Les actifs dits « sans risque », c'est-à-dire ayant un risque de défaut faible et bénéficiant d'une forte liquidité, jouent un rôle essentiel dans le système financier international. Ils constituent notamment une valeur refuge pour les investisseurs et servent de collatéral dans de nombreuses opérations de financement entre institutions financières.

Alors que certains titres ont perdu, auprès des investisseurs, leur statut d'actifs « sans risque » avec la crise financière et qu'une hausse structurelle de la demande pour ce type de titres est anticipée (notamment du fait des réformes prudentielles), certains analystes se sont inquiétés d'une éventuelle raréfaction des actifs  « sans risque ».

Malgré ces évolutions, une telle raréfaction au niveau mondial ne semble pas se profiler compte tenu des augmentations relatives de l'offre et de la demande d'actifs « sans risque » depuis 2007 et à l'horizon 2014.

Sur cette période, l'offre globale d'actifs « sans risque » devrait augmenter de manière substantielle du fait d'une augmentation de l'offre de titres publics des pays de l'OCDE et ceci malgré le retrait de cette classe d'actifs de certains titres souverains de taille importante et des produits titrisés qui étaient auparavant bien notés.

Cela étant, ces évolutions mondiales masquent de fortes disparités entre zones monétaires. En particulier, si la situation ne semble pas problématique aux États-Unis, elle s'avère plus difficile en zone euro. Cependant, le risque de raréfaction d'actifs « sans risque » en zone euro s'est considérablement réduit suite aux réformes du cadre institutionnel européen et depuis l'annonce du programme d'Outright Monetary Transaction de la BCE.

Trésor-Éco n° 117