La série des Documents de Travail présente des travaux menés au sein de la DG Trésor, diffusés dans le but d’éclairer et stimuler le débat public. Ces travaux n’engagent que leurs auteurs.

Le marché du travail français est segmenté entre les personnes bénéficiant d'un emploi stable et celles alternant contrats temporaires et périodes de chômage. Parmi les solutions envisagées pour réduire cette dualité figurent des incitations financières pour encourager les entreprises à allonger la durée des contrats ou favoriser le recours aux emplois stables. Ce document de travail développe un modèle d'appariement adapté aux caractéristiques du marché du travail français et calibré sur données françaises.

Trois conclusions principales se dégagent des résultats de ces travaux : des cotisations dégressives avec l'ancienneté dans le contrat ou une taxe sur les licenciements et sur les fins de contrats temporaires réduisent la segmentation mais au prix d'une plus forte rigidité du marché du travail et d'une plus faible productivité ; par rapport à la taxe, des cotisations dégressives sont moins favorables aux nouveaux entrants et augmentent plus la durée moyenne de chômage ; une surcotisation sur les emplois temporaires, finançant une prime aux embauches en emploi stable, diminue également la segmentation du marché du travail mais elle n'a pas les mêmes effets négatifs sur la flexibilité du marché du travail et la productivité.

De ce point de vue les réformes récentes en Italie et en France apparaissent pertinentes au regard des résultats de la modélisation retenue. Le document de travail propose notamment une estimation des effets de la modulation des cotisations d’assurance chômage introduite par l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013.