cinq pôles urbains (Dublin, Cork, Galway, Limerick et Waterford) – pari ambitieux puisque la capitale contribue aujourd’hui à 75 % de la croissance du pays.

Invest

Commerce extérieur – En 2017, les échanges commerciaux entre l’Irlande et le reste du monde ont atteint près de 200 Mds€, une augmentation de +2,9% par rapport à 2016 – un nouveau record historique. Toujours largement dominées par les produits chimiques et pharmaceutiques, les exportations irlandaises de biens ont crû de +2,4%, s’établissant à 122 Mds€, tandis que les importations ont augmenté de +3,7% à 77 Mds€. Le solde commercial est stable à 45 Mds€ (+0,2 %).

Le Royaume-Uni demeure le principal fournisseur de l’Irlande avec 24% de part de marché, tandis que les Etats-Unis restent le premier client, absorbant 27% de ses exportations. Le commerce extérieur irlandais a pour l’instant bien résisté aux incertitudes générées par les négociations sur le Brexit et à la dépréciation de la livre sterling : les exportations vers le Royaume-Uni ont augmenté de 9% sur l’année, y compris dans le secteur agro-alimentaire pourtant très sensible aux variations du taux de change. Selon les chiffres des douanes irlandaises, la France serait le troisième fournisseur de l’Irlande et son premier déficit (principalement en raison des livraisons d’Airbus aux compagnies de leasing aéronautique).

La compétitivité de l’Irlande repose en grande partie sur sa fiscalité attractive, attirant de nombreux investissements étrangers (notamment en provenance des Etats-Unis) qui utilisent l’Irlande comme plateforme d’exportation européenne, voir EMEA. L’activité des multinationales (pharma/chimie, processeurs informatiques) apporte une contribution essentielle au commerce extérieur de marchandises irlandais et explique une grande partie de son excédent.

Commerce

Secteur financier

Prêts hypothécaires – Selon les données publiées par la Banking and Payments Federation Ireland (BPFI), association irlandaise des établissements bancaires et de paiement, l’octroi de prêts hypothécaires a connu une croissance robuste début 2018, avec une hausse de +20% en janvier en g.a, à 690m€ (+9,5% par rapport à décembre 2017). Les prêts hypothécaires destinés à l’achat de logements sont en hausse de +15,4% en g.a, à 585m€. Leur montant moyen est en hausse de 8,4% en g.a, à 225 800 € ; celuides prêts aux primo-accédants est en hausse de +10%, à 219 229€. Selon les analystes de Davy Research, le renforcement, en janvier 2018, des règles prudentielles par la Banque centrale - limitant la part des crédits dont le ratio valeur/revenus de l’emprunteur est supérieur à 3,5 à 20% du total des nouveaux crédits pour les primo-accédants et à 10% pour les autres clients – n’aurait pas encore eu d’impact sur le marché du crédit hypothécaire, bien qu’il soit encore trop tôt pour en mesurer les effets avec précision.

Allied Irish Bank – Allied Irish Bank (AIB) a publié des résultats positifs pour l’année 2017. Le taux de prêts non performants de la banque a diminué de 28% sur l’année, à 10,2 Mds€, soit un peu plus de 16% de l’encours total. Le taux de prêts douteux a quant à lui diminué de 31%, à 6,3 Mds€ (10% de l’encours). L’octroi de nouveaux prêts a augmenté de 13% sur l’année, avec 7,8 Mds€ de prêts en Irlande et 1,6 Mds€ au Royaume-Uni. Les profits avant impôt d’AIB étaient en baisse de 18%, à 1,3 Mds€ – les « éléments exceptionnels » étant passés de +207 m€ en 2016 à -268 m€ en 2017. Le revenu net d’intérêts a cependant augmenté de 8% à près de 2,2 Mds€.

Bank of Ireland – 2017 a été une nouvelle année robuste pour Bank of Ireland (BoI), avec une réduction de son exposition non performante de 31% sur l’année – qui représente maintenant 8,3% de son encours de prêts contre 11,4% un an plus tôt – et une diminution de ses prêts douteux de 35%. L’octroi de nouveaux prêts a augmenté de 11%, à 14,1 Mds€. Les profits avant impôt de BoI ont en revanche diminué de 20% (183m€), principalement due à 170 m€ pour compensations liées au scandale des Tracker Mortgage et aux frais de restructurations. Le revenu net d’intérêts a diminué de 2,2%, à plus de 2,2 Mds€, principalement à cause de la dépréciation de la livre sterling selon la banque. 

Fonds vautours – La banque Permanent TSB (PTSB) – détenue à 75% par l’Etat irlandais – a annoncé son intention de vendre environ 20 000 prêts immobiliers à des fonds vautours (4 Mds€). Cette annonce fait notamment suite à des pressions de la part de la Banque centrale européenne (BCE) pour que PTSB réduise son taux de prêt non performant (PNP), dont le ratio rapporté à son encours de prêt total est l’un des plus hauts de la zone euro (28%). Selon le vice-premier ministre irlandais (Tanaiste) Simon Coveney, PTSB ne pourra pas atteindre un taux « acceptable » de PNP sans vendre une partie de ces prêts. L’opposition (Fianna Fáil) insiste pour que ces fonds puissent faire l’objet d’une supervision avant que ces prêts ne leur soient vendus.

Brexit

Euroclear – Euroclear, société internationale basée à Bruxelles de dépôt et de règlement/livraison pour les obligations, actions et fonds d’investissement, a annoncé qu’elle créerait courant mars un dépositaire central (CSD) indépendant de Londres pour les titres financiers irlandais. Jusqu'à présent, Dublin dépendait des opérations d'Euroclear UK & Ireland basées à Londres pour régler ses opérations sur les actions et les fonds négociés sur la Bourse irlandaise. L’Irlande est le seul pays de l’UE à ne pas avoir son propre dépositaire central. Cette caractéristique reflète la relation étroite entre les marchés d'actions irlandais et britanniques : 88 % de tous les titres cotés sur la bourse irlandaise le sont également à Londres. Cependant, les autorités irlandaises sont depuis longtemps préoccupées par le risque que le Royaume-Uni quitte l'UE sans un accord de transition : Euroclear a reconnu que le système actuel de règlement des transactions en Irlande serait «intenable» dans l’hypothèse d'un Brexit « dur » car l'Irlande ne serait plus en mesure d'utiliser les « passeports financiers européens » pour régler ses transactions à Londres.  

Evolution des indicateurs macroéconomiques

Tableau mensuel

mensuel

Tableau annuel

annuel

 

Le Royaume-Uni demeure le principal fournisseur de l’Irlande avec 24% de part de marché, tandis que les Etats-Unis restent le premier client, absorbant 27% de ses exportations. Le commerce extérieur irlandais a pour l’instant bien résisté aux incertitudes générées par les négociations sur le Brexit et à la dépréciation de la livre sterling : les exportations vers le Royaume-Uni ont augmenté de 9% sur l’année, y compris dans le secteur agro-alimentaire pourtant très sensible aux variations du taux de change. Selon les chiffres des douanes irlandaises, la France serait le troisième fournisseur de l’Irlande et son premier déficit (principalement en raison des livraisons d’Airbus aux compagnies de leasing aéronautique).

La compétitivité de l’Irlande repose en grande partie sur sa fiscalité attractive, attirant de nombreux investissements étrangers (notamment en provenance des Etats-Unis) qui utilisent l’Irlande comme plateforme d’exportation européenne, voir EMEA. L’activité des multinationales (pharma/chimie, processeurs informatiques) apporte une contribution essentielle au commerce extérieur de marchandises irlandais et explique une grande partie de son excédent.

Le Royaume-Uni demeure le principal fournisseur de l’Irlande avec 24% de part de marché, tandis que les Etats-Unis restent le premier client, absorbant 27% de ses exportations. Le commerce extérieur irlandais a pour l’instant bien résisté aux incertitudes générées par les négociations sur le Brexit et à la dépréciation de la livre sterling : les exportations vers le Royaume-Uni ont augmenté de 9% sur l’année, y compris dans le secteur agro-alimentaire pourtant très sensible aux variations du taux de change. Selon les chiffres des douanes irlandaises, la France serait le troisième fournisseur de l’Irlande et son premier déficit (principalement en raison des livraisons d’Airbus aux compagnies de leasing aéronautique).

Le Royaume-Uni demeure le principal fournisseur de l’Irlande avec 24% de part de marché, tandis que les Etats-Unis restent le premier client, absorbant 27% de ses exportations. Le commerce extérieur irlandais a pour l’instant bien résisté aux incertitudes générées par les négociations sur le Brexit et à la dépréciation de la livre sterling : les exportations vers le Royaume-Uni ont augmenté de 9% sur l’année, y compris dans le secteur agro-alimentaire pourtant très sensible aux variations du taux de change. Selon les chiffres des douanes irlandaises, la France serait le troisième fournisseur de l’Irlande et son premier déficit (principalement en raison des livraisons d’Airbus aux compagnies de leasing aéronautique).