Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

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Edito - Investisseurs en dernier ressort ?

« Absolument pas ». En quelques mots le patron de la Saudi National Bank (SNB) a provoqué un nouveau vent de panique sur les marchés internationaux. Quelques jours après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank aux Etats-Unis, Ammar Al Khudairy a déclaré qu’il n’était pas question que sa banque, la première d’Arabie saoudite, augmente sa participation dans Crédit Suisse citant des contraintes réglementaires. SNB avait acquis près de 10 % du capital de la deuxième banque suisse en fin d’année dernière.

Alors que le soutien du gouvernement américain semblait avoir calmé les marchés au cours du weekend, les cours des grandes banques ont chuté partout dans le monde. Le scénario d’une crise financière comme celle de 2008 est dans tous les esprits. La panique s’est propagée aux marchés de matières premières. Le Brent a reculé jusqu’à près de 70 USD mercredi, en baisse de plus de 12 % depuis le début de l’année et de 30 % par rapport à son niveau d’il y a un an.

Dans ce contexte, l’attitude des pays du Golfe va être scrutée sur au moins deux points.

Vont-ils ajuster leur production de pétrole, d’une part ?

Compte tenu des niveaux de leur prix d’équilibre budgétaire (il faut que le baril s’établisse entre 70 à 80 USD en moyenne pour que leurs finances publiques s’équilibrent), ils auraient tout intérêt à réduire leur production. Le vice-premier ministre russe s’est rendu à Riyad ce jeudi pour parler pétrole. En l’absence d’indicateur ferme sur l’état de la demande d’or noir, il est toutefois probable que l’OPEP+ joue l’attentisme pour ne pas alimenter les spéculations boursières de cette semaine.

D’autre part, au-delà du cas Crédit Suisse, pourraient-ils participer au sauvetage du secteur financier ?

En 2008-2009, les fonds souverains s’étaient portés au secours de Barclays (12 Md GBP de Qatar Holding et IPIC (devenu Mubadala)) et de Citigroup (7,5 Md USD d’Adia). Ces opérations avaient eu des résultats mitigés. IPIC a revendu sa participation au bout de huit mois avec une importante plus-value. A l’inverse, Adia qui était sans doute arrivée trop tôt en 2007 a vu son investissement perdre 90 % de sa valeur dans les deux ans qui ont suivi.

Cette fois encore, il faut s’attendre à des opérations opportunistes. Après une année 2022 exceptionnelle sur le plan pétrolier, les investisseurs du Golfe sont “cash-rich” et les banques du Golfe sont parmi les mieux valorisées en Bourse (voir graphique).

Les grandes banques de la région étudient d’ailleurs le marché depuis plusieurs mois. Après la prise de participation de SNB dans Crédit Suisse, la FAB, la première banque des Emirats, a étudié l’acquisition de Standard Chartered en début d’année. Pendant le weekend, Royal Group, le family office de Sheikh Tahnoon, frère de l’émir d’Abu Dhabi, a fait une proposition pour racheter la filiale britannique de SVB ; raflée finalement par HSBC.

Si les investisseurs du Golfe décidaient de ne pas y aller, ils pourraient quand même, indirectement, être mis à contribution en cas d’aggravation de la crise financière outre-Atlantique. L’Arabie saoudite, les Emirats et le Koweït figurent en effet parmi les principaux acheteurs de bons du Trésor américain. Fin janvier, ils en détenaient collectivement près de 220 Md USD. Alors, tant qu’à sauver des banques, pourquoi ne pas les posséder ?

 

Graphique de la semaine - Valeur en bourse vs. valeur comptable: les banques du Golfe parmi les mieux valorisées au monde (Ratio Price/Book) 

 

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Sources : MarketWatch, calculs SER

NB: Prix à la clôture le 16/03. Bilan pour l’année 2022. 

 

Pétrole et gaz 

Brent (16/03/2023) à 15h30 GST : 73,5 USD 

Tendance fortement baissière cette semaine

 

Les prix du pétrole ont fortement baissé cette semaine. Les prix à terme du Brent, la référence britannique, sont passés de plus de 82 USD le baril vendredi dernier à moins de 74 USD ce jeudi 16 mars après-midi GST, après être descendu jusqu’à 71 USD mardi. Le WTI, la référence américaine pour le pétrole brut, a par exemple atteint son plus bas niveau depuis fin 2021.

Cette forte baisse des prix de l’or noir est due aux craintes suscitées sur l’ensemble des marchés financiers par la faillite de la banque américaine SVB (16e du pays par la taille de son bilan), suivie par la forte chute du titre Crédit Suisse, dont la santé financière est un enjeu récurrent depuis 2020. Les prix pétroliers se sont toutefois stabilisés à ~74 USD ce jeudi 16 mars après que la Banque centrale suisse a annoncé aider la banque systémique helvète à hauteur de 50 Md CHF (54 Md USD).

La faillite de SBV et ses répercussions rendent incertain le nouveau tour de vis de la FED que son président avait laissé entendre il y a à peine une dizaine de jours, tout comme son impact sur les prix pétroliers (traditionnellement baissier puisque la demande anticipée s’affaiblit). A noter que la Banque centrale européenne a augmenté ses principaux taux de 50 pbs ce jeudi ; il s’agit de la 6e hausse consécutive depuis juillet 2022.

Autre sujet de la semaine : la mise à jour mensuelle par l’OPEP et l’IEA de leurs projections respectives concernant les marchés pétroliers. Selon l’OPEP, la demande d’or noir globale devrait toujours croître de 2,3 Mbj en 2023 (à 101,9 Mbj). Le cartel de producteurs a toutefois augmenté pour 2023 i) son anticipation de demande chinoise (désormais +710 000 bj, contre +590 000 en février) et ii) sa prévision de l’offre russe (-750 000 bj, contre -900 000 en février). Des conclusions globalement partagées par l’IEA. Malgré la réouverture progressive de l’économie chinoise, les pays du Golfe ne semblent toutefois pas prêts à revenir sur la baisse des quotas de novembre dernier (-2 Mbj à l’échelle OPEC+ par rapport à août 2022). Le ministre saoudien de l’énergie a ainsi récemment soutenu que l’OPEP+ maintiendrait le statuquo jusqu’à fin 2023.

 

Brèves économiques 

Région

 

Les relations diplomatiques entre le Qatar et ses voisins saoudiens et émiriens continuent de se renforcer, plus de deux ans après la fin du blocus qatari auquel ont participé l'Arabie saoudite et les Émirats (aux côtés du Bahreïn et de l’Egypte). Au cours de la semaine écoulée, le ministre saoudien de l’économie Faisal bin Fadhel Al-Ibrahim s’est ainsi entretenu à Doha avec les ministres qataris Mohammed bin Hamad Al-Thani, en charge du commerce et de l’industrie, et Ali Al-Khawar, en charge des finances. Un entretien téléphonique a également eu lieu cette semaine entre le Président émirien MBZ et l’Emir du Qatar Tamim Al Thani. Les Emirats ont décidé, à l’issue de cette entrevue, de retirer leur candidature à l'organisation des assemblées d’automne 2026 de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. La Fédération soutiendra désormais la candidature de Doha. Pour mémoire, les deux organisations internationales réunissent ces assemblées deux fois par an, en avril et en octobre, à Washington. Un an sur trois, les assemblées d’octobre ont lieu hors des États-Unis (au Maroc en 2023).

L’Arabie saoudite et le Qatar font partie des trois premiers importateurs d’armes lourdes (major arms) au monde. Selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), Riyad et Doha ont respectivement importé 9,6% et 6,4% des importations mondiales d’armes lourdes entre 2018-2022 (contre seulement 1,5% pour le Qatar entre 2013-2017). Les Emirats (2,7% du total) et le Koweït (2,4%) font également partie du top 15 des importateurs à l’échelle mondiale. Washington est le principal fournisseur de ces quatre pays du Golfe, avec une part de marché comprise entre 42% (au Qatar) et 78% (en Arabie saoudite et au Koweït). La France, troisième exportateur mondial selon le rapport du SIPRI, est également bien placée dans la région (2e fournisseur de l’Arabie saoudite et du Qatar, 3e du Koweït). Le Qatar est d’ailleurs le deuxième client français au niveau global (toujours entre 2018-2022), après l’Inde et devant l’Egypte.

 

Arabie saoudite

Le rétablissement des relations entre Riyad et Téhéran a été acté sous médiation chinoise. L’Arabie saoudite et l’Iran ont accepté la signature d’un accord, négocié par la Chine, le 10 mars 2023. Celui-ci a été annoncé après quatre jours de pourparlers non divulgués à Pékin entre le conseiller à la sécurité nationale de l’Arabie saoudite, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, et le plus haut responsable de la sécurité iranienne, Ali Shamkhani, sous la médiation du chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi. Cet accord prévoit la réouverture de leurs ambassades respectives dans les deux mois, selon un communiqué publié par l’Iran, l’Arabie saoudite et la Chine. Pour rappel, l’Arabie saoudite avait coupé ses liens avec l’Iran en 2016 après la prise d’assaut de son ambassade, du fait d’un différend à propos de l’exécution d’un religieux musulman chiite par Riyad.

Dans une interview accordée à Bloomberg TV mercredi 15 mars, Ammar Al Khudairy, président de la Saudi National Bank (SNB), a déclaré qu’il ne comptait « absolument pas » augmenter la participation de la banque dans le Crédit Suisse, actuellement de 9,8 %. Al Khudairy explique qu’accroître la participation de la SNB à plus de 10 % engendrerai « trop de complications du point de vue de la réglementation et de la conformité ». Pour rappel, la Banque nationale saoudienne est devenue le premier actionnaire de la banque suisse lors d'une augmentation de son capital en novembre dernier. Après la déclaration de Al Khudairy, le titre du Crédit Suisse a chuté de 24 % à la clôture mercredi. Le lendemain, Al Khudairy a réitéré que la SNB ne portera pas sa participation au-delà de son taux actuel, en précisant qu’elle planifiait de se concentrer sur le développement de ses activités en Arabie saoudite.

Aramco a annoncé dimanche un bénéfice net annuel de 161,1 Md USD pour 2022, en hausse de 46 % par rapport à l'année précédente, assignable à la hausse des prix de l'énergie, à l'augmentation des volumes vendus et à l'amélioration des marges pour les produits raffinés. Les dépenses d'investissement d'Aramco ont augmenté de 18 % pour atteindre 37,6 Md USD en 2022 et la société a déclaré qu'elle s'attendait à ce que les dépenses de cette année soient de l'ordre de 45 à 55 Md USD, y compris les investissements externes. Aramco a déclaré un dividende de 19,5 Md USD pour le T4, qui sera versé au T1 2023. Ce dividende représente une augmentation de 4 % par rapport au trimestre précédent. Selon la société saoudienne, en 2022, la production moyenne d'hydrocarbures d'Aramco était de 13,6 M de barils équivalent pétrole par jour (mmboed), dont 11,5 M de barils par jour (mmbpd) de liquides totaux.

Selon les dernières données du ministère des Finances, l'Arabie saoudite a enregistré un excédent budgétaire de 27,68 Md USD en 2022, soit environ 2,6% du PIB, du fait de la hausse des prix du pétrole, qui a accru les revenus du gouvernement de 31 %. L’État saoudien a donc dégagé son premier excédent budgétaire depuis près d'une décennie. Pour rappel, le pays a enregistré une croissance réelle du PIB de 8,7 % en 2022.  

Le Prince héritier et Premier ministre a annoncé la création formelle de la nouvelle compagnie aérienne, Riyadh Air, filiale du fonds souverain PIF. Riyadh Air a pour objectif de servir 100 destinations internationales d’ici 2030. Le Conseil d’administration de Riyadh Air est présidé par Yasir Al-Rumayyan, Gouverneur du PIF, et dirigé par Tony Douglas, ancien directeur général d’Etihad Airways. Par ailleurs, cette semaine, Saudia et Riyadh Air ont annoncé avoir passé commande de 39 long-courriers 787 Dreamliner et posé des options pour 43 appareils supplémentaires à Boeing, pour une valeur de 37 Md USD. Les premières livraisons de gros-porteurs sont prévues pour début 2025.

A l’occasion de sa visite en Arabie saoudite, le président du groupe d’ingénierie Egis, Laurent Germain, a annoncé l’acquisition par le groupe français du cabinet d’architecture saoudien Omrania. La formalisation de l’opération est attendue au 1er semestre 2023. Déjà très présent en Arabie saoudite, en particulier sur les projets les plus emblématiques de la Saudi vision 2030, Egis élargit, par cette acquisition, ses domaines de compétences et confirme son objectif de renforcement de ses activités en Arabie saoudite.

 

Bahreïn

Investcorp Holdings, le plus grand gestionnaire d’actifs alternatifs du Golfe, double ses investissements dans les entrepôts en Inde. Investcorp possède un portefeuille immobilier de 350 M USD en Inde, dont 16 % proviennent du stockage. Actuellement dominé par l’immobilier résidentiel, le portefeuille immobilier d’Investcorp en Inde connaît une expansion dans ce secteur. En 2022, la société bahreïnie a déployé 55 M USD pour soutenir l’expansion de la société NDR Warehousing, basée en Inde, passant de 2,7 M à 4,3 M de mètres carrés.

 

EAU

ADNOC Gas a levé 2,5 Md USD lors de son IPO à la bourse d'Abu Dhabi ADX, pour 5% du capital. Selon Bloomberg, il s'agit de la plus importante IPO de l'histoire d'ADX. Pour mémoire, quatre filiales d'ADNOC ont déjà été listées à ADX : ADNOC Distribution, ADNOC Drilling, Borouge et Fertiglobe.

L’International Holding Company (IHC) a déclaré que son bénéfice net annuel avait bondi de 181 % (en g.a) pour atteindre 8,9 Md USD. La stratégie commerciale d’IHC passe par une forte augmentation de son périmètre d’activités, le groupe recevant de nombreux actifs de sa maison mère Royal Group. Les actifs du conglomérat ont ainsi augmenté de 14 Md AED (4 Md USD) fin 2020 à 228 Md AED (62 Md USD) fin 2022.

La société d’intelligence artificielle G42, basée à Abu Dhabi, a acquis une participation de plus de 100 M USD dans ByteDance, société mère de TikTok, valorisant la société à 220 Md USD. Pour rappel, G42 est présidée par Sheikh Tahnoon bin Zayed Al Nahyan, conseiller à la sécurité nationale pour les EAU, également président d’ADIA, d’ADQ et d’IHC. 

Dans un contexte de rapprochement entre l'Iran et les pays du Golfe, Ali Shamkhani, le plus haut responsable de la sécurité iranienne, a conduit une délégation de responsables du secteur de la finance et de la sécurité pour une visite à Abu Dhabi, le 16 mars 2023. Ali Shamkhani a notamment rencontré son homologue, Sheikh Tahnoon bin Zayed Al Nahyan.

 

Koweït

Les chiffres publiés par le gouvernement koweïtien démontrent une baisse significative des dépenses pour les projets de développement. Cette baisse se reflète dans les dépenses pour l’année fiscale 2022/23 qui ne se sont élevées qu’à 338 M KWD (1 099 M USD) contre 1,3 Md KWD (4,2 Md USD) budgétées. En comparaison, l’état koweïtien avait dépensé près de 3,1 Md KWD (10,1 Md USD) pour les projets de développement sur l’année fiscale 2010/11. Il y a 128 projets de développement prévus pour l'année fiscale en cours, dont la plupart sont en phase d'exécution (59 projets), alors que 53 projets sont encore en phase de préparation, et 6 projets n'ont pas encore démarré, alors que le nombre total de projets en phase d'exécution n'est que de 10, rapporte le quotidien Al-Qabas. Plusieurs rapports gouvernementaux confirment qu'un grand nombre de projets du plan de développement koweïtien souffrent des obstacles administratifs koweïtiens.

Ce lundi, 8 banques koweïtiennes (Warba, Boubyan, Kuwait International, Ahli United, Gulf Bank, Commercial, Al-Ahli et Burgan) ont déclaré ne pas être exposé à la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB), qui vient de faire faillite puis d’être fermée par les autorités américaines. La Central Bank of Kuwait, banque centrale koweïtienne, a également confirmé que l’impact de cette faillite serait marginal pour les banques koweïtiennes, même pour celles un peu plus exposées. C’est le cas de la NBK, qui qualifie son exposition comme étant « minimale », avec environ 5 M USD dans son bilan. L’exposition de la KFH est, elle, encore plus faible, avec seulement 1,2 M USD. 

Depuis l’entrée en fonctionnement de la nouvelle raffinerie d’Al-Zour, sa production de mazouts à faible teneur en soufre (Very Low Sulphur Fuel Oil, VLSFO) destinée à l’export est attendue autour des 7 millions de tonnes par an selon Argus Media. Avant le début de sa mise en route, sa production de VLFSO pour l’export était plutôt estimée autour des 5,5 / 6 millions de tonnes par an. A noter qu’environ 45 % de la production de mazout serait du VLSFO, avec une viscosité 380 CST. Alors que la raffinerie devrait entrer dans sa phase de fonctionnement à pleine capacité d’ici la fin d’année, elle représente une augmentation importante de la production dans la région. Cette augmentation significative de l’offre pourrait avoir tendance à baisser les prix à Fujairah (port des EAU), alors que les prix ont déjà chuté de 9,1 % depuis fin novembre (quand le G20-VLFSO index a baissé de 8,4 %).

 

Oman

Le ministère des Finances omanais a enregistré un excédent budgétaire de 145 M OMR (355 M EUR) en janvier 2023.

Oman-Etihad Rail a convié les entreprises spécialisées dans les travaux de génie civil à participer au processus de préqualification dans le cadre du projet de ligne ferroviaire entre Sohar et Abu Dhabi.

En visite officielle en Oman, le directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), Daren Tang, a rencontré divers autorités omanaises (Ministère du Commerce, de l’industrie et de la promotion de l’investissement, Ministère des Affaires étrangères, Ministère de l’Héritage et du tourisme, Autorité pour le plan Vision 2040) afin de renforcer la coopération entre le Sultanat et l’OMPI, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de propriété intellectuelle.

 

Qatar

Suite au remaniement du 7 mars, le nouveau premier ministre qatarien, Mohammed Al Thani a nommé 9 secrétaires d’états adjoint, dont trois relatifs à l’économie du pays, à savoir :

    • Shaikha Al-Badi, sous-secrétaire adjointe aux affaires de la main-d'œuvre nationale dans le secteur privé au ministère du travail
    • Saleh Al Khulaifi, sous-secrétaire adjoint aux affaires industrielles et au développement des entreprises au ministère du commerce et de l'industrie
    • Mohamed Al-Malki, sous-secrétaire adjoint aux affaires commerciales au ministère du commerce et de l'industrie

Les réserves en devises étrangères de la Banque centrale du Qatar (QCB) ont augmenté de 11,7 % en février, pour atteindre 64,6 Md USD. La QCB justifie cette hausse en partie par l'acquisition d'obligations et de bons de Trésor étrangers.

Le Qatar enregistre un taux d’inflation de 4,4 % en février 2023 en glissement annuel, et une stabilisation du niveau des prix en comparaison au mois précédent (-0,06%). En janvier 2023, l’inflation s’enregistrait a 4,2 %.  

Lors de la réunion hebdomadaire du Conseil de la Choura, le Ministre du Travail, Ali bin Samikh Al Marri, a présenté les résultats et objectifs de la stratégie de « qatarisation » des emplois dans le secteur privé, et d’attractivité d’une main d’œuvre expatriée qualifiée. Le Ministre a mentionné différentes initiatives pour attirer davantage de qatariens dans le secteur privé d’une part, et pour augmenter le niveau de compétences de la main d’œuvre expatriée d’autre part. Le Ministre a notamment annoncé la création d’un centre national d'accréditation et de test des compétences pour les travailleurs expatriés. M. AL-Marri et le Conseil ont également abordé la réglementation des bureaux de recrutement et les efforts pour la transformation numérique du ministère.  

Le ministère du commerce et de l'industrie a annoncé une réduction des prix de plus de 900 biens de consommation pendant le Ramadan. L’opération a débuté le 12 mars et sera maintenue jusqu'à la fin du Ramadan. Selon le ministère, cette initiative a été mise en œuvre en coordination avec les principaux distributeurs. La liste des articles dont les prix seront réduits comprend notamment le riz, les produits laitiers, les légumes, les fruits, la volaille, les céréales.

Selon le Comité national des droits de l'homme (NHRC) du Qatar, plus de 400 000 travailleurs ont changé d'employeur depuis l'abolition du système de la Kafala au Qatar.  Ce chiffre a été communiqué par Maryam al-Attiyah, présidente du NHRC, lors d'une réunion avec la secrétaire générale d'Amnesty International, Agnes Callamard le 12 mars.