Le déficit public 2023 s’est établi à -5,5 % du PIB, contre une prévision de -4,9% dans la loi de programmation des finances publiques pour 2023-2027. Cet écart porte principalement sur les prélèvements obligatoires, dont l’élasticité par rapport à l’activité économique s’est avérée historiquement basse. Cette détérioration a également fortement affecté la prévision pour 2024, qui a été révisée à -6,1% dans le PLF pour 2025, contre une prévision initiale de -4,4% en loi de finance initiale.

Les prévisions économiques et de finances publiques pour 2023 et 2024 ont été réalisées dans un contexte incertain, marqué par la forte volatilité des prix de l'énergie, un niveau d'inflation particulièrement élevé et un resserrement historique de la politique monétaire.

Pour 2023, si la croissance en volume a été très proche de la prévision (0,9 % contre 1,0 %), la forte inflation a conduit à des révisions plus marquées de la croissance nominale, initialement prévue à +4,6 % à l'automne 2022 puis à 6,8 % à l'automne 2023 pour finalement s'établir à +6,3 %. Pour 2024, la croissance en volume, initialement anticipée à +1,4 %, a été révisée à
+1,1 %, et la prévision de croissance nominale, affectée par le reflux de l'inflation plus rapide qu'anticipé, a été révisée de +4,0 % à l'automne 2023 à +3,5 % à l’automne 2024.

Le déficit public pour 2023 s'est établi à –5,5 % du PIB (–5,3 % hors changement de base des comptes nationaux par l'Insee), contre une prévision de –4,9 % retenue à l’automne 2023. Pour 2024, le solde public n'est pas encore connu : les dernières prévisions officielles s'établissent à –6,1 % du PIB, en nette dégradation par rapport à la prévision de –4,4 % à l'automne 2023, révisée à –5,1 % en avril 2024. Ces révisions sont importantes, mais pas inédites dans une perspective historique.

En 2023, l'évolution spontanée des prélèvements obligatoires, c'est-à-dire sans tenir compte des mesures nouvelles, s'est révélée très inférieure à celle de l'activité en valeur (+2,6 % contre +6,3 % pour le PIB en valeur), un phénomène inverse à celui observé lors de l'année 2022 qui était exceptionnelle. Un tel contrecoup avait été prévu dès juillet 2022 mais il a été d'une ampleur plus importante qu'anticipé. Les dépenses de l'État ont été moindres que prévu, à l'inverse des dépenses locales.

En 2024, les recettes de prélèvements obligatoires ont été fortement réévaluées en raison des surprises relatives à 2023, amplifiées par les mécaniques retardées de l'impôt sur les sociétés et de l'impôt sur le revenu. Elles ont également pâti d'une croissance nominale de l'activité plus faible et moins tirée par la demande interne privée que prévu, affectant les recettes de TVA. Par ailleurs, les dépenses des collectivités locales ont surpris par leur dynamisme, tandis que les dépenses de l'État devraient s'inscrire à un niveau inférieur à celui de la loi de finances initiale pour 2024, en raison des mesures prises en gestion dans le courant de l'année 2024.

 

 
TE-356
 

 

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