Le 25 novembre, la ville de Sakaimachi (préfecture d’Ibaraki) a inauguré le lancement officiel d'un service régulier de trois navettes autonomes en ville. La navette « Navya ARMA », développée par la société française Navya et déployée en partenariat avec les entreprises japonaises Boldly et Macnica, dispose d'une autonomie de 9h (200km), d'une capacité moyenne de 15 passagers (11 dans le cas présent) et peut atteindre une vitesse maximale de 25 km/h. Le service utilisera la navette développée par Navya mais sera opéré par Boldly, filiale du groupe SoftBank. 
La commercialisation des navettes a été assurée par la société japonaise Macnica.

 

Inauguration Navya Arma

La cérémonie d'inauguration a eu lien en présence du maire de Sakaimachi ainsi que des Présidents de Boldly et Macnica. Des représentants du service économique régional de l'Ambassade de France à Tokyo (SER), du Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (METI), du Japan Automobile Research Institute et de l'Université de Tokyo (conseiller de la ville de Sakaimachi) ont également participé à cette inauguration. Ces derniers ont félicité l'inauguration du premier service régulier de navettes autonomes sur routes publiques initié par une collectivité locale.  

La ville a budgété 520 millions JPY (environ 4 millions EUR) pour les 5 prochaines années (projet jusqu'en 2024) pour un total de 3 navettes opérant 8 services par jour (4 allers-retours) sur un itinéraire d'environ 2,5km. La ville espère par la suite doubler le nombre de services journaliers et augmenter à long-terme le nombre de lignes (d'1 à 3-5 lignes). 

Pour déployer ce service, la société Boldly a collecté des données cartographiques 3D pour configurer les capteurs permettant la détection des obstacles. Celle-ci devrait également recourir à la plateforme "Dispatcher" permettant de gérer et surveiller à distance les différentes navettes en service. La navette ne disposant pas de commande d'accélération ou de freinage, son système utilise les coordonnées GPS et les capteurs laser pour s'arrêter automatiquement et ouvrir les portes. Néanmoins, selon les règles de sécurité actuellement applicables, deux agents de Boldly (un contrôleur et un agent "sécurité") sont également à bord.  

Navette Navya Arma

L'introduction de ce service de navettes autonomes répond au défi du vieillissement de la population, à la pénurie de main d'oeuvre et à l'absence de certains modes de transport comme le train ou le tramway pour des petites villes comme Sakaimachi. En effet, le service de bus de ville fait actuellement face à un problème de pénurie de chauffeurs de bus et les personnes âgées restituant leur permis de conduire est en augmentation. 

Le maire de Sakaimachi a souligné lors de l'inauguration que l'introduction de Navya ARMA répond à un objectif de revitalisation de la ville et d'amélioration de l'offre de transport pour les résidents. Selon lui, cela contribuera à renforcer l'attractivité de la ville, pourrait favoriser la croissance démographique de la ville et devenir un cas d'école pour répondre aux problèmes sociaux et structurels des villes rurales japonaises. 

Navya ARMA répond aux critères de la « Green Slow Mobility » promue par le ministère en charge du transport et des infrastructures au Japon (MLIT). Le MLIT estime que le déploiement de la mobilité à vitesse réduite (slow mobility) contribuera à la réduction de l'impact environnemental du secteur et à l’amélioration de la sécurité routière. 

 

Outre Navya, d'autres entreprises françaises se développent sur le secteur de la conduite autonome au Japon telles que EasyMile  qui s'était associée à DeNA pour une démonstration de navettes autonomes dans des zones commerciales et des aires de repos dès 2016 ou Valeo avec ses récents prototypes de véhicules de livraison pour parcourir le "dernier kilomètre". 

 

 

Article préparé par Agnès Lachaise et Machi Yôda.
Relue par Rémy Cardinet