Entre 1999 et 2011, à configuration familiale et temps de travail donnés, la législation socio-fiscale a permis d'augmenter le revenu disponible réel des ménages au Smic plus rapidement que le salaire minimum réel : le revenu disponible a progressé de plus de 10 % quand le salaire augmentait de 5 %. La création de dispositifs visant à soutenir les revenus des salariés modestes a joué un rôle déterminant dans cette progression.

En 2010, le niveau de vie des salariés au Smic ne représente en moyenne que les deux tiers du niveau de vie des salariés rémunérés au-delà du Smic. Cette différence provient largement du fait que les salariés au Smic disposent de revenus d'activité moindres que les autres salariés, ce d'autant plus qu'ils sont plus souvent à temps partiel et connaissent plus souvent des périodes sans emploi dans l'année.

Le système socio-fiscal accroît le niveau de vie moyen des salariés au Smic de 8,5 %. Les prestations sociales (prestations familiales, allocation logement ou minima sociaux) et les dispositifs de soutien à l'emploi représentent au final 12 % de leur revenu disponible.

Compte tenu des effets liés à la redistribution et la composition des ménages, les niveaux de vie des salariés au Smic peuvent être in fine très différents : 30 % d’entre eux appartiennent aux 5 plus hauts déciles de niveau de vie. Ces différences s'expliquent notamment par leur situation professionnelle au cours de l'année (périodes de chômage par exemple), la composition de leur ménage et surtout l'apport ou non de revenus par un conjoint. Les personnes au Smic vivant en familles monoparentales ont un niveau de vie bien moindre que celui des personnes en couple sans enfant, malgré un revenu salarial proche.

La configuration familiale affecte non seulement le niveau, mais aussi la composition du revenu disponible des salariés au Smic. Ainsi, le poids des prestations, en montant et en part du revenu disponible des salariés au Smic, est plus important dans les familles avec enfants que dans les familles sans enfant. Pour les couples, le montant moyen de prestations sociales augmente avec le nombre d'enfants. Le poids des dispositifs d'aide à l'emploi reste faible en moyenne au regard des autres composantes du revenu disponible pour les salariés au Smic, parce qu’ils connaissent des périodes sans emploi ou que leur ménage bénéficie d’autres revenus les excluant de ces aides sous condition de ressources.

Trésor-Éco n° 99