La consommation publique comprend les services fournis aux ménages par les administrations publiques. Elle a nettement reculé au 1er semestre 2020 en France et au Royaume-Uni, alors qu’elle était stable ou en hausse en Allemagne, en Italie et en Espagne. Ces écarts reflètent surtout des choix différents pour mesurer l’activité des services publics lors des confinements. Ils plaident pour une lecture prudente des différences de croissance entre pays européens en 2020 et 2021.

Dans la comptabilité nationale, la consommation publique est une composante de la demande finale, qui regroupe les services fournis aux ménages par les administrations publiques. Elle recouvre à la fois la production directe de services publics par l'État, les collectivités et les organismes de sécurité sociale (comme l'éducation ou la défense) et la prise en charge par la collectivité de services fournis par des acteurs privés (remboursement de soins par exemple).

La consommation publique représentait 23 % du PIB en France en 2019, un ordre de grandeur similaire à celui des autres grands pays européens. L'évolution de la consommation publique est donc une composante importante de la croissance du PIB, mais elle est plus difficile à mesurer que d'autres composantes, en l'absence notamment de prix de marché.

Pendant le premier confinement au printemps 2020, l'Insee et l'ONS (Office for National Statistics, son équivalent britannique) ont estimé que la production dans les services publics avait nettement diminué. Dans les autres grands pays européens (Allemagne, Italie et Espagne), les instituts statistiques ont au contraire considéré que l'activité des services publics n'avait pas baissé.

L'Insee et l'ONS ont en effet mobilisé des indicateurs complémentaires, en notant par exemple qu'une partie des cours dans les établissements d'enseignement n'avait pas pu avoir lieu, alors que les autres instituts ont conservé leur méthodologie habituelle.

En 2020, selon les instituts statistiques nationaux, la baisse de la consommation publique a pesé à hauteur de –0,9 pt sur l'évolution du PIB en France et de –1,4 pt au Royaume-Uni, alors qu'elle était un facteur de soutien pour 0,8 pt en Allemagne et 0,7 pt en Espagne.

Dans la mesure où ces écarts reflètent au moins pour partie des choix méthodologiques différents pour la mesure de l'activité en 2020, ils plaident pour une lecture prudente des différences de croissance du PIB entre les pays européens en 2020 et 2021. Ces choix n'affectent plus la croissance du PIB en 2022.

 

TE-320

 

 

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