Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

SER AD

 

Edito - Recompositions

Deux recompositions, au cœur desquelles se trouve la Péninsule arabique, sont illustrées par l’actualité de la semaine.

A Riyad s’est tenu du 25 au 27 octobre le FII, la conférence de la Future Investment Initiative, le “Davos du désert”. Après avoir été boudés dans le sillage de l’assassinat de Jamal Khashoggi, l’événement et le pays semblent redevenus incontournables. L’Arabie saoudite annonçait il y a un an 7 000 Md USD d‘investissements dans sa transformation d’ici 2030. Elle devrait être cette année le pays du G20 affichant la croissance la plus rapide (7,6 % selon les dernières estimations du FMI) et, comme l’a montré la dernière décision de l’OPEP+, elle n’entend pas se laisser dicter sa politique en matière de pétrole.

La principale annonce de la conférence illustre la nouvelle dynamique de recomposition régionale dont nous parlions le mois dernier. Le Prince héritier, et depuis peu premier ministre, Mohammed bin Salman a annoncé la création par son fonds souverain, le PIF, de cinq entreprises régionales. Leur mission sera d’investir 24 Md USD dans les pays proches de l’Arabie saoudite : Bahreïn, Oman, Jordanie, Iraq et Soudan. Elles s’ajouteront à celle créée en août pour l’Egypte, la Saudi Egyptian Investment Co, et qui a déjà investi 1,3 Md USD.

Avec ces sociétés, le Royaume institutionnalise la pratique des accords d’investissements stratégiques, la “diplomatie du chéquier”, que les pays de la région, Emirats et Qatar, exercent de plus en plus. Leur objectif : pacifier et stabiliser la région après les conflits qui ont marqué la décennie 2010 et faire face à un désengagement américain croissant.

Parallèlement à cette recomposition régionale alimentée par l’investissement et le commerce, une autre recomposition se déroule, à l’échelle mondiale cette fois. Dans son rapport sur les perspectives énergétiques globales, paru hier 27 septembre, l’Agence internationale pour l’énergie décrit comment la guerre russo-ukrainienne a entrainé une crise énergétique sans précédent en termes d’ampleur et de complexité dont les conséquences sur les équilibres mondiaux sont profondes.

Le rapport de l’AIE contient plusieurs signaux d’alerte pour les pays du Golfe : (1) cette crise provoque des changements stratégiques de long terme dans les politiques énergétiques des grandes économies (dépendance aux énergies fossiles remise en cause); (2) la carte du commerce mondial d’énergie se redessine en défaveur de la Russie ; (3) la décennie 2010 a constitué un âge d’or pour le gaz, qui touche à sa fin, le pic des hydrocarbures aura lieu avant la fin de la décennie.

Dernier avertissement, l’Agence estime que pour attendre le net zéro, sa boussole analytique, la place des énergies fossiles doit passer de 60 % du mix mondial en 2021 à 5 % d’ici 2050. Un objectif pour le moins ambitieux et synonyme de bouleversements non moins radicaux pour la région. 

 

Graphique de la semaine - Offre énergétique d'hydrocarbures par scénario, entre 2020-2050 (EJ - Exajoule)

Scénario / IEA

Sources : Agence Internationale de l'Energie (IEA), SER 

Explication des scénarios :

Scénario du statu quo : reflète le cadre politique actuel sur la base d'une évaluation secteur par secteur et pays par pays des politiques spécifiques en place ;

Scénario conforme aux différentes promesses internationales : suppose que tous les engagements en matière de climat pris par les gouvernements du monde entier, y compris les contributions déterminées au niveau national (CDN) et les objectifs à plus long terme de zéro net, ainsi que les objectifs en matière d'accès à l'électricité et de cuisson propre, seront respectés intégralement et dans les délais ;

Scénario net-zéro émissions : définit une trajectoire pour le secteur énergétique mondial afin d'atteindre des émissions nettes de CO2 nulles d'ici 2050. 

 

Pétrole et gaz

Brent (cours au 28/10/2022 à 10h GST) :  95,8 USD 
+ 7,4 % depuis un mois
+ 21,4 % depuis début 2022 

Les prix à terme du Brent ont constamment fluctué entre 91,2 USD et 94 USD le baril de vendredi 21 à mercredi 26 octobre, avant de s'échanger autour de 96 USD le baril depuis mercredi soir GST. 

Plusieurs bons résultats économiques trimestriels ont été publiés cette semaine, affectant positivement la future demande de pétrole anticipée par les marchés financiers. La Chine a ainsi communiqué, lundi dernier, un taux de croissance T3 de 3,9 %, supérieur aux prévisions de nombreux analystes (en g.a., contre 0,4 % au T3). La croissance économique trimestrielle du principal importateur de pétrole agit traditionnellement à la hausse sur les prix pétroliers. Plus tard dans la semaine, les Etats-Unis ont à leur tour publié leur croissance au T3 qui, en s’établissant à 2,6 % en g.a., est ici aussi supérieur à de nombreuses prévisions. La faiblesse relative du dollar américain pendant la semaine, devise utilisée dans de très nombreuses transactions pétrolières, a également soutenu cette dynamique haussière. 

Un élément relatif à la demande de pétrole a toutefois pu peser négativement sur les prix pétroliers au cours de la semaine écoulée : la clôture du 20e Congrès national du parti communiste chinois qui n’a pas entériné la fin de la politique zero-covid. Une autre actualité liée à la demande d'hydrocarbures est à surveiller : la saturation des installations européennes d’importation et de stockage de gaz naturel liquéfié (GNL).  En raison d'une météo clémente et d'un ralentissement de la production industrielle, les réserves européennes sont remplies et ont entrainé un véritable embouteillage de méthaniers en attente aux portes de l’Europe. 

Du côté de l’offre, les nouveaux quotas de production de l’OPEP+ vont très prochainement être mis en œuvre, ce qui pèse naturellement sur les prix pétroliers. A ce sujet, de nombreux industriels et acteurs du secteur vont se retrouver à Abu Dhabi, la semaine prochaine, à l’occasion du traditionnel salon ADIPEC. Tout juste un an avant la COP28, également organisée aux EAU, le salon ADIPEC 2022 aura comme thème « L’avenir de l’énergie : sûr, abordable et durable ». 

 

Brèves économiques

Region

Le fonds souverain de l'Arabie saoudite, le Public Investment Fund (PIF), prévoit d'investir 90 Md SAR (24 Md USD) dans six pays de la région MENA. Plus précisément, le PIF a décidé de créer cinq structures afin d’investir à Bahreïn, en Irak, en Jordanie, en Oman et au Soudan ; en plus de la structure Saudi Egyptian Investment Co qui avait été annoncée en août dernier. Plusieurs secteurs stratégiques devraient été ciblés par l’Arabie saoudite dont l'exploitation minière, les soins de santé, les services financiers, l'agriculture, l'industrie manufacturière et les télécommunications. Cette annonce a été faite lors de la 6e édition de la Future Investment Initiative (FII), qui s’est déroulée cette semaine à Riyad, devant de nombreux investisseurs de premier plan.  Ces futurs investissements sont conformes à la stratégie du PIF qui cherche à augmenter son exposition dans la région MENA afin d'établir des partenariats économiques stratégiques durables tout en servant la politique d’influence régionale de Riyad. 

L’Agence Internationale de l’Energie (IEA) a publié son World Energy Outlook 2022. Au niveau régional (Moyen Orient), plusieurs éléments méritent d’être relevés. Parmi ces éléments et selon l’IEA :

  • Le taux de croissance annuel moyen composé du Moyen Orient est estimé à 3,2 % entre 2021-2030, contre 2 % en Europe et aux Etats-Unis mais 4,1 % en Afrique ;
  • De nombreux pays de la région ont un avantage concurrentiel en tant que producteurs d'hydrogène, mais les exportations d'hydrogène ne pourront remplacer les revenus actuels des hydrocarbures ; l'exportation de produits industriels et chimiques à faibles émissions, grâce à l'hydrogène, représente en revanche une véritable opportunité ;
  • La production de pétrole de l’OPEP, de 31,5 Mb/j en 2021, augmentera d’ici 2030 aussi bien dans le scénario du statu quo (35,9 Mb/j) que dans le scénario conforme aux différents engagements environnementaux internationaux (32,5 Mb/j) ;
  • La production de gaz naturel du Moyen Orient augmentera également d’ici 2030, dans le scénario statu quo (+ 29 %) ainsi que dans le scénario conforme aux différents engagements environnementaux internationaux (+ 21 %).

A l’occasion de la visite officielle du Sultan S.M. Haitham Bin Tariq à Bahreïn (24 - 25 octobre), dix protocoles d’accord ont été signés dans les secteurs du transport maritime, des ports, du digital et de la recherche. Manama et Mascate ont notamment signé un accord en vue de créer la Bahrain-Oman Investment Company afin de faciliter les relations bilatérales entres investisseurs.

Arabie saoudite 

Aramco annonce créer un fonds d’investissement durable de 1,5 Md USD. L’annonce a été faite par Amin Nasser, PDG de l’entreprise, lors du forum Future Investment Initiative (FII). Le fonds cible des investissements dans les technologies de transition énergétique en Arabie et à l’international. Il sera géré par le fonds de capital-risque (venture capital) de la compagnie, Aramco Ventures. Amin Nasser a par ailleurs indiqué que Saudi Aramco investissait dans la production d’hydrogène/ammoniac bleu avec l’objectif de produire 11 millions de tonnes à horizon 2030. Les principaux marchés ciblés sont le Japon et la Corée du Sud.

Saudi National Bank va investir 1,52 Md USD dans Crédit Suisse. La première banque saoudienne va acquérir 9,9 % du capital de Crédit Suisse, dans le cadre d’une augmentation de capital lancée par la banque suisse. Saudi National Bank deviendra ainsi le second actionnaire de Crédit Suisse. Cette opération vise à renforcer les activités de banque d’investissement, de gestion d’actifs et de gestion de patrimoine de SNB. Pour rappel, SNB a été créée en 2021 et est issue de la fusion entre les deux banques saoudiennes National Commercial Bank and Samba Financial Group.

Plusieurs banques saoudiennes ont partagé leurs bons résultats trimestriels. La Saudi National Bank, le plus grand prêteur de l’Etat saoudien, a déclaré aujourd’hui que son bénéfice net au troisième trimestre avait augmenté de 18,7 % par rapport à la même période de l'année précédente, grâce à la hausse du revenu d'exploitation et à la baisse des dépréciations nettes pour les pertes de crédit attendues. Quant à la Riyad Bank, l’institution a a vu son bénéfice net augmenter de 13,22 % en glissement annuel pour atteindre 1,33 Md USD au cours des neuf premiers mois de 2022, contre 1,17 Md USD, sur la même période un an plus tôt.

Le ministre des Communications et des Technologies de l’information, Abdullah Al-Swaha, a indiqué que l’entreprise Lucid Motors produira 150 000 véhicules électriques par an dans son usine située à King Abdullah Economic City (KAEC). La production devrait débuter dès 2025 pour atteindre 150 000 véhicules/an en 2027. Le gouvernement saoudien a annoncé qu’il commanderait ente 50 000 et 100 000 véhicules de Lucid Motos sur une période de 10 ans. Lucid Motors est détenue à hauteur de 61% par le fonds souverain saoudien.

Acwa Power a attribué à China Energy Engineering Corporation le contrat d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction pour le projet d'énergie solaire Shuaibah 2 situé à 80 kilomètres au sud de Jeddah. Le projet, d'une capacité de 2,6 GW, est le plus grand projet photovoltaïque développé par Acwa Power dans le royaume depuis son entrée à la bourse saoudienne.

Bahreïn

Investcorp, une société de gestion d’actifs basée à Manama, et Fung Capital, une société d'investissement privée basée à Hong Kong, vont créer un fonds de 500 M USD pour investir dans les entreprises de taille moyenne dans le Sud-Est de la Chine. Ce fonds, qui a été annoncé lors de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad, sera actif dans la province de Guangdong, à Hong Kong et à Macao mais ne devrait pas se concentrer sur un secteur spécifique. Pour mémoire, Investcorp est la grande société de gestion d'actifs alternatifs du Golfe selon Bloomberg.

Le gouvernement a récemment communiqué la liste définitive des candidats pour les prochaines élections nationales (conseils municipaux et Parlement) prévues le 12 novembre. Un total de 512 candidats se présentent aux élections, 336 pour le Parlement et 176 pour les conseils municipaux, ce qui représente une augmentation de 20 % par rapport aux derniers scrutins. Selon la liste définitive, 94 femmes sont candidates, 74 pour le Parlement et 20 pour les conseils municipaux, un peu moins du double donc qu’en 2018.

Emirats arabes unis 

Le fonds souverain ADIA a récemment publié son rapport 2021. Le principal fonds souverain des Emirats, en termes d’actifs sous gestion, a notamment décidé de modifier ses expositions géographiques et sectorielles au cours de l’année achevée. Concernant sa ventilation géographique, ADIA a réduit son exposition relative en Europe, dans les économies émergentes et en Asie développée et a augmenté la proportion des investissements situés en Amérique du Nord. En termes d’actifs, ADIA a réduit la part des actions d’économies émergentes, des obligations souveraines et des crédits tout en augmentant son exposition relative dans le Private Equity. A ce sujet, son département de Private Equity a été très actif en 2021 en investissant directement dans 40 projets (contre 25 en 2020). ADIA continue également de rechercher la rentabilité puisque 58 % de son portefeuille est géré activement, contre 55 % en 2020. Au niveau global, les taux de rendement annualisés du fonds sur 20 ans et 30 ans, sur une base point à point, étaient tous les deux de 7,3 % à la fin décembre 2021, contre 6 % et 7,2 % en 2020.

Le fonds souverain Mubadala et KKR & Co, un fonds d'investissement américain, ont déclaré avoir conclu un accord afin d'investir près d'un milliard de dollars en Asie. Les deux véhicules d’investissement sont déjà présents sur le continent asiatique. KKR a ainsi déployé près de 3 Md USD de capital crédit depuis 2019 dans la région Asie – Pacifique. Quant au fonds souverain émirien, il déclare posséder 12 % de son portefeuille d’actifs dans la région Asie de l’Est – Pacifique.

Le géant énergétique émirien Masdar a annoncé l'acquisition du développeur londonien de systèmes de stockage de l'énergie par batterie Arlington Energy. Cet investissement s'inscrit dans la stratégie de Masdar d'augmenter ses expositions en Europe. Selon l'agence de presse officielle WAM, Arlington Energy a mis en service plus de 170 mégawatts (MW) d'actifs au cours des deux dernières années. Le montant de l'accord n'a pas été divulgué.

Sultan Al jaber, PDG d’ADNOC et Ministre de l’industrie et des technologies avancées des EAU, s’est rendu en Allemagne cette semaine à l’occasion de l’arrivée de la première cargaison émirienne d’ammoniac. Il a été convenu à cette occasion, avec le vice-chancelier allemand, de renforcer le partenariat bilatéral dans les domaines de l'énergie et de l'industrie au niveau gouvernemental et entre les entreprises. Cette visite fait écho à la récente tournée du Chancelier Scholz dans le Golfe, au cours de laquelle ADNOC s'était engagé à fournir jusqu'à 250 000 tonnes de diesel par mois en 2023.

Les Emirats et le Cambodge ont entamé des négociations sur un potentiel futur accord de partenariat économique global (CEPA). Pour rappel, les EAU ont signé des accords CEPA cette année avec l'Inde, l'Indonésie et Israël, et sont aussi en négociation avec la Turquie, la Géorgie et la Colombie. Les échanges entre les EAU et le Cambodge restent faibles (78 M USD en 2019 selon la base DOTS du FMI) mais ont augmenté de 40 % au cours des huit premiers mois de l’année 2022 par rapport à l’année précédente.

Les EAU sont les premiers investisseurs en Egypte au cours des trois premiers trimestres 2022, avec 29 % du total des IDE entrants. Le premier ministre égyptien Mostafa Madbouly a précisé que cela représentait 4,6 Md USD.

Résultats contrastés au cours du troisième trimestre 2022 pour FAB et Emirates NBD, les deux principales banques des EAU en termes d’actifs. Alors qu’Emirates NBD note une augmentation de 51 % de son profit net au Q3 en g.a (+ 25 % sur les 9 premiers mois) en raison de la croissance de ses activités de prêt et des taux d'intérêt élevés, les résultats sont moins positifs du côté de la FAB. Cette dernière a réalisé un bénéfice net de 2,9 Md AED (790 M USD) au troisième trimestre 2022, en baisse de 24 % en glissement annuel (+ 19 % toutefois sur les 9 premiers mois). La raison de cette baisse est à rechercher du côté des gains de la banque autour de ses activités d’investissement (dont produits dérivés), en forte diminution.

Koweït

Levée de boucliers sur le budget. Alors que le budget pour l’année fiscale allant du 1er avril 2022 au 31 mars 2023 n’a toujours pas été voté, le gouvernement avait annoncé son étude et son vote très prochain. C’était sans compter une levée de boucliers d’un certain nombre de députés, refusant de voter un budget établi par un ancien gouvernement et qui ne reflète pas, selon eux, le programme et les positions du nouveau cabinet. Le vote a donc été annulé et reporté à la semaine prochaine. Avec 7 mois de retard, le Koweït pourrait enfin s’apprêter à voter son budget. Affaire à suivre.

Un rapport indique qu’un quart du total des travailleurs expatriés au Koweït sont des travailleurs domestiques. L’Inde est en tête avec 46,2 % du total des travailleurs domestiques. Dans le détail, les travailleurs masculins sont en majorité indiens (213 000 contre 210 000 à la fin du T2 2021) alors que les travailleuses domestiques viennent surtout des Philippines (161 000 contre 137 000 à la fin du T2 2021).

Oman

Le ministère de l’Energie et des minéraux a annoncé la création de « Hydrogen Oman » (HYDROM), entité chargée de superviser l’application de la stratégie nationale et l’exécution des projets en matière d’hydrogène. HYDROM va lancer un premier appel d’offres le 6 novembre 2022 pour l’attribution de six blocs de production – deux à Duqm et quatre à Salalah – en lots séparés. Oman prévoit de produire un million de tonnes d'hydrogène vert d'ici 2030. Plusieurs facteurs jouent en la faveur du développement de cette filière, notamment la présence d'une main d'œuvre qualifiée dans l'industrie énergétique, un ensoleillement important et un fort potentiel éolien ainsi qu'un positionnement géographique stratégique entre Europe et Asie et ce, hors du détroit d'Ormuz et de ses potentielles tensions. Un défi majeur réside toutefois dans l'identification des sources de financement.

Les bénéfices nets des banques cotées à la Bourse de Mascate ont augmenté de +13,6 % sur les neuf premiers mois de l’année 2022 en glissement annuel, à 308 M OMR (800 M USD). Première banque du Sultanat, Bank Muscat a enregistré des bénéfices de près de 400 M USD (+5,8 %) sur la période

Qatar

QatarEnergy a sélectionné Shell comme deuxième partenaire international pour le développement du projet North Field South (NFS). Tout comme TotalEnergies, premier partenaire annoncé le 24 septembre dernier, Shell obtient 9,375 % des parts du projet sur les 25 % attribuées aux partenaires internationaux de Qatar Energy pour un investissement total de 1,5 Md USD. L’accord a été signé le 23 octobre à Doha entre le Ministre qatarien de l’Energie et PDG de QatarEnergy Saad Al Kaabi et le PDG de Shell Ben van Beurden, qui a également été reçu par l’Emir. Le projet NFS compte deux méga-trains de liquéfaction pour une capacité totale de 16 Mt/an de production de GNL, pour un total au Qatar de 126 Mt/an à l’horizon 2029.

Les exportations françaises vers le Qatar s’établissent à 535 M EUR sur les 7 premiers mois de 2022, en baisse de -4 % en glissement annuel. Nos importations explosent sur la même période (+574 %) pour atteindre 1,5 M EUR constituées quasi exclusivement de gaz naturel liquéfié. Notre solde commercial bilatéral, en baisse de -421 % sur la période, devient déficitaire à -1 Md EUR sur les 7 premiers mois de 2022 tandis que notre volume d’échange atteint 2,1 Md EUR (+167 % en g.a.).

Le Qatar serait en discussion pour investir 2,5 Md USD en Egypte au travers de rachats de capitaux d’entreprises détenus par l’Etat égyptien, via notamment une prise de participation envisagée de la Qatar Investment Authority dans l’opérateur téléphonique Vodafone Egypt à hauteur de 20 % (part détenue actuellement par Telecom Egypt), d’après les informations de l’agence de presse Bloomberg. Dans la lignée du rapprochement qataro-égyptien depuis la levée du blocus en janvier 2021, on notera également la rencontre au Caire le 24 octobre entre Saad Al Kaabi et son homologue Tarek El-Molla, Ministre du Pétrole et des ressources minérales, en marge de la 24ème réunion ministérielle du Forum des Pays Exportateurs de gaz.

Le groupe média qatarien beIN a annoncé le 26 octobre avoir sélectionné l’entreprise saoudienne SMC MC comme partenaire publicitaire exclusif dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. D’après l’agence Reuters citant une source proche du dossier, l’accord stratégique signé avoisinerait les 150 M USD. Pour mémoire, le groupe beIN figurait parmi les sujets au cœur du contentieux qataro-saoudien durant la période du blocus, Doha ayant déposé une plainte à l’OMC contre Riyadh, pour protester contre le blocage de la diffusion des chaînes dans le Royaume et contre l’insuffisance des réponses apportées au piratage de beIN.

A quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe du Monde FIFA 2022, la population du Qatar atteint déjà un niveau record au moins de septembre, approchant les 3 millions d’habitants (+13 % en glissement annuel).