Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

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Edito - Le retour du Dubaï...

En 2019, avant la pandémie, une question existentielle taraudait les observateurs du Golfe. Le modèle dubaïote était-il à bout de souffle?

L’émirat ne semblait pas s’être remis de la crise de 2009. A l’époque, alors qu’Arabtec mettait les derniers coups de pinceaux à Burj Khalifa, le quasi défaut du développeur immobilier Nakheel avait déclenché une panique financière et mis fin à une décennie de croissance euphorique sur tous les fronts.

Sauvé par un chèque de 20 Md USD d’Abu Dhabi et de la Banque centrale des Emirats, Dubaï connaît ensuite une décennie de tassement. La croissance atteint un pic à 4,8% en 2013 — bien loin des 20 % de 2007 — avant de décélérer de façon continue jusqu’en 2019. L’immobilier fléchit également, les prix reculent même à partir de 2015. Le trafic de passager à l’aéroport du Dubaï continue à augmenter mais à un rythme de moins en moins rapide.

Que se passe-t-il?

Les vents contraires s’accumulent : effondrement des cours du pétrole en 2014, guerre au Yémen, ruptures diplomatiques avec le Qatar et l’Iran (trois partenaires historiques de Dubaï). En parallèle, la compétition s’accentue. Les autres capitales de la région, qui renouvellent leurs approches de la diversification — pétrole bas oblige — à travers les “visions”, se rêvent toutes en Dubaï. Elles investissent dans le tourisme, la finance, le commerce et les transports.

La pandémie aurait pu achever la ville. En mai 2020, la Dubai Chamber annonçait que 70% de ses membres seraient en faillite dans les 6 mois, si les confinements stricts se poursuivaient.

Moins d’un mois après, en rupture avec Abu Dhabi et à contre-courant du reste du monde, Dubaï rouvre ses frontières.

Depuis tous les indicateurs s’améliorent pour la ville. Le PIB gagne 5,7% en 2021. La dette publique — qui atteignait près de 80% du PIB avant la pandémie se résorbe significativement selon un rapport de l’agence S&P paru fin mai.

Avec l’effet de rattrapage, Emirates Airlines et, par voie de conséquence, son unique actionnaire le fonds souverain dubaïote ICD enregistrent des résultats records. Publiés cette semaine, les chiffres d’affaires des deux entités progressent respectivement de 81% et 54% en 2022. Au 1er trimestre 2023, le trafic de passagers à DXB atteint 95% de son niveau pré-pandémique, et le nombre de touristes à Dubaï 98%.

L’immobilier a connu aussi une année 2022 exceptionnelle. Selon CBRE, les prix des logements ont cru de 11,5% et les loyers de 28% sur un an en février 2023.

Assiste-t-on au retour du Dubaï des années 2000 ?

C’est trop tôt pour le dire mais la ville profite déjà d’un renversement de son environnement par rapport aux années 2010 (hausse du pétrole, réconciliation régionale). A cela s’ajoute, une vague de réformes structurelles majeures (filiales à 100%, libéralisation du statut personnel, visa et weekend décalé) et les conséquences de la guerre en Ukraine qui a vu débarquer plusieurs centaines de milliers de russes et d’Ukrainiens dans le pays.

Un symbole toutefois, cette semaine. L’émir a donné son accord à la reprise d’un projet immobilier arrêté pendant la crise de 2009. Celui de Palm Jebel Ali, l’autre Palm. 17 Md USD de financement pour reprendre le chantier ont été sécurisés en novembre 2022 par son développeur. Développeur qui n’est autre que Nakheel.

 

 

Graphique de la semaine - Les entreprises pétrolières du Moyen-Orient sont les seules à investir plus qu'avant la pandémie dans le pétrole et le gaz 

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Sources: IEA (World Energy Investment 2023), NOC = National Oil Company, SER Abu Dhabi 

 

Pétrole et gaz 

Brent – 02/06/2023 à 10h30 GST : 75 USD

Les prix pétroliers sont globalement en baisse cette semaine. Les prix à terme du Brent s’échangent actuellement, vendredi 2 juin au matin (GST) à 75 USD le baril, contre plus de 77 USD en début de semaine.

La morosité de l’environnement macroéconomique international continue de peser sur les prix de l’or noir (taux d’intérêt élevés, croissance économique en berne, incertitudes autour du secteur bancaire américain…). Le dernier indice des directeurs d’achat (PMI) chinois a d’ailleurs été mitigé, bien qu’en amélioration par rapport à avril dernier. L’indice PMI Caixin du premier importateur de pétrole augmente ainsi de 49,5 à 50,9 en mai 2023 mais Caixin relève que la confiance des entreprises dans les perspectives de production sur 12 mois est à son plus bas niveau depuis sept mois en raison justement des nombreuses incertitudes autour de l’économie mondiale.

La grande interrogation de la semaine sur les marchés pétroliers concerne la première réunion ministérielle 2023 de l’OPEP+ ce dimanche 4 juin. Quelle politique de production sera décidée ? Les investisseurs semblent privilégier le statu quo, mais les signaux récents ont été plutôt contradictoires, le ministre saoudien de l'énergie ayant par exemple mis en garde les vendeurs à découvert (qui parient donc sur une baisse des cours). Pour rappel, début avril 2023, plusieurs pays membres de OPEP+ ont surpris les marchés en annonçant des baisses volontaires de production. C’était notamment le cas de l’Arabie saoudite (-500 000 bj), des Emirats (-144 000 bj), du Koweït (-128 000 bj) et d’Oman (-40 000 bj).

 

 

Brèves économiques  

Région

L’Agence internationale de l’énergie (IEA) a publié son rapport annuel World Energy Investment dont l’objectif est de suivre les flux de capitaux dans le secteur de l’énergie.  Concernant le Golfe, lIEA note que seules les compagnies pétrolières nationales du Moyen-Orient ont augmenté leurs investissements le pétrole et gaz upstream par rapport à 2019 (+10 Md USD en 2022, +30 Md USD en 2023). Les majors occidentales ont, quant à elles, baissé leurs investissements en capital dans le pétrole et le gaz de plus de 10 Md USD par rapport à 2019. Une dynamique que l’on retrouve chez les entreprises nationales asiatiques, américaines ou russes mais à une moindre échelle. Pour rappel, plusieurs pays de la région souhaitent augmenter leur capacité de production d’hydrocarbures à moyen terme. Par exemple, d’ici 2027, les Emirats visent une capacité de production de pétrole de 5 Mb/j (contre un peu plus de 4 Mbj aujourd’hui) et le Qatar souhaite augmenter sa capacité gaz naturel liquéfié (GNL) de 77 Mt/a à 126 Mt/a. L’agence internationale note aussi une hausse des investissements dans les énergies renouvelables au Moyen-Orient et notamment en Arabie saoudite, dans les EAU et à Oman. Ces observations sont tout à fait cohérentes avec la stratégie énergétique du CCG qui consiste à investir à la fois dans les hydrocarbures et dans les énergies vertes. « The world needs all the solutions it can get. It is not oil and gas, or solar, not wind or nuclear, or hydrogen. It is oil and gas and solar, and wind and nuclear, and hydrogen; the world needs maximum energy, minimum emissions » avait pour mémoire déclaré Sultan al Jaber (Ministre de l’industrie, CEO d’Adnoc, Président de Masdar et Président désigné de la COP28) au salon ADIPEC 2022.

Arabie saoudite

La coentreprise entre les trois sociétés d’ingénieries françaises Egis, Setec et Assystem – appelée SEA Joint-Venture – inaugure un nouveau bureau à Al-ʿUla. Cette ouverture fait suite au partenariat stratégique de dix ans, signé en octobre 2022, qui désigne le consortium comme développeur de l’ensemble des infrastructures du comté et en charge des activités d’exploitation et de maintenance. Ces projets d'investissements visent à dynamiser le secteur du tourisme dans l’oasis, dans le cadre de « Vision 2030 » -- le programme de diversification économique du gouvernement saoudien. Abritant des sites historiques, Al-ʿUla est située dans la province de Médine, au nord-ouest du Royaume et à environ 200km de la capitale régionale, qui est un important site de pèlerinage islamique.

La Nouvelle Banque de développement (NDB), dites « banque des BRICS », a ouvert des négociations avec l'Arabie saoudite, envisageant l’adhésion du Royaume comme dixième membre. La NDB, basée à Shanghai, a été créée en 2015 par ses membres fondateurs, qui sont – sans surprise – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, avant l’admission des Émirats arabes unis, de l’Uruguay, du Bangladesh et de l’Égypte. La Présidente de la NDB, Dilma Rousseff, a déclaré que la « banque des BRICS » souhaitait « diversifier ses membres, selon leurs géographies, leurs tailles et leurs stades de développement », ce qui favoriserait l’adhésion de la première puissance économique du Golfe.

Le flux d’investissements directs à l’étranger (IDE) en direction de l’Arabie saoudite a enregistré une hausse de +31% en 2022, atteignant plus de 266M USD. Le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré qu’il s’agissait du montant de flux d’IDE le plus élevé de l’histoire du Royaume.

Selon un communiqué officiel, les quatre Zones économiques spéciales (ZES) lancées à la mi-avril auraient attiré un montant total de 12,5Md USD d’investissements.

Wallan Company a signé un accord de partenariat avec le Groupe Renault, faisant de la société saoudienne le distributeur officiel de la marque automobile française en Arabie saoudite à partir du 1er juin 2023.

D’après la Banque centrale saoudienne (SAMA), les banques ont augmenté leurs placements en bons du Trésor de +293M USD en g.a., atteignant 139Md USD en avril dernier, tandis que leur bénéfice global a augmenté de +3% sur la même période. D’autre part, les actifs de la SAMA ont diminué de –7,7Md USD en g.a., atteignant 486Md USD en avril.

L’Irak a ouvert des négociations auprès de sociétés saoudiennes, dont Saudi Aramco, pour investir dans plusieurs projets pétroliers et gaziers. Toutefois, aucun accord n’a été conclu sur le développement du gisement de gaz d’Akkas, dans l’ouest du pays, en discussion depuis 2020, soit trois ans après la reprise du champ gazier des mains de l’Etat islamique. Le gisement, découvert en 1992, disposerait de réserves d’environ 160 Md de m3, étaient auparavant exploité par la société sud-coréenne Korea Gas Company (Kogas).

L’Arabie saoudite rétablit ses relations diplomatiques avec le Canada, suspendues depuis 2018, après qu’Ottawa est exprimé sa « préoccupation » à la suite de l’arrestation et la détention de militants saoudiens des droits humains. Cette annonce de Riyad intervient dans le cadre d’une série de rapprochements récents, notamment avec l’Iran en mars, puis la Syrie début mai.

La Saudi Agricultural and Livestock Investment Company (Salic) et la société brésilienne Marfrig achèteront des parts de BRF SA, une entreprise agroalimentaire brésilienne et premier producteur de volaille du pays. Les deux entreprises devraient investir conjointement jusqu’à 890 M USD en nouvelles actions, ce qui augmenterait de 10% à 15% la participation de Salic dans BRF SA. Toujours dans le cadre de son programme « Vision 2023 », la Royaume souhaite diversifier son économie et assurer sa sécurité alimentaire, alors qu’environ 80% de sa consommation alimentaire est importée. La pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont été les principaux facteurs de l’augmentation générale des prix des denrées alimentaires, démontrant la fragilité des chaînes d’approvisionnement, dont le Royaume cherche à mieux sécuriser l’approvisionnement.

 

Bahreïn

Le Parlement a approuvé le budget général de l'État pour 2023-2024. Le ministre des Finances et de l'Economie nationale, Shaikh Salman bin Khalifa Al Khalifa a souligné l’objectif de réduction du déficit de l’Etat, tout en annonçant un projet d’imposition du revenu des investisseurs étrangers et l’augmentation de 3% des pensions de retraites pour les fonctionnaires.

Le Prince héritier et Premier ministre de Bahraïn, Salman bin Hamad Al Khalifa, a inauguré la seconde phase du projet Independent Water and Power Project (IWPP) d’Al-Dur, d’une valeur estimée à 1Md USD, développée par un consortium dirigé par ACWA Power (Arabie saoudite) et comprend Mitsui (Japonais) et Almoayyed Contracting Group (Bahraïn). Pour rappel, la première phase du projet IWPP a été exploité par un consortium composé d’Engie (France) et de Gulf Investment Corporation (EAU), pour un montant de 2,1Md USD.

Le projet de métro de Bahreïn prévoit la construction d’un réseau d’une longueur totale de 109 kilomètres. Le ministère des Transports et des Communications a annoncé que les procédures de mise en œuvre de la première ligne du métro – d’une longueur de 29km et de 20 stations – ont déjà été lancées, alors qu’un appel d’offre pour sélectionner un partenaire privé est en cours.

Nogaholding, l’agence semi-indépendante au sein du ministère du Pétrole et du Gaz de Bahreïn, change de nom pour devenir « Bapco Energies ». Salman bin Hamad Al Khalifa, Prince héritier et Premier ministre de Bahreïn, a annoncé que les sociétés d’exploitation existantes, comprenant Bahrain Petroleum Company (Bapco), Bahrain National Gas Company (Banagas), Bahrain National Gas Expansion Company (Tawseah), Bahrain Aviation Fueling Company (Bafco), Tatweer Petroleum et Bapco Retail Company (Tazweed) seront intégrées et rebaptisées entre sept entreprises au cours des trois prochaines années.

L’agence de notation S&P confirme la note de Bahreïn à « B+ » avec une perspective positive. Pour rappel, en novembre 2022, S&P avait relevé ses perspectives de stables à positives, soulignant l’engagement du gouvernement à réduire son déficit budgétaire et à bénéficier de la hausse des prix du pétrole.

 

EAU

A compter du 1er juin, l’impôt de 9% sur les sociétés (hors zone franche) entre en vigueur aux EAU.  Faisant suite à l’introduction de la TVA à 5% en 2018, ces mesures visent à augmenter les revenus non pétroliers du pays. D’après les prévisions de l’agence de notation S&P, l’introduction de la corporate tax pourrait ajouter entre +1,5% à +1,8% à la croissance du PIB réel des EAU, sachant que 70% de ses recettes seront conservées par l’émirat collecteur et que les 30% reversé au gouvernement fédéral.

Adnoc Group a levé 769M USD après l’introduction en bourse de sa filiale Adnoc Logistics & Services. Le groupe a vendu 1,41Md d’actions, correspondant à 19% du capital de son unité logistique, la valorisant à plus de 4Md USD. Pour mémoire, Adnoc Group a déjà levé 2,5Md USD après la vente de 5% du capital d’Adnoc Gas en avril dernier.

Le groupe français Engie et les émiriens TAQA et EWEC ont annoncé avoir atteint avec succès la clôture financière du projet Mirfa 2, un complexe de dessalement de l'eau de mer par osmose inverse de 620M USD. Prévue pour être opérationnelle au T4 2025, l'usine produira 120 MIGD. L'usine sera détenue à 60% par TAQA et à 40% par Engie.

Cameron et Tyler Winklevoss, cofondateurs de Gemini, cherchent à obtenir une crypto license aux Emirats arabes unis. Annonce faite dans le cadre d’une interview pour Zawya, les jumeaux n’ont pas souhaité préciser où serait basée leur société aux EAU, bien qu’ils aient admis que leurs choix se ferait entre Abu Dhabi et Dubaï.

La division onshore d'Adnoc a attribué un contrat estimé à 500M USD à l'entreprise locale Galfar Engineering & Construction Emirates, un contrat clé pour les installations pétrolières des champs Bab et Northeast Bab à Abu Dhabi.

Les bénéfices de l’Investment Corporation of Dubai (ICD), le fonds souverain du gouvernement dubaïote, ont enregistré une hausse de 250% en 2022, atteignant près de 10Md USD, contre 2,75Md en 2021. Leur chiffre d’affaires a augmenté de 60% en glissement annuel, passant de 46Md à 73Md USD entre 2021 et 2022. Le total des actifs de l’ICD a grimpé de 6,9% pour atteindre 330Md USD en 2022.

Les Émirats arabes unis et la Turquie ont ratifié l’accord de partenariat économique global (CEPA) signé début mars. Cet accord vise à porter le commerce bilatéral à 40 Md USD au cours des cinq prochaines années (contre près de 19Md en 2022), ainsi qu’à réduire les droits de douane sur plus de 93% de la valeur des échanges non pétrolier. Cette signature assure les ambitions de coopération commerciale entre les deux pays, seulement quelques jours après la réélection du Président turc Recep Tayyip Erdogan. L’accord bilatéral devrait rentrer en vigueur au milieu de cette année. Pour rappel, la Turquie est le 6ème partenaire commercial des EAU (hors commerce pétrolier), le commerce bilatéral ayant augmenté de +40% entre 2021 et 2022.

Tabby, basée à Dubaï, a emprunté 350M USD auprès d’investisseurs américains, dont Partners For Growth (PFG), Atalaya Capital Management et CoVenture. La start-up, soutenue par Mubadala, a déjà contracté un emprunt de 150 M USD auprès d’Atalaya et de PFG en août 2022. Tabby est une plateforme Fintech qui permet à ses consommateurs de régler leurs achats (en ligne ou hors ligne) ultérieurement et/ou en plusieurs versements.

Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, émir de Dubaï, a annoncé un nouveau plan d’expansion de la Palm Jebel Ali – l’un des trois archipels artificiels en forme de palmier construit sur les côtes de l’émirat. Ce projet, en pause depuis le krach immobilier de 2009, ambitionne la construction de 80 nouveaux hôtels et villages vacances, pouvant accueillir jusqu’à 35 000 familles, en ajoutant 110km au littoral émirien. Le promoteur immobilier Nakheel Properties, racheté par le gouvernement dubaïote en 2011, a été désigné pour diriger le projet.

La Banque centrale des EAU a publié de nouvelles directives en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, à destination des institutions financières lorsqu'elles traitent des actifs virtuels, tels que les cryptomonnaies ou les NFT. La banque affirme que les directives prennent en compte les normes du Groupe d'action financière (GAFI), qui avait placé les EAU sur « liste grise » en mars 2022.

Fitch confirme la note de crédit de l’émirat de Ras Al Khaimah à « A » avec une perspective positive pour la deuxième année consécutive. Le PIB réel de l’émirat a enregistré une hausse de +6,3% en 2022, contre 3,3% en 2021. L’agence de notation prévoit une augmentation de 4,4% de son PIB réel en 2023. 

Organisé par le ministère de l’Industrie et des Technologies avancées (MoIAT) et en collaboration avec le Département du développement économique d’Abu Dhabi (ADDED) et Adnoc Group, la seconde édition du forum « Make it in the Emirates » s’est tenue à Abu Dhabi le 31 mai et 1er juin. Celui-ci vise à promouvoir les opportunités d’investissement dans le secteur industriel local et la réorientation des achats extérieur vers l’économie nationale. En marge de l’évènement, un ensemble d’annonces ont été faites. D’une part, lEmirates Development Bank (EDB) a annoncé une aide au financement pour un montant total de plus de 115M USD, qui sera répartie entre divers entreprises émiriennes (dans le secteur des énergies renouvelables, de l’industrie, de la technologie, de la santé et de la sécurité alimentaire principalement) d’ici 2026. De son côté, First Abu Dhabi Bank (FAB) a annoncé qu’elle fournirait des solutions de financement d’une valeur de près d’1,2Md USD aux investisseurs locaux et étrangers dans le secteur industriel et de la haute technologie. Par ailleurs, lors de son allocution, le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées, Sultan Ahmed Al Jaber, a annoncé que plus de 30 projets industriels dans le secteur des énergies vertes avaient reçu des promesses d’investissement au premier jour du forum, pour une valeur totale de 1,6Md USD.

 

Koweït

La troisième phase de construction de la raffinerie d’Al-Zour, qui devait être lancée début juin 2023, sera repoussée à la fin de l’été, du fait d’un « problème technique » qui a forcé l’arrêt de l’avancée du projet.  Comprenant trois mini-raffineries, la raffinerie d’Al-Zour, une fois achevée, devrait ajouter 615 000 b/j à la capacité de raffinage du Koweït.

Le Ministère de l’Electricité, de l’Eau et des Energies Renouvelables lance de nouveaux appels d’offres pour le projet Independent Water and Power Project (IWPP). Les projets seront réalisés en PPP (partenariat public-privé) et gérés par la Kuwait Authority for Partnership Projects (KAPP). Ils concernent principalement deux usines de dessalement et d’électricité, Az-Zour North 2&3 et Al-Khairan 1. Az-Zour North devrait atteindre une capacité nette d’au moins 2 700 mégawatts (MW) d’électricité et 120 M de gallons par jour (MIGD) d’eau dessalée, contre 1 800 MW et 33 MIGD pour Al-Khairan.

 

Oman

Le Sultan Haitham bin Tarik s’est rendu à Téhéran dans le cadre d’une visite officielle de deux jours, le 28 et 29 mai dernier. Cette visite intervient un an après celle président de la République islamique, Ebrahim Raïssi, à Mascate, au cours de laquelle les deux pays avaient signé une série d'accords commerciaux. Ce dernier déplacement était une nouvelle occasion pour aborder la question de la normalisation des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Egypte, alors que le Sultan Haitham bin Tarik était en visite officielle au Caire une semaine auparavant.

Le Sultan Haitham bin Tarik a demandé la création d’un nouveau fonds d’investissement, le « Oman Future Fund », qui serait sous l’autorité du Oman Investment Authority (OIA). Doté de 2 Md OMR (5,2Md USD), ce fond sera destiné à financer le développement de secteurs clés de la diversification économique ciblés par le programme du gouvernement « Vision 2040 ».

L’Autorité de réglementation des services publics du sultanat a annoncé l’exonération de la taxe douanière, des frais d'immatriculation et de la TVA (0% pendant trois ans) pour les achats de voitures électriques et pièces détachées associées à compter du 1er juillet 2023.

 

Qatar

Le Ministre qatarien des Finances, Ali bin Ahmed Al-Kuwari, s’est rendu à Paris dans le cadre d’une visite officielle avec son homologue, Bruno Le Maire, le 31 mai. En marge de son déplacement, les ministères français et qatarien ont tenu le comité économique du dialogue stratégique franco-qatarien qui encadre la coopération administrative bilatérale dans les domaines économiques et financiers.

Six jours auparavant, Lolwah bint Rashid Al Khater, ministre d’Etat à la Coopération internationale, s’est également rendu en France pour une visite de deux jours – les 25 et 26 mai, répondant à l’invitation de Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie, et des partenariats internationaux. En marge de ce déplacement a été signée une lettre d'intention entre l'État du Qatar et la République française, au sujet de la coopération bilatérale entre les deux pays. Mme Chrysoula Zacharopoulou a remis les insignes de la Légion d’honneur à son homologue, en guise de reconnaissance pour sa contribution essentielle à l’évacuation de plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont des citoyens français, depuis Kaboul, en Afghanistan, en août 2021.

Qatar Airways a signé un accord avec Shell pour l'approvisionnement de 3 000 tonnes de carburant d'aviation durable (SAF) – constitué de biomasse -- à l'aéroport d'Amsterdam Schiphol. Ainsi, la compagnie aérienne y utilisera un mélange de carburant, dont 5% de SAF jusqu’en 2024.

QatarEnergy envisagerait de signer un contrat de fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) avec le bangladais Petrobangla. L’accord de 15 ans porte sur la fourniture de 2M/t par an à partir de janvier 2026.

L’entreprise qatarienne Meeza, fournisseur de services informatiques, envisage une introduction en bourse le 6 juin prochain. Qatar Foundation détient déjà 40% des parts de Meeza, tandis que l’opérateur de télécom qatarien Ooredoo en possède 10%.

Le groupe qatarien Al-Mana, via sa filiale SARCO, a signé un contrat de 50M USD avec la zone économique spéciale (ZES) omanaise Khazaen Economic City. Les montants levés serviront à la conception d’un centre logistique intégré de 37 000 m2 à Barka.