Le chiffre : Près de 17h, c’est le temps qu’il aura fallu au gestionnaire de réseau de transport d’électricité, Red Eléctrica, pour rétablir près de 92% de la demande, pour un total de 18 563 MW (contre 12 425 MW lors de la coupure, hier à 12h30).

La coupure a également affecté le Portugal, Andorre et une partie du sud de la France. De nombreuses infrastructures (aéroports, gares et voies ferrées) ont été touchées. Les causes de cette panne ne sont à ce jour toujours pas connues.

Energie

Nucléaire : l’avenir de la centrale d'Almaraz et le débat sur la fermeture du parc espagnol d'ici 2035.

Le ministère espagnol de la Transition écologique et du Défi démographique (MITERD) se dit prêt à examiner la demande de prolongation de l’activité de la centrale nucléaire d’Almaraz située en Estrémadure. Composée de deux réacteurs d’une puissance totale de 2,1 GW, la centrale devait faire l’objet d’arrêts échelonnés entre 2027 et 2035, conformément au plan de fermeture progressive du parc nucléaire espagnol élaboré en 2019 avec les opérateurs. L’exploitant majoritaire, Iberdrola, a laissé entendre qu’une prolongation était possible sous réserve d’une révision de la fiscalité appliquée à l’énergie nucléaire. L’entreprise met également en avant les enjeux liés à la sécurité de l’approvisionnement énergétique et aux conséquences d’une telle fermeture sur le prix de l’électricité. La fermeture du parc nucléaire espagnol mobilise pleinement certaines communautés autonomes (CA), dont celles d’Estrémadure ou de Madrid, du fait de conséquences sociales sur les emplois directs et indirects.

Les réserves d’eau espagnoles dépassent 75% de leur capacité.

Les réserves des barrages espagnols atteignaient, fin avril, 75 % de leur capacité (42 350 hm³) soit 13 % de plus que la moyenne des dix dernières années à la même période. Ce pourcentage s’explique par les fortes précipitations de mars, le mois le plus pluvieux depuis le début des relevés en 1961. Le volume a permis de doubler la production hydroélectrique en mars et avril par rapport aux deux premiers mois de l’année et de contribuer à couvrir la demande électrique à hauteur de 23%.

EnR  : le Portugal poursuit sa progression en matière de production d’énergie renouvelable avec un niveau de production à 80% en 2024

L’année 2024 a été marquée par une hausse significative de la capacité installée en énergies renouvelables (EnR) au Portugal, avec une augmentation de 8% par rapport à l’année précédente. La production d’électricité d’origine renouvelable a atteint 45 637 GWh sur le continent, soit 80 % de la production totale d’électricité. Cette progression est largement attribuable à l’entrée en service de nouvelles centrales solaires photovoltaïques, qui représentent à elles seules 86% de l'accroissement de capacité. L’hydroélectricité et l’éolien dominent cette répartition avec respectivement 31,9% et 31%, tandis que le solaire atteint 10,7%. Les combustibles fossiles, quant à eux, ne couvrent plus que 11,2% de la production, confirmant le tournant énergétique opéré par le pays. En parallèle, la production éolienne atteint un record historique en 2025. Fin mars, le réseau REN (Redes Energéticas Nacionais) annonçait un nouveau record de production éolienne, avec 112,4 GWh générés en une seule journée. Entre le 1er janvier et le 28 février 2025, 9 146 GWh d’électricité ont été produits au Portugal continental, dont 80,5% provenaient de sources renouvelables.

                                                          Solde production elec

Solde de la production d’électricité au Portugal continental en 2025.  Source : APREN

 

Géothermie : Un plan stratégique pour pleinement exploiter cette technologie au Portugal

En février 2025, la Direction générale de l’Énergie et de la Géologie a présenté un plan stratégique visant à multiplier par cinq l’usage de l’énergie géothermique d’ici 2030. Malgré un potentiel estimé à 96 MW, seulement 22,9% est actuellement exploité. En 2024, la géothermie n’a représenté que 4,6% de la production d’énergie renouvelable au Portugal, concentrée exclusivement dans les Açores. Le pays dispose donc d’une marge significative de développement dans ce secteur, qui pourrait à terme, couvrir jusqu’à 15% de la demande nationale en électricité d’ici 2050.

700 M€ en faveur du stockage d’énergie en Espagne

L’Institut pour la Diversification et l’Economie de l’Energie (homologue de l’ADEME) mobilisera 700 M€ issus des fonds FEDER pour soutenir entre 80 et 120 projets de stockage énergétique. Trois types d’initiatives seront éligibles : des projets standards, des projets hybrides couplant stockage et production d’EnR ainsi que des solutions de stockage thermique. La publication de l’appel à projets est prévue avant le 31 décembre 2025, conformément au calendrier de l’Encadrement Temporaire de Crise et de Transition validé par la Commission européenne.

Un stockage de gaz maximisé au Portugal,  où la consommation se réduit

Le Portugal se distingue à l’échelle européenne par un taux exceptionnel de remplissage de ses réserves de gaz, atteignant 100% de capacité, soit 3,7 TWh, contre une moyenne de 69% au sein de l’Union européenne. Ce niveau de préparation renforce la sécurité énergétique du pays dans un contexte géopolitique tendu. Parallèlement, les importations de gaz en provenance de Russie ont considérablement diminué. Alors qu’elles représentaient 15% des importations en 2021, elles ne comptaient plus que pour 5% entre janvier et novembre 2024. En cohérence avec sa stratégie de diversification des sources d’énergie, le pays se tourne principalement vers le Nigéria et les États-Unis pour ses approvisionnements. De manière générale, la consommation de combustibles fossiles au Portugal est à son plus bas niveau depuis deux décennies. Selon les données récentes de la Direction générale de l'énergie et de la géologie, elle a reculé de 9% en 2024 (en glissement annuel), pour atteindre un total de 10,5 millions de tonnes d'équivalent pétrole (TEP).

Développement souhaité de la cogénération en Espagne : 1200 MW supplémentaires par l’intermédiaire de trois appels d’offres

La modernisation et le développement d’un parc de cogénération venant en appui du système énergétique constitue l’un des objectifs fixés dans le plan national intégré énergie-climat mis à jour à l’automne 2024. Dans ce contexte, le MITERD a ouvert à consultation publique deux projets de texte relatif au cadre des appels d’offres pour l’attribution d’une rémunération réglementée à un total de 1200 MW de cogénération d’ici 2027. Trois appels d’offres successifs seront organisés entre 2025 et 2027, avec un régime spécifique de 400 MW attribué chaque année. Cette future réglementation, qui intègre la biomasse pour la première fois dans les processus industriels,  entend stimuler l’investissement industriel, faciliter le recours à des vecteurs énergétiques renouvelables (dont l’hydrogène vert) et fixer des critères de durabilité pour les centrales existantes. La cogénération permet une production simultanée d’énergie mécanique et thermique utilisées dans les processus industriels. 5500 MW de cogénération sont installés en Espagne, dont 90% dans l’industrie.

Hydrogène vert au Portugal : déploiement dans la région de Lisbonne et avancées dans les interconnexions

Le Portugal avance dans sa transition énergétique en intégrant l’hydrogène vert dans son réseau de gaz. Dès 2027, un projet de Floene et HyChem injectera de l’hydrogène vert dans la région de Lisbonne, couvrant 500 000 foyers et 1 300 clients industriels. Ce projet de 4,7 M€ s'inscrit dans la Stratégie nationale pour l’hydrogène (EN-H2), qui vise 10 à 15 % d’hydrogène vert dans le gaz naturel d’ici 2030. L'objectif est aussi d'atteindre 2 à 5 % de la consommation énergétique industrielle en hydrogène. En parallèle, l’Europe soutient les interconnexions hydrogène en péninsule ibérique (H2Med) avec 35,5 M€ de subventions. Parmi les projets financés figurent les liaisons Celorico da Beira – Zamora (7,2 M€) et Barcelone – Marseille (28,3 M€). Le Portugal participe également à l’initiative Hydrogen Backbone, qui prévoie un réseau transeuropéen d’hydrogène de 28 000 km à l’horizon 2030.

400 M€ accordés par la Banque Européenne de l'Hydrogène en faveur de projets espagnols

La Commission européenne a autorisé un régime d'aides d'État espagnol d'un montant de 400 M€ pour soutenir la production d'hydrogène renouvelable. Ces fonds issus du Plan de Relance seront alloués via le mécanisme « Enchères en tant que service » de la Banque Européenne de l'Hydrogène. Ils font suite à une première enchère en 2023 et contribuent activement aux objectifs du Pacte vert pour l'Europe, en appuyant la décarbonation de certains secteurs émetteurs (industrie, transports, énergie).

Environnement - climat

Gestion des inondations : l’Espagne revoit sa réglementation avec une consultation publique

Le MITERD a ouvert, fin mars, une consultation publique relative à la mise à jour du règlement sur le domaine public hydraulique et du décret royal concernant l’évaluation et la gestion des risques d’inondation. Cette révision fait suite aux inondations récentes, en particulier celle ayant touché la communauté autonome de Valence en octobre 2024. Le projet introduit de nouvelles actions pour limiter les risques pour les personnes et les biens : sont notamment envisagées un contrôle plus strict des usages dans les zones inondables, des mesures visant à rendre les infrastructures plus résilientes ou à améliorer la coopération entre les différentes administrations publiques.

Création d’un registre espagnol de l’empreinte carbone, de compensation et d’absorption de CO

Le Conseil des ministres a approuvé, le 18 mars dernier, un décret venant créer un registre de l'empreinte carbone, de la compensation et des projets d'absorption de CO₂. Le décret pris en application de la loi 7/2021 sur le changement climatique fixe une obligation, pour un ensemble d’entreprises comme pour les institutions de l’administration générale de l’Etat de calculer l'empreinte carbone et d'élaborer et de publier des plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il étend le périmètre d’un précédent registre créé en 2014 en ajoutant les projets d’absorption de CO₂. L’amélioration de la coordination avec des registres régionaux est également recherchée.

Plus de 1200 actions menées en Espagne en 2024 et bilan positif des certificats d’économies d’énergie (CAE)

Selon des chiffres présentés début février par le MITERD, la mise en œuvre des CAE a permis un gain annuel de 2 TWh d’énergie finale et d’éviter l’émission de 500 000 tonnes de CO₂, soit 1 % des émissions industrielles nationales. Ils sont à l’origine d’économies directes sur les factures d’énergie et de 230 M€ générés par leur vente. L’industrie concentre la majorité des gains, avec 70 % de l’énergie économisée. Le dispositif a également dynamisé le secteur de l’efficacité énergétique, mobilisant plus de 500 entreprises, tout en favorisant la création de nouveaux modèles économiques. Pour renforcer le système, le MITERD a annoncé le lancement d’une consultation publique sur un futur mécanisme d’enchères visant à mieux cibler les besoins d’économies d’énergie et à optimiser l’allocation des ressources. Parallèlement, une plateforme nationale de financement de l’efficacité énergétique réunira bientôt administrations et acteurs financiers pour soutenir davantage ces initiatives.

Présentation des résultats du projet LIFE « Ours avec un avenir »

Fin mars, la ministre de la Transition écologique et du Défi démographique S. Aagesen a pris part à la présentation finale du bilan du projet LIFE « Ours avec un avenir » porté par la Fondation Biodiversité et la Fondation Oso Pardo. Lancé en 2020, ce projet entend évaluer les conséquences du changement climatique sur les ressources alimentaires de l’ours brun cantabrique dont la population a été multipliée par 13 (400 individus) en trente ans. Il s’est traduit par la plantation de plus de 150 000 arbres et arbustes et par des actions de sensibilisation auprès de pratiquants d’activités de montagne.

Industrie

L’industrie automobile portugaise continue de capter les opportunités offertes par l’électrification

Alors que Stellantis avait lancé la première ligne de fabrication de voitures 100% électriques du Portugal à l’automne dernier, permettant au pays de produire 1 503 véhicules électriques en 2024, l’électrification de la production automobile européenne devrait continuer de bénéficier à l’industrie portugaise dans les années à venir. Ainsi, le groupe Volkswagen a récemment annoncé avoir choisi l’usine Autoeuropa de Setúbal, qui emploie près de 5000 travailleurs, pour produire son nouveau modèle d’entrée de gamme 100% électrique VW ID.Every1, dont l’entrée sur le marché est prévue pour 2027. Dans un communiqué, le Premier ministre Luís Montenegro s’est félicité de cette décision, qui « garantira le futur de l’usine », échappant ainsi à la réduction d’activités frappant d’autres unités européennes de Volkswagen. Il n’est également pas exclu que le groupe choisisse de faire produire au Portugal la nouvelle génération du modèle T-ROC, dont la commercialisation est prévue pour le début de l’année 2026. 

L’Espagne, pays pionnier dans la réutilisation et le recyclage de batteries au lithium ?

GDV Mobility, une start up basée à Alicante, a obtenu une licence faisant d’elle la première entreprise en Espagne et la troisième en Europe autorisée à revaloriser et réutiliser à grande échelle les batteries au lithium usagées. Près de 4000 tonnes annuelles pourront être traitées, donnant ainsi une seconde vie à des matériaux stratégiques tels que le lithium, le cobalt ou le nickel.

Transport

400 M€ en faveur de la mobilité électrique en Espagne pour l’année 2025

Le gouvernement espagnol a prolongé le programme MOVES III, adopté en 2021 et dont les dispositions avaient été suspendues en début d’année faute d’adoption au Congrès d’un décret « omnibus ». 400 M€ ont été alloués pour l’année 2025. Parmi les mesures figurent une déduction de 15 % de l'impôt sur le revenu des personnes physiques pour l'achat de véhicules électriques (dans une limite de 3000 euros) et l'installation de bornes de recharge (600 € par borne).

L’électrification de la production automobile au Portugal franchit un cap avec Stellantis

Selon les données de l'Association automobile portugaise, plus de 330 000 véhicules ont été produits au Portugal en 2024. La production électrique, avec 1 503 unités (0,5 % du total), a connu une croissance de 96% par rapport à 2023 (766 unités produites). Cette augmentation est principalement due au lancement de la production de modèles 100 % électriques chez Stellantis à Mangualde. Grâce à un investissement de 119M€ dans le cadre du Plan de Relance et de Résilience (PRR), cette usine a fabriqué près de 59 % du total des véhicules électriques produits au Portugal.

Lancement de la carte du Réseau Espagnol pour les Véhicules Electriques (REVE), qui identifie les points de recharge

Développée par Red Eléctrica, la carte REVE fournit des informations en temps réel sur l'emplacement, la disponibilité et le prix de plus de 25 600 points de recharge publics, soit près de 80 % des infrastructures actuellement disponibles en Espagne. Cet outil sera progressivement complété par des données d'autres opérateurs et permettra aux utilisateurs de planifier plus facilement leurs déplacements.

Renforcement du soutien public à la mobilité électrique et aux transports collectifs

Le gouvernement portugais a annoncé le renforcement de l’aide à l’achat de véhicules électriques, avec une augmentation de 35%, pour atteindre un montant total de 13,5 M€. Les bénéficiaires recevront 4 000€, à condition qu'ils fassent don d'une voiture à combustible fossile de plus de 10 ans pour la mettre à la casse. Ce dispositif vise à faciliter l’adoption de la mobilité verte par les particuliers, pour les véhicules familiaux mais également pour les vélos, pour lesquels une prime peut atteindre 750 €. En parallèle, l’investissement public dans la flotte d’autobus à zéro émission a été renforcé de 137M€. L’enveloppe destinée à l’achat d’autobus propres est désormais portée à 227 M€, permettant l’acquisition de 861 véhicules d’ici 2026, accompagnés d’infrastructures de recharge électrique et à hydrogène.

Le Portugal a accueilli 70 millions de passagers aériens en 2024

L’année 2024 a marqué un nouveau record pour le transport aérien portugais, avec 70,4 millions de passagers accueillis, soit une hausse de 4,3 % par rapport à 2023 selon les données publiées par l'Institut national des statistiques. Cette croissance de 4,3 % reste cependant modeste en comparaison avec l'explosion de 18,9 % observée en 2023. L'aéroport de Lisbonne a représenté près de la moitié des passagers aériens du Portugal en 2024, avec 49,8 % du total. L’aéroport de Lisbonne a concentré près de la moitié de ce trafic, soulignant une pression croissante sur ses infrastructures.

Une flotte aérienne espagnole comptant près de 500 unités, d’un âge moyen de 12,7 ans

La flotte espagnole augmente aussi bien en nombre (497 unités, + 11% depuis la crise sanitaire) qu’en âge moyen (12,7 ans, contre 11,3), dans un contexte de retards de livraison compliquant le renouvellement de la flotte des compagnies Vueling, Iberia, Air Europea, Air Nostrum, Volotea ou Binter. L’augmentation des coûts liés à la maintenance est en hausse et constitue, pour Iberia, une opportunité. Son plan d’affaires à horizon 2030 identifie la maintenance, la réparation et la révision comme l’une des principales d’activité.

 

Nouvel aéroport de Lisbonne : le gouvernement et Aéroports de Portugal en désaccord sur les délais et les coûts

Le projet de construction du nouvel aéroport Luís de Camões entre dans une phase plus active, avec le feu vert donné à Aéroports du Portugal (ANA) pour poursuivre la préparation du projet. L’État portugais souhaite que le concessionnaire soumette un rapport sur la localisation, les spécifications techniques et les taxes d’ici six mois. Parallèlement, une structure de suivi technique a été créée pour superviser les différents volets du projet. Néanmoins, des divergences importantes subsistent : le gouvernement n’accepte ni les délais ni les coûts proposés par ANA et cherche à renégocier ces éléments. Il conteste également les recommandations liées à la concession actuelle de l’aéroport Humberto Delgado, en particulier la prolongation  de la concession jusqu’en 2030 et l’augmentation des tarifs aéroportuaires prévue pour 2026. Des critiques émergent également autour du financement des aspects environnementaux du projet, que le groupe Vinci, actionnaire de référence d’ANA, souhaiterait faire porter à l’État.

Rénovation et extension de la gare multimodale de Chamartin de Madrid : plus de 20 M€ alloués par ADIF

Projet phare du plan de renouvellement urbain Madrid Nuevo Norte, la transformation du nœud ferroviaire de Chamartin vise à faire de cette gare une référence internationale en matière de mobilité durable, multimodale, connectée et intégrée. Six nouvelles voies de trains à grande vitesse seront construites et les halls TGV, trains de moyenne distance et de banlieue verront leur capacité doublée. La gestion des flux de passagers (44 millions en 2024, + 22% par rapport à 2023) sera améliorée avec des correspondances facilitées vers d’autres modes de transports urbains. La rénovation de la gare mobilise près de 540 M€.

Modernisation du réseau ferroviaire autour de Porto

L’entreprise publique Infraestruturas de Portugal a lancé un appel d’offres de 150 M€ pour l’élargissement de la ligne ferroviaire entre Contumil (Porto) et Ermesinde (Valongo), dans le cadre de la modernisation de la ligne Minho. Ce projet, qui s’étendra sur près de quatre ans entre 2025 et 2029, vise à faire passer le tronçon concerné de deux à quatre voies, en vue d’améliorer la capacité et la fluidité du trafic ferroviaire dans la région métropolitaine de Porto. Concernant la liaison à grande vitesse Porto-Vigo, le ministre portugais des infrastructures reste confiant sur l’achèvement du projet en 2032. Les liaisons ferroviaires actuelles entre Porto et Vigo et entre Lisbonne et Madrid devront être améliorées avant que les lignes à grande vitesse ne soient achevées respectivement en 2032 et 2034.

Lisbonne : l’appel d’offres pour la lignée violette du métro vient d’être relancé

Le gouvernement portugais a relancé l’appel d’offres pour la construction de la ligne violette du métro de Lisbonne, après l’abandon d’une première procédure. Cette nouvelle procédure prévoit un budget revu à la hausse à hauteur de 600 M€, auxquels s’ajoutent 77,5 M€ pour les expropriations et services d’ingénierie. Le projet prévoit 17 stations entre Odivelas et Loures et devrait s’achever en 2029. Par ailleurs, ce projet s’inscrit dans le Plan Ferroviaire National, qui inclut également 31 interventions routières.

Tourisme

En 2024, l'Espagne est à nouveau en tête des pays européens pour l'investissement hôtelier et deuxième au niveau mondial derrière les Etats-Unis

L’Espagne devance l’Italie, le Royaume-Uni, le Portugal et la Grèce. L’intérêt pour le pays se confirme dans le classement des villes européennes. Madrid a, en 2025, dépassé Paris et se positionne derrière Londres mais devant Rome, Lisbonne ou Barcelone comme ville la plus favorable à l'investissement. Les investisseurs latino-américains sont particulièrement conséquents et ont investi 709 M€  entre 2019 et 2024.

Perspectives 2025 pour le tourisme portugais : une croissance soutenue par la diversification des marchés émetteurs, mal-gré les défis liés à l’instabilité politique

Le tourisme portugais aborde 2025 avec optimisme après une année 2024 record : 30 millions de voyageurs accueillis, 27 Md€ de recettes et 70 millions de passagers aériens. Les professionnels visent plus de 30 Md€ de recettes en 2025, avec des premiers indicateurs en hausse (+6 % de nuitées, +8 % d’hôtes en janvier). Si la croissance des marchés européens traditionnels (Royaume-Uni, France, Allemagne) peut ralentir, le Portugal mise sur des marchés émergents plus dynamiques. Le marché américain est en pleine expansion, aidé par l'image sécuritaire du Portugal et de nouvelles liaisons aériennes (New York-Faro par United Airlines). Le pays cherche aussi à développer sa clientèle asiatique avec des campagnes ciblées au Japon et en Corée du Sud, visant notamment 100 millions d’euros de dépenses japonaises annuelles d’ici 2027. D’autres marchés en croissance incluent le Canada, le Mexique et l’Argentine. Des négociations sont en cours pour ouvrir de nouvelles liaisons directes entre Lisbonne et Riyad, Mexico ou La Havane. Cependant, la croissance touristique pourrait être freinée par l’instabilité politique actuelle, due à la chute du gouvernement de Luís Montenegro. Plusieurs projets structurants sont paralysés (stratégie 2035, nouvel aéroport de Lisbonne, privatisation de TAP, et accord « Via Verde » pour l’emploi étranger). Les professionnels du secteur appellent à des avancées rapides, notamment sur les infrastructures de transport, essentielles pour absorber l’augmentation des flux touristiques alors que l'aéroport de Lisbonne est saturé.

La société Paradores » va rénover plus de la moitié du réseau en cinq ans avec 250 M€

La société publique espagnole « Paradores » investira 250 M€ sur cinq ans pour moderniser plus de 50 % de son réseau d’hôtels haut de gamme avant son centenaire en 2028. L’opération vise à rendre ses bâtiments plus durables, accessibles et à améliorer l'expérience client. Elle bénéficiera de l'appui de Turespaña et de concours de  fonds européens. Paradores s’appuie sur un plan de développement durable sur la période 2025-2028 qui comprend 15 actions et 95 projets spécifiques en faveur de la croissance ou de la neutralité carbone, dans un environnement particulièrement concurrentiel. L'année 2024 a marqué un record pour l’entreprise, avec 347 M€ de chiffre d'affaires et près de 40 M€ de bénéfices.

Logement

La flambée des prix, la pression locative et l’accès difficile à la propriété se poursuivent en ce début d’année 2025 au Portugal

En 2024, la crise du logement au Portugal s’est aggravée avec une forte hausse des prix et des loyers. L’Indice des prix de l’immobilier a progressé de 9,1 %, selon l’INE, avec +9,7 % pour les logements existants et +7,5 % pour les logements neufs. Le loyer médian a atteint 8,43 €/m² (+9,3 % en un an), avec un pic à 15,93 €/m² à Lisbonne. En février 2025, les prix de l'immobilier étaient 14 % plus élevés qu’en 2024, et 73,9 % supérieurs à ceux de mai 2020. Malgré des conditions de crédit stabilisées et des aides publiques, l’accès à la propriété reste difficile. Les jeunes de moins de 35 ans représentent 43 % des prêts immobiliers en 2024. Par ailleurs, les acquisitions par des acheteurs non-résidents, surtout brésiliens et américains, ont baissé de 5,9 points. Ce recul de la demande étrangère n'a toutefois pas réduit la pression sur le marché intérieur.

Les locataires consacrent près de 50% de leur salaire au paiement du loyer

La hausse accélérée du prix des loyers, particulièrement visible dans certaines communes touristiques (+ 83% par rapport à des villes non-touristiques) a dépassé la croissance des salaires, obligeant les locataires à dépenser près de 50 % de leur salaire, bien au-delà des 30 % recommandés. En 2024, le prix des logements locatifs en Espagne a clôturé avec une augmentation annuelle de 14 %, à 13,29 €/m2 par mois ; tandis que le salaire brut moyen en Espagne était de 27 060 €s (2 255 € bruts en 12 versements). Par provinces, celles où les loyers ont nécessité le plus de dépenses sont Barcelone et Madrid (71 % du salaire brut), les îles Baléares (61 %), Guipúzcoa (59 %), Biscaye (56 %), Gérone (55 %), Valence (53 %), Malaga (49 %), Séville (45 %) et Alicante (43 %).