L’économie mondiale fait face à des vents contraires, notamment la hausse des prix de l’énergie et le resserrement des politiques monétaires. Elle bénéficie des soutiens budgétaires et du relâchement progressif des tensions d’offre. La croissance mondiale serait ainsi modérée en 2022 et en 2023. Les économies avancées ralentiraient mais resteraient en croissance. La Chine serait pénalisée par la stratégie « zéro Covid » et la Russie enregistrerait une forte baisse du PIB liée aux sanctions.

En 2022, l'économie mondiale enregistrerait une croissance de +3,3 % malgré une hausse historique des prix des matières premières, exacerbée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'activité mondiale serait également résiliente en 2023, avec une croissance prévue de +3,1 %.

Les économies avancées ralentiraient sous l'effet d'un resserrement monétaire et du niveau élevé des prix énergétiques. Elles continueraient toutefois à croître modérément, grâce aux soutiens budgétaires, en particulier au plan de relance européen, aux capacités de rattrapage dans certains pays et au reflux progressif des contraintes d'approvisionnement. Le Royaume-Uni fait figure d'exception : il connaîtrait une récession en 2023, alors que la banque centrale a relevé très rapidement ses taux face à une inflation particulièrement élevée, qui reflète les contraintes d'offre liées au Brexit et l'absence de mesures pour réguler les prix de l'énergie.

La Chine ralentirait fortement : la politique « zéro Covid » et la crise du secteur immobilier pèsent sur l'activité et le soutien public tarde à produire ses effets en raison de l'incertitude sanitaire. En Russie, malgré la mise en place de mesures de contrôle des capitaux et de soutien budgétaire qui ont amorti l'effet immédiat des sanctions, l'économie connaîtrait une récession marquée en 2022 et 2023.

Après un très fort rebond en 2021, le commerce mondial en biens resterait dynamique en 2022, avant un freinage plus marqué en 2023 (cf. graphique). La croissance de la demande mondiale en biens adressée à la France serait supérieure à celle du commerce mondial en 2022 – reflétant une dynamique de rattrapage du commerce des pays européens – mais lui deviendrait inférieure en 2023.

Les incertitudes géopolitiques, l'approvisionnement énergétique, le risque de désancrage des anticipations d'inflation, l'évolution du policy-mix et les risques climatiques constituent les principaux aléas pesant sur ce scénario international.

 

 

TE-312

 

 

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