Une prime à l'embauche permet de réduire le coût du travail et d'augmenter le niveau d'emploi. Ainsi ce type de prime s’inscrit à la suite d'autres dispositifs de réduction du coût du travail mis en œuvre en France depuis 20 ans (allégements généraux de cotisations sociales, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi et volet allégement du Pacte de responsabilité et de solidarité). Mais, à la différence de ceux-ci, elle est directement ciblée sur les embauches, c'est-à-dire les flux d'emplois, et non les stocks. Un tel ciblage permet d'amplifier l'efficacité à court terme du dispositif sur la création d'emplois.

Certains dispositifs de prime à l'embauche sont circonscrits aux seules embauches en CDI ou en CDD de longue durée (c’est le cas du Jobs Act de 2014 en Italie ou du dispositif « Embauches PME » mis en œuvre en France depuis le 18 janvier 2016). Ces modalités permettent de ne pas accroître la segmentation sur le marché du travail tout en soutenant les créations d'emplois.

Les dispositifs de prime à l'embauche peuvent être pérennes, comme de nombreuses aides mises en œuvre au niveau d'États fédérés américains dans les années 1990, mais ils consistent le plus souvent en des mesures temporaires de soutien conjoncturel, ce qui permet notamment d'accélérer la montée en charge de leurs effets sur l'emploi.

Le caractère temporaire de la prime permet en particulier, en situation d'incertitude sur la conjoncture économique, d'inciter à des créations de postes immédiates plutôt que de les différer. En lien avec le caractère temporaire associé à certaines primes à l'embauche (cas du Hire Act mis en place aux États-Unis en 2010 ou de la mesure « Zéro charges TPE » adoptée en France en 2009), les économistes se sont intéressés récemment à l'effet multiplicateur de ces dispositifs sur l'emploi, l'activité et les prix et concluent à des effets plus larges que ceux associés aux multiplicateurs traditionnels de dépenses.

La récente prime à l'embauche mise en œuvre depuis le 18 janvier 2016 pourrait conduire à 110 000 embauches supplémentaires au cours de l'année 2016. Compte tenu des fins de contrat qui auront lieu en cours d'année (fin de CDD, ruptures de CDI), la contribution finale aux créations d'emplois serait significative, estimée à 60 000 emplois supplémentaires en fin d'année (estimation avant l'annonce de sa prolongation d'un an le 30 juin 2016).

Trésor-Éco n° 177