BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 27 décembre 2021 au 30 janvier 2022

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Corée
  1. Macro-économie et finance
  2. Entreprises

Japon

1. Macro-économie et finance

matLes prix de plus de 70% intrants clefs ont augmenté en 2021. Sur 100 produits, 72 ont connu une hausse de prix par rapport au début de l’année, soit 40 de plus qu'en 2020 ; il s’agit du chiffre le plus élevé depuis 2013. Ces hausses de prix sont principalement liées aux perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales qui ont réduit la disponibilité de matériaux industriels essentiels. A titre d’exemple, le magnésium, utilisé pour renforcer les alliages d'aluminium, a vu son prix bondir à l'automne en raison de pannes de courant qui ont pesé sur la production en Chine - où se situe environ 80% de la production mondiale. Stabilisé depuis lors, le prix du magnésium reste plus de trois fois supérieur à son niveau observé fin 2020. De même, le prix de l’étain, composant essentiel des soudures dans les équipements de télécommunications, était en augmentation de 113% à la mi-décembre, par rapport au niveau de fin 2020, poussé à la hausse par le ralentissement de la production en Malaisie (effet des restrictions sanitaires). Les prix ont toutefois baissé pour près de 10% intrants clefs en raison d’une diminution spontanée de la demande en 2021, s’ajustant à la forte poussée de 2020. Ainsi, la demande en cristaux liquides s’est tassée suite à la baisse de la demande de téléviseurs - dont le prix pour un écran 32 pouces a baissé de 31% en 2021. La hausse du prix des matières premières a légèrement relevé le niveau de l’inflation japonaise, qui a atteint 0,8% en décembre, soit le niveau le plus élevé depuis janvier 2020, tandis que la Banque du Japon a relevé sa prévision d’inflation pour l’année fiscale 2022 de 0,9% à 1,1%. Cette dynamique reste toutefois moins forte au Japon que chez ses partenaires : l’inflation en décembre aux Etats-Unis s’établissait à +7%. Nikkei

 

2. Politiques économiques

ajifLe Japon a révélé sa nouvelle initiative « Investir pour l’Avenir Asie-Japon » (AJIF) le 10 janvier. Cette initiative vise notamment à renforcer l’attractivité de l’archipel au sein de l’ASEAN afin d’attirer des travailleurs qualifiés. Le Japon envisage dans ce cadre de créer 50.000 emplois qualifiés en cinq ans dans les domaines de la transformation numérique et de la transition écologique. Dans cette perspective, le Japon souhaite, d’une part, encourager les universités japonaises à créer plus de programmes d’échanges et de parcours diplômants avec des universités partenaires asiatiques et, d’autre part,.inciter ses entreprises  à recruter des travailleurs issus de ces programmes. Ces mesures s’inscrivent dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée: le Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) estimait en 2019 que le Japon pourrait manquer d’environ 790.000 travailleurs qualifiés en technologie de l’information à l’horizon 2030. Pour pallier ce manque, le Japon accroit également l’offre de formation au sein de l’archipel: les autorités ont  récemment annoncé la mise en place de programmes d’enseignement dédiés aux semi-conducteurs dans neuf lycées professionnels à Kyushu, afin de mieux répondre aux besoins des industries concernées et notamment de la nouvelle usine du taiwanais SMC, en construction à Kumamoto. Nikkei Yomiuri

 

3. Entreprises

mitsuLe consortium mené par Mitsubishi Corp a remporté les derniers projets du premier round d’appels d’offre dans l’éolien offshore au Japon. Le 24 décembre 2021, le METI a annoncé les résultats des trois dernières zones concernées par le 1er tour dans les préfectures d’Akita, au nord, et de Chiba, au sud-est de Tokyo. Les consortia gagnants menés par Mitsubishi Corp impliquent les japonais Mitsubishi Corporation Energy Solutions, C-Tech et Venti Japan, un acteur local de l’éolien établi dans les régions de Tohoku. Mitsubishi Corp devrait également s’associer à des entreprises partenaires telles qu’ Amazon, NTT Anode Energy Corp. et Kirin Holdings. Selon le gouvernement, cinq consortia se seraient positionnés sur les deux projets de la préfecture d’Akita (zones de Noshiro, Mitane, Oga et Yurihonjo) et deux  sur le projet au large de la préfecture de Chiba (zone de Choshi). Ces trois projets d’éolien offshore fixe seront équipés, au total, de 134 turbines éoliennes Haliade-X d’une capacité individuelle de 12,6 MW, fabriquées par General Electric. La capacité combinée des trois projets, à 1,7 GW, contribuerait de manière significative à l’objectif gouvernemental de 10 GW d’éolien offshore en 2030. Selon la presse, les prix proposés par les groupements menés par Mitsubishi Corp, ainsi que l’expertise acquise par la société lors de son acquisition du groupe néerlandais, Eneco auraient été décisives. Pour le projet au large de Choshi, le prix proposé est de EUR 0,127/kWh tandis que les prix proposés pour Noshiro et Yurihonjo sont d’environ EUR 0,102/kWh et EUR 0,092 kWh respectivement. La mise en service des trois projets est prévue entre septembre 2028,Chiba, et décembre 2030, pour les autres. Renewables Now, Mitsubishi Corp, Nikkei (en japonais), Nikkei (version papier)

 

sonyLe groupe Sony a annoncé le 5 janvier, lors du Consumer Electronics Show 2022, la création d’une filiale, d’ici mi-2022, dédiée aux véhicules électriques, Sony Mobility Inc. Un an après avoir révélé un premier prototype de SUV électrique, Vision-S 01, Sony avait déployé un nouveau modèle, Vision-S 02. La nouvelle filiale  sera entièrement détenue par Sony dans un premier tempsmais le groupe n’exclut pas une ouverture de capital ultérieure. En tout état de cause, Sony est encore dépendant de partenaires pour la construction de ses voitures : Vision-S 02 a été construite conjointement avec l’autrichien Magna Steyr. Sony n’a pas précisé s’il comptait produire ses véhicules en interne ou s’il continuerait de faire appel à des sous-traitants. Le groupe a néanmoins annoncé qu’il chercherait à produire  en limitant ses investissements en capital. L’objectif de l’entreprise, à terme, est de commercialiser ses véhicules électriques accompagnés d’un système d’abonnement, offrant en continu mises à jour et nouvelles fonctionnalités. Nikkei Nikkei

Corée

1. Macro-économie et finance

commLe commerce extérieur coréen atteint un niveau record en 2021, avec une somme des imports et exports à 1260 Md$. Les exportations ont progressé de 25,8 % en valeur, à 644,5 Md$, ce qui permet à la Corée de dépasser à nouveau la barre des 600 Md$ et de battre son précédent record de 2018 (606 Md$). Les ventes de semi-conducteurs ont le plus contribué à cette hausse, avec 128 Md$ en 2021 soit une croissance de 29 %. Suivent les exportations de produits pétrochimiques, à 55 Md$ en hausse de 55 %, les ventes de machines (53 Md$, +11 %), d’automobiles (46 Md$, +24 %), de produits pétroliers (38 Md$, +58 %) et d’acier (36 Md$, +37 %). Parmi les principales destinations des produits coréens, la Chine (160 Md$, +23 %) devance l’ASEAN (109 Md$, 22 %), les Etats-Unis (96 Md$, 29 %), l’Union européenne (64 Md$, +34 %) et le Japon (30 Md$, +20 %). Les importations coréennes ont, quant à elles, augmenté de 31,5 % en 2021 pour atteindre 615,1 Md$. Ce sont essentiellement les matières premières (128 Md$, +49 %) et au premier chef les hydrocarbures, dont les prix ont explosé, qui expliquent cette hausse. Les importations de biens intermédiaires croissent également de 33 %, à 313 Md$.  La Chine reste de loin le premier exportateur en Corée (139 Md$, 27 %) devant les Etats-Unis (73 Md$, +27 %), l’ASEAN (68 Md$, +23 %), l’UE (66 Md$, +20 %) et le Japon (55 Md$, +19 %). Le solde commercial coréen demeure largement excédentaire à 29,5 Md$ mais se contracte de 35 %, essentiellement en raison de la facture énergétique. Korea Herald, Reuters, Korea Economic Daily

 

ideLes investissements directs étrangers en Corée ont augmenté de 57 % en 2021.  Selon les données de l’agence coréenne de promotion du commerce et des investissements (KOTRA), ces investissements ont atteint un niveau record en 2021, à 18 Md$. Les investissements dans les services ont progressé de 69 %, à 15 Md$, portés par le secteur des technologies de l'information et de la communication, avec des investissements multipliés par 4, à 6,2 Md$. L’acquisition par l’entreprise allemande Delivery Hero de l’application de livraison de nourriture numéro un en Corée, Baedal Minjok, pour un montant rapporté par la presse coréenne de 4 Md$, explique une large part de cette explosion. Les investissements dans l’industrie représentent 2,8 Md$, en hausse de 26 %. Les investissements en provenance des Etats-Unis ont plus que doublé (+140 %) à 2,5 Md$, ; ceux venant de l’UE ont augmenté de 98 % à 6,9 Md$ et concernent notamment l’Allemagne (2,3, Md$), Malte (1,9 Md$) et l’Irlande (0,9 Md$). Les fusions-acquisitions représentent 6,9 Md$ d’investissements, en augmentation de 53 %, et les investissements entièrement nouveaux (greenfield investment) 9,6 Md$, en hausse de 57 %. Enfin, selon les données du Ministère de l’économie, les investissements coréens à l’étranger ont crû de 18 % à 33 Md$ au cours des 3 premiers trimestres 2021. Hankyoreh, Yonhap, MOEF

 

2. Entreprises

ssLe tribunal des faillites de Séoul autorise la reprise de Ssangyong Motor par un consortium mené par Edison Motors. Ce dernier s’est engagé à acquérir à terme 95 % des parts du constructeur automobile, moyennant un prix de cession de 225 M€ (305 Md KRW) – somme qui sera entièrement utilisée pour rembourser les dettes de l’entreprise. Ssangyong est en redressement judiciaire depuis avril 2021, sa maison mère indienne, Mahindra, n’ayant pas réussi à trouver un repreneur in bonis. Le consortium est mené par Edison Motors, entreprise spécialisée dans les bus et camions électriques et créée en 2017 à partir de l’ancienne division véhicule du groupe Hankuk Fiber. Il comprend par ailleurs une filiale spécialisée dans les semi-conducteurs et les solutions OLED, Edison EV (anciennement Semisysco), ainsi que le fonds d’investissements Korea Corporate Governance Improvement (KCGI). Le consortium a jusqu’au 1er mars pour présenter son plan de reprise, lequel devra recevoir l’accord des deux tiers des créanciers de l’entreprise avant d’être validé par le tribunal. Cette autorisation de reprise est intervenue alors que le fonds américain Keystone Private Equity, s’est retiré du consortium au motif qu’il doutait de la viabilité du projet porté par Edison. Pour autant, cette offre a été préférée à celle portée par un consortium mené par une autre entreprise coréenne de véhicules électriques EL B&T Electrical Life Business and Technology qui avait proposé un prix de cession plus élevé (360 M€, 500 M KRW) mais dont la capacité financière semblait plus fragile au tribunal. Edison prévoit de transformer Ssangyong en une entreprise produisant uniquement des véhicules électriques, avec pour ambition de proposer 10 modèles dès 2022, 20 en 2025 et 30 en 2030.  Yonhap, Korea Herald, JoongAng Daily, Korea Economic Daily

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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