Depuis le dernier point haut observé en 1993 (à un peu plus de 10%), le taux de chômage a fortement baissé au Royaume-Uni pour atteindre 4,7% à la mi 2005 soit le niveau le plus bas obtenu depuis 35 ans. Ce recul du chômage peut être jugé exemplaire en comparaison avec les autres grands pays européens.

La performance du marché du travail au Royaume-Uni se distingue de celle de la zone euro à plusieurs égards : le recul du taux de chômage s'accompagne d'un taux d'activité élevé et d'un fort repli du taux de chômage de longue durée ; les taux d'activité et d'emplois des classes d'âge extrêmes et des femmes sont élevés et enfin, malgré un taux de chômage historiquement bas, la modération salariale se poursuit.

Cette performance résulte à la fois des réformes structurelles menées depuis 25 ans et de circonstances particulières qui ont joué favorablement à certaines périodes. Les réformes structurelles ont dérégulé le marché du travail, réduit les cotisations sociales pour les employeurs et mis en place des politiques d'incitations à la reprise rapide d'un emploi par les chômeurs. Leurs effets se sont échelonnés dans le temps.

D’autres facteurs ont pu jouer : le Royaume Uni présente depuis les années 1990 un taux de croissance deux fois plus élevé que les autres pays d’Europe continentale. Par ailleurs, des sorties massives du marché du travail et probablement de situations de chômage de longue durée, via un recours accrû à des mécanismes de pensions invalidité, ont pu être observées entre 1993 et 1998. En outre, les évolutions de l'emploi public, notamment sa reprise au début des années 2000, ont incontestablement contribué à la bonne performance du marché du travail au Royaume-Uni au cours de cette période.

L’évolution récente suggère néanmoins que cette tendance s’est inversée ; la hausse du chômage depuis mi-2005 pourrait avoir à la fois des causes conjoncturelles et structurelles et pourrait à ce titre se poursuivre au cours des prochains mois.

Trésor-Éco n° 8