Le repli du prix du pétrole a un impact différencié sur les économies émergentes. Parmi ces économies, l’impact est négatif sur l'activité des pays exportateurs et positif sur celle des pays importateurs.

Dans les pays exportateurs, la baisse du prix du baril se traduit par une baisse des exportations en valeur. La diminution des revenus pétroliers a un impact négatif sur le solde budgétaire et plus généralement, sur l'ensemble de la demande intérieure. En fonction des marges de manœuvre budgétaire et monétaire disponibles, les autorités peuvent plus ou moins soutenir l'activité pour compenser ce choc négatif.

Les pays importateurs bénéficient à l'inverse d'une réduction de la facture énergétique qui se traduit par des gains de pouvoir d'achat pour les ménages et des baisses de coûts de production pour les entreprises. En outre, la moindre inflation peut conduire à un assouplissement monétaire des banques centrales. La baisse des prix du pétrole fait aussi mécaniquement baisser les subventions énergétiques et fournit l’occasion de les réduire davantage.

Les difficultés des pays exportateurs de pétrole peuvent cependant fragiliser leurs partenaires commerciaux et les pays les plus dépendants de leurs financements. Ces pays exportateurs dégageaient un excédent courant de 7 % du PIB en 2013 selon le FMI, qui se transformerait en un déficit de – 1,6 % à l’horizon 2016. Une partie des revenus des pays exportateurs de pétrole est réinvestie dans l'économie mondiale, par le biais notamment des investissements de fonds souverains. À ce titre, la chute du prix du baril peut contribuer à de moindres entrées de capitaux et à un resserrement des conditions financières dans les pays importateurs de pétrole qui bénéficiaient de ces investissements.

Trésor-Éco n° 157