BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 26 septembre au 9 octobre 2022

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques

Corée
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Japon

1. Macro-économie et finance

 

Des anticipations d’inflation en forte hausse chez les entreprises (enquête Tankan de la Banque du Japon). Publiée à un rythme trimestriel, cette enquête interroge 10 000 entreprises sur leur perception des conditions économiques à court et moyen terme. Dans l’édition de septembre 2022, les entreprises affichent des perspectives d’inflation en hausse : la moyenne des perspectives d'inflation a augmenté de +0,2 pp pour l'année à venir à +2,6%, de +0,1 pp pour les 3 années à venir à +2,1%, et de +0,1 pp pour les 5 années à venir à +2,0%.

inflation

Cette dynamique reflète la persistance des prix élevés de l’énergie et des intrants hors énergie, ainsi que la forte baisse du yen. A titre de comparaison, les perspectives d’inflation de l’enquête de septembre 2021 s’établissaient à +0,6% à un an, +0,9% à 3 ans et +1,1% à 5 ans. Par ailleurs, l’indicateur de conjoncture affiche une évolution différenciée pour les entreprises manufacturières et non-manufacturières : il s’est dégradé pour les premières, à +8, en baisse de 1 pt par rapport à l'enquête de juin et inférieur aux prévisions du marché de +11. Au contraire, l’indice a marqué une hausse de 1 pt pour les entreprises non manufacturières, atteignant +14 – un résultat légèrement supérieur aux prévisions du marché (+13) ; l’indice a ainsi atteint son niveau le plus élevé depuis décembre 2019. S’agissant du taux de change, le taux USD/JPY prévu pour l'exercice 2022 se chiffre à 125,7 yens, soit un affaiblissement d'environ 7 yens par rapport à l'enquête de juin : alors que le taux en vigueur est d'environ 144-145 yens, cette estimation suggère que les entreprises considèrent la faiblesse du Yen comme transitoire. Enfin, les plans d'investissement pour l'exercice 2022 ont été revus à la hausse pour atteindre un niveau historique : celui des grandes entreprises (toutes industries confondues) est de +21,5% en glissement annuel. Il s'agit d'une nouvelle révision haussière par rapport à l'enquête de juin, et du niveau le plus élevé depuis le début des registres de l’enquête en 1983. Banque du Japon, Nikkei, Reuters, Daiwa

 

2. Politiques économiques

Le METI a organisé du 26 septembre au 7 octobre 2022 la « Tokyo GX Week » (anciennement « Tokyo Beyond Zero Week »), regroupant une série d’évènements internationaux pour la décarbonation et la transformation verte (« GX »), autour d’une large palette de thématiques (hydrogène, ammoniac, technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CCUS), etc.). La principale nouveauté de cette édition a été la tenue de la première conférence sur la transformation verte mondiale (« Global Green Transformation Conference » ou GGX), évènement de clôture abordant divers sujets tels que la conception de marchés verts, les normes et critères de produits verts et les règles commerciales. La presse japonaise est revenue sur certains des nombreux échanges et annonces des différentes conférences. Entre autres, la 5ème réunion ministérielle sur l’hydrogène a été l’occasion de souligner les priorités partagées par les gouvernements et les entreprises participantes de réduire les coûts de production de l’hydrogène bas carbone et de créer une chaîne d’approvisionnement internationale. Au cours de la 2ème conférence internationale sur l’ammoniac, l’Institute of Energy Economics Japan (IEEJ) a présenté des travaux soulignant que la co-combustion d'ammoniac serait une option efficace pour réduire les émissions des centrales électriques au charbon existantes. Parmi les divers partenariats internationaux annoncés ou signés entre acteurs japonais et étrangers durant ces deux semaines, un mémorandum d’entente (MoU) a été signé entre Mitsubishi Corporation et l'autorité portuaire de Corpus Christi aux États-Unis pour collaborer au développement d’une installation au Texas de production à grande échelle d'ammoniac, qui sera ensuite exporté vers le Japon d’autres pays asiatiques. METI ; Nikkei ; Nikkei ; Nikkei ; Nikkei

 

Le Japon clarifie sa politique de sécurité économique. Le cabinet du Premier ministre Kishida a publié vendredi 30 septembre les lignes directrices spécifiant la mise en application du premier des quatre piliers de la loi globale sur la sécurité économique votée en mai dernier par la Diète. Le premier pilier de cette loi permet aux entreprises intervenant dans l’approvisionnement de produits dits « critiques » de solliciter un soutien de la part du gouvernement pour les plans de sécurisation de leurs approvisionnements. Les lignes directrices dernièrement publiées précisent les quatre critères définissant les biens « critiques » : il s’agit de biens ① essentiels à la survie de la nation et de ses activités économiques, ② sujets à une dépendance extérieure excessive ou potentiellement excessive, ③ soumis à de probables perturbations provenant de l’extérieur et ④ vis-à-vis desquels des mesures pour assurer un approvisionnement stable s’imposent.

La liste de ces biens reste en cours d’élaboration, mais les différents plans de soutien à l’industrie et les récentes recommandations des ministères et du PLD (Parti Libéral Démocrate, au pouvoir au Japon presque sans interruption depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale), qui est à l’initiative du projet de loi, laissent supposer que les semi-conducteurs, les batteries, les minerais critiques, les produits pharmaceutiques et les matières premières minérales nécessaires à la fabrication des engrais y figureront. Cette liste pourrait évolueren fonction de la conjoncture et des priorités du gouvernement, telles que la transformation digitale et la transformation verte. Nikkei Asia, Nikkei

 

 

Corée

1. Macro-économie et finance

deficitSix mois de déficit commercial consécutifs pour la Corée, une première depuis 25 ans. Selon les données préliminaires des douanes coréennes, le ralentissement de la hausse des exportations en septembre (+2,8 % sur un an, contre + 6,6 % en août et + 6,8% en juillet) couplé à la hausse plus marquée des importations (+18,6 %) entraîne un déficit de 3,7 milliards de dollars. Ceci marque le sixième mois consécutif de déficit (29 milliards de dollars cumulés sur 2022) soit une première depuis 25 ans. Les données de douanes imputent notamment cette situation au ralentissement de l’activité économique en Chine, plus grand partenaire commercial de la Corée, vers laquelle les exportations sont en baisse de 5,4 % sur un an. Le tassement des exportations de puces est également une des principales raisons de ce ralentissement. La forte hausse des importations est à mettre en lien avec la hausse des prix de l’énergie dont une explosion du prix du pétrole brut de 73,5% en août sur un an. En septembre les importations de combustibles sont en hausse de 81,2 % sur un an. BoK, Pulse News, The Korea Herald, YonHap

 

2. Politiques économiques

wonLa dépréciation du won coréen, au plus bas depuis 2009, pousse les autorités à intervenir sur le marché des changes. Septembre marque l’accélération de la dépréciation de la monnaie coréenne, qui s’est établie à 1439,9 pour un dollar au 28 septembre.  Sur l’ensemble de l’année, le won a perdu 17% de sa valeur face au dollar, dans un contexte d’instabilité de la balance des paiements. De plus, une rapide baisse des réserves de change est observée sur ces derniers mois. D’après la Banque de Corée, les réserves de changes auraient diminué de 20 milliards de dollars, soit la plus grosse perte mensuelle en 14 ans. Pour apaiser les tensions sur la monnaie, le gouvernement va user de son fonds de stabilisation de devises étrangères pour acheter des contrats libellés en dollar auprès des constructeurs navals. De son côté, la Banque centrale a annoncé qu’une opération de swap s’élevant à 10 milliards de dollars avec le Fonds de pension de l’Etat devrait être signé en octobre. Bien qu’il prévoie de nouvelles mesures, le gouvernement indique qu’un swap avec les Etats-Unis n’est toujours pas envisagé, estimant que l’actuelle volatilité du taux de change KRW/USD est en partie imputable à des mouvements spéculatifs de la part d’entités en Corée, bien qu’il reconnaisse la tendance mondiale actuelle. The Korea Herald, Pulse News, The Korea Times

 

3. Entreprises

hanwhaHanwha en passe de racheter DSME, le 4e constructeur naval au monde. Le groupe Hanwha, septième conglomérat de Corée du Sud, a signé un protocole d’accord pour l’acquisition de Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME), à hauteur de 49% du capital, soit un montant de 1,4 milliards de dollars. La banque publique KDB, qui avait pris le contrôle de DSME suite à la crise asiatique de la fin des années 90 et possède aujourd’hui 57% de la société, cherche depuis de nombreuses années à céder ses parts à un actionnaire privé. En 2008, Hanwha avait déjà exprimé un intérêt pour l’acquisition de DSME, mais le projet avait été avorté par la crise financière. En 2019, Hyundai Heavy Industries avait à son tour lancé une procédure de rachat de DSME mais la Commission Européenne avait utilisé son droit de veto par crainte de la création d’un monopole sur le marché. A travers cette transaction, qui devrait être confirmée au 1er semestre 2023 en l’absence d’une meilleure offre de rachat, Hanwha deviendrait l’actionnaire principal de DSME, et KDB ne possèderait plus que 28% du capital. Par cette opération, Hanwha espère notamment créer des synergies avec ses activités militaires (DSME est un des leaders mondiaux dans la construction de sous-marins et de navires militaires) et renforcer la transition vers des navires écologiques. Reuters, The Korea Economic Daily, Yonhap

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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