BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 10 au 23 octobre 2022

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
    • A 3,0%, l'inflation atteint son plus haut niveau depuis huit ans au Japon.
  2. Politiques économiques
    • Le Japon se prépare aux pénuries d’électricité cet hiver. 
  3. Entreprises
    • Discussions entre Renault et Nissan sur l’avenir de l’Alliance.
    • Grand retour du CEATEC, salon japonais de la technologie.

Corée
  1. Macro-économie et finance
    • Le FMI revoit à la hausse la croissance de la Corée du Sud à 2,6% pour 2022 mais réduit ses prévisions à 2% pour 2023. 
  2. Politiques économiques
    • La Banque de Corée a procédé le 12 octobre 2022 à une nouvelle hausse de son taux directeur de 50 points de base à 3%.
    • Le déficit commercial agroalimentaire s’est creusé fortement en raison de la hausse des prix des biens alimentaires importés au cours des trois premiers trimestres.
  3. Entreprises
    • Renault prévoit plusieurs centaines de millions d’euros de nouveaux investissements en Corée.
    • Les fabricants coréens de semi-conducteurs font face aux nouvelles mesures américaines de contrôle-export.

Japon

1. Macro-économie et finance

A 3,0% g.a. en septembre, le taux d'inflation sous-jacente (« core ») du Japon a atteint son plus haut niveau en huit ans, dépassant l'objectif de 2% de la banque centrale pour le sixième mois consécutif, alors que la chute du yen à son plus bas niveau en 32 ans (150 ¥/$ au 21 octobre) continue de faire progresser les prix à l’importation.

inflation

L’inflation sous-jacente (« core ») - qui exclut les produits frais dont les prix sont plus volatils – a ainsi atteint son rythme de progression le plus rapide depuis septembre 2014, et égalé le rythme de l’inflation globale, elle aussi à 3%. Représentant un cinquième du panier de l’indice des prix à la consommation, les prix des produits alimentaires hors produits frais ont atteint +4,6% g.a., un rythme qui n’avait pas été observé depuis 1981. Pour le mois d’octobre, les indicateurs avancés montrent que les hausses de prix se sont poursuivies : selon les données Nikkei compilées à partir des ventes des détaillants, au cours de la semaine du 11 au 18 octobre, les prix des denrées alimentaires ont augmenté à un rythme hebdomadaire de 4,5% g.a. – le plus rapide depuis 1991, et en accélération de 1,5 point de pourcentage par rapport à la moyenne de septembre. 90% des produits couverts par l’indice ont vu leur prix augmenter. Ainsi, les prix de l'alcool et des boissons ont grimpé de 6,1%. Dans d’autres secteurs, les hausses n’ont pas encore atteint les prix de détail : bien que les producteurs de viande aient annoncé des augmentations jusqu'à un tiers, les prix n'ont pour l’instant augmenté que de 2,2% pour le jambon et de 3,3% pour la saucisse. Ces hausses représentent un danger croissant pour le pouvoir d’achat des Japonais : si les revenus des employés ont augmenté de 1,7% en g.a. en août, les salaires réels ont baissé de -1,7% g.a. indiquant que les hausses de salaires actuelles ne suffisent pas à compenser l’inflation. Nikkei (1), Nikkei (2), Ministère du travail

 

2. Politiques économiques

Le Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) annonce des mesures pour lutter contre les risques de pénuries d’électricité cet hiver. Afin d’encourager une réduction de la consommation d’électricité, le METI a annoncé le 11 octobre un projet de promotion des programmes d'économie d'électricité des compagnies d'électricité. Ce projet doit renforcer le système créé durant l’été de conversion des économies d’énergie en « points », utilisables dans les programmes fidélité de diverses enseignes, pour récompenser les consommateurs qui réduisent effectivement leur consommation. Ce nouveau programme s'étendra de décembre 2022 à mars 2023. Le METI envisage par ailleurs de placer durant l’année fiscale 2023 plusieurs centrales thermiques en position de « réserve », c’est-à-dire en suspens mais prêtes à être utilisées en cas de pénurie liée à des situations exceptionnelles.  Nikkei, Nikkei

 

 3. Entreprises

Discussions entre Renault et Nissan sur l’avenir de l’Alliance. Le directeur général de Renault, M. Luca de Meo, s’est entretenu les 8 et 9 octobre avec son homologue chez Nissan, M. Makoto Uchida, sur la stratégie et le futur de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Bien que l’objet de la visite fût officiellement la résolution des tensions concernant des questions de propriété intellectuelle, la presse retient davantage le souhait exprimé par Nissan que Renault abaisse son taux de participation de 43% à 15%. A l’origine de cette demande, la situation de Nissan au sein de l’Alliance : bien qu’étant le plus puissant en termes de volume de ventes, le constructeur japonais ne possède que 15% des parts de son partenaire français (déséquilibre lié à la situation financière de Nissan lors de la formation de l’Alliance en 1999). Renault ne s’est pas exprimé sur cet aspect financier des discussions, mais les observateurs soulignent que la vente de ses parts permettrait de dégager des fonds nécessaires pour sa stratégie d’investissements en faveur des véhicules électriques. Les discussions devraient se poursuivre mi-novembre à l’occasion d’un conseil d’administration conjoint qui se tiendra au Japon. Nikkei, Nikkei

 

CEATECRetour en présentiel du CEATEC, salon de la technologie. Le salon CEATEC (Conference for Advanced Technologies) s’est tenu du 18 au 21 octobre à Chiba, en présentiel pour la première fois depuis 2019. Fort d’une présence d’environ 560 exposants, l’événement avait pour thème « la société 5.0 ». Parmi les entreprises présentes, quelques grands noms étaient facilement identifiables comme Sharp, Mitsubishi, Fujitsu ou encore Sony. Les visiteurs ont pu découvrir diverses technologies offrant une large gamme de services. Par exemple, Sharp présentait sur son stand un moniteur permettant, à la place d’un miroir, de mesurer la température du corps, la pression sanguine, parmi d’autres indicateurs. De son côté, Mitsubishi exposait une nouvelle technologie capable de détecter l’endormissement du conducteur ou encore sa condition physique générale. Sept start-up françaises ont également fait le déplacement sous l’égide de Business France / La French Tech Tokyo (ContentSquare, Metron, Facil’ITI, Neolithe, Daan Tech, Y-Brush et Sightcall). Ces dernières ont eu plusieurs occasions de présenter leurs projets devant un public de professionnels japonais. Trois autres start-up françaises étaient conduites par le JETRO (Ynsect, Flying Whales, ByStamp). Un espace dédié au Métavers était également présenté lors de cette édition. Outre les exposants inscrits dans une utilisation déjà bien identifiée du Métavers et des solutions de réalité augmentée et virtuelle (entertainment, jeux vidéos,…), d’autres proposaient des applications nouvelles comme la visite de la Bibliothèque nationale de France (Richelieu) à Paris grâce à un casque de réalité virtuelle ou encore une session de shopping « plus vraie que nature » dans un monde totalement virtuel. CEATEC, The Japan Times

 

Corée

1. Macro-économie et finance

croissance coréeLe FMI revoit à la hausse la croissance de la Corée du Sud à 2,6% pour 2022 mais réduit ses prévisions à 2 % pour 2023. Le 11 octobre, le FMI a réhaussé de 0,3 point à 2,6 % la croissance de la Corée, ce qui s’aligne sur la prévision avancée par la Banque de Corée en août dernier. La Corée a connu une croissance plus rapide au deuxième trimestre (+0,7 % par rapport au trimestre précédent, contre +0,6 % au premier trimestre 2022) portée par une consommation privée en hausse (+3,2% en glissement trimestriel). Cependant l’économie coréenne est confrontée à plusieurs facteurs dont les effets se feront ressentir sur la croissance pour les trimestres à venir. Le déficit commercial pour un sixième mois consécutif en septembre, la dépréciation du won face au dollar ainsi qu’une baisse de l’activité chinoise sont les éléments avancés par l’institution pour abaisser de 0,1 point à 2 % la croissance de la Corée pour 2023. Le FMI a également revu à la hausse ses prévisions d’inflation pour 2022 à 5,5 % ce qui est au-dessus des prévisions du gouvernement (4,7 %) ainsi que de l’OCDE et de la Banque de Corée (5,2 %).  Pulse News , Korea Herald, Yonhap, Joongang, The Korea Times

 

2. Politiques économiques

tauxLa Banque de Corée a procédé le 12 octobre 2022 à une nouvelle hausse de son taux directeur de 50 points de base à 3 %, le taux le plus élevé depuis 10 ans. C’est la huitième hausse depuis août 2021,représentant une rupture avec la politique de hausses graduelles de 25 points de base annoncés un an plus tôt. Ce rehaussement du taux fait suite à l’annonce par des experts d’une nouvelle remontée du taux de la FED à partir du mois de novembre 2022. Actuellement entre 3% et 3,25%, le taux de la Réserve Fédérale américaine se trouve à un niveau supérieur de celui de la Corée, situation considérée inhabituelle par la Banque de Corée. Afin de limiter cet écart et d’empêcher une fuite des capitaux, la Banque centrale coréenne a décidé d’augmenter de 50 points de base son taux tout en affirmant la possibilité de le rehausser à nouveau lors de la dernière réunion qui se tiendra en novembre. Outre la dépréciation du won, la hausse du taux vise aussi à modérer l’inflation. Bien qu’en ralentissement sur le mois de septembre (5,6 % contre 5,7 % en août et 6,3 % en juillet), celle-ci reste au-dessus de la cible de 2 %. BoK, Pulse News, Yonhap, Korea Herald, The Korea Times

 

Le déficit commercial agroalimentaire s’est creusé fortement en raison de la hausse des prix des biens alimentaires importés au cours des trois premiers trimestres. Sur les 9 premiers mois de 2022, le solde agroalimentaire de la balance commerciale se dégrade pour atteindre -25 Md€ (-10 Md€, g.a.), en raison d’une progression de 38% des importations en valeur sur la période. La hausse des cours des céréales (+49% en valeur) favorise le Brésil, l’Argentine et l’Inde dont les parts de marché progressent, contrairement aux Etats-Unis, qui voient leurs parts de marché reculer de 27 à 23% sur la période.  Bien que ses exportations de céréales diminuent de moitié sur la période, la Russie maintient ses parts de marché à 3,5% grâce à une forte hausse des produits de la pêche (+56% en valeur).  Les exportations agricoles et agroalimentaires coréennes, tirées par la popularité croissante de la culture coréenne à l’étranger, poursuivent leur progression (+26%, à 10,26 trillions de won, soit 7,6 Md€), sans compenser entièrement la hausse des importations. Les exportations coréennes sont tirées principalement par les produits de la pêche (+57%), les préparations à base de céréales (nouilles, +23%) et les boissons (+26%). Les exportations vers la France augmentent de 34% sur la période pour atteindre 71 M€ mais le déficit bilatéral se creuse de près de 90 M€ pour atteindre 484 M€, en raison d’une forte progression des importations en provenance de France sur la même période (556 M€, +24%). La progression est particulièrement nette sur le poste des boissons (+35%) et la viande (+34%).  Douanes coréennes

 

3. Entreprises

RenaultRenault annonce plusieurs centaines de millions d’euros de nouveaux investissements en Corée. Le 11 octobre, lors d’un passage en Corée, le P-DG du groupe Renault Luca de Meo a annoncé son intention d’investir plusieurs centaines de millions d’euros en Corée, en particulier dans la R&D, en vue de faire du pays un « hub » pour les véhicules de type SUV. L’agence de presse coréenne Yonhap évoque le montant de 700 millions d’euros, tandis que Reuters évalue cet investissement à 900 millions d’euros. Renault Korea Motors développera notamment un nouveau modèle de SUV hybride avec le constructeur chinois Geely Holding Group en vue d’une commercialisation en 2024. Les véhicules seront fabriqués dans son usine de Busan, unique site de production de Renault en Corée et principale implantation industrielle française dans le pays. Cette annonce s’inscrit dans un contexte commercial positif pour Renault Korea, dont les ventes sont en hausse de 36% sur la période janvier-septembre 2022 par rapport à l’année dernière. Le P-DG de Renault a également indiqué s’être rendu en Corée pour rencontrer les fabricants coréens de batteries pour véhicules électriques, en vue d’augmenter la capacité de production de batteries en Europe. Joongang, Reuters, Joongang

 

exportLes fabricants coréens de semi-conducteurs font face aux nouvelles mesures américaines de contrôle-export. Suite à l'annonce par les États-Unis, le 7 octobre, de nombreuses restrictions à l'exportation de technologies liées aux semi-conducteurs en Chine, le ministère coréen du Commerce, de l’Industrie et de l’Energie a déclaré que cette décision avait « peu de chance de poser des problèmes aux approvisionnements des acteurs coréens en équipements de fabrication », bien qu’il soit nécessaire de « minimiser les incertitudes » à travers un dialogue avec les entités américaines chargées du contrôle-export. Du côté des entreprises, Samsung Electronics et SK Hynix (respectivement 1er et 3e fabricants mondiaux de semi-conducteurs en chiffre d’affaires) ont déclaré suivre attentivement la situation et espérer que le dialogue étroit entre les gouvernements américain et coréen permettra de continuer l’exploitation de leurs usines en Chine sans perturbation. Quelques jours plus tard, les deux entreprises se sont vues attribuer par le gouvernement américain une dispense d’un an avant leur mise en conformité, période au cours de laquelle les entreprises pourront continuer d’approvisionner leurs usines chinoises en équipements sans avoir besoin de licence. La Chine représente environ 60 % des exportations coréennes de semi-conducteurs. Samsung produit en Chine le tiers de ses puces mémoires et SK environ la moitié. The Korea Times, The Korea Herald, Yonhap

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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