La transition énergétique est un défi majeur pour l'ASEAN, dont le développement économique soutenu s'accompagne d'une hausse des émissions de dioxyde de carbone. Alors que la région est particulièrement exposée aux effets du changement climatique, plusieurs leviers d'actions pourraient être mobilisés pour accélérer la transition énergétique et aligner la trajectoire des émissions de CO2 avec les objectifs de l'Accord de Paris.

Le développement économique de l'ASEAN s'accompagne d'une hausse de la consommation d'énergie de 3,4 % en moyenne annuelle depuis 2000, qui devrait se poursuivre à 2,2 % par an en moyenne jusqu'en 2040. L'énergie est produite aux trois quarts à partir de sources fossiles, de pétrole (35 %), de charbon (21 %) et de gaz (19 %).

L'accroissement de la consommation d'énergie est le premier responsable de la progression des émissions de dioxyde de carbone (CO2), à plus de 4 % par an en moyenne depuis 2000. Une hausse supplémentaire de deux tiers est attendue d'ici 2040, une trajectoire qui n'est pas en ligne avec les scénarios de l'Agence internationale de l'énergie permettant de respecter l'Accord de Paris.

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En 2018, l'ASEAN produisait 4,3 % des émissions de CO2 mondiales hors déforestation (contre 1,8 % en 1990). L'Indonésie, pays le plus peuplé, est le principal émetteur de CO2 avec un tiers des émissions, suivi de la Thaïlande, du Vietnam et de la Malaisie.

L'ASEAN émet pourtant deux fois moins de CO2 par habitant que la moyenne mondiale, avec des variations selon le niveau de développement des pays. De plus, en raison de son activité manufacturière pour le reste du monde (l'ASEAN est exportatrice nette de biens), la région « consomme » moins de CO2 qu'elle n'en produit.

L'Asie du Sud-Est est particulièrement exposée aux effets du changement climatique et pourrait faire face à des pertes économiques dont l'impact sur le PIB annuel s'élèverait jusqu'à 11 % en 2100 selon les tendances actuelles.

Les autorités de la région semblent donner pourtant la priorité au développement économique, car la transition énergétique implique un coût à court terme. En particulier, le mix énergétique devrait rester aux trois quarts fossile d'ici 2040.

Plusieurs leviers d'actions pourraient être mobilisés pour accélérer la transition énergétique dans l'ASEAN, comme l'abandon progressif des subventions aux énergies fossiles, la tarification du carbone, l'incitation aux investissements privés dans les énergies renouvelables, et le développement d'un cadre réglementaire pour améliorer l'efficacité énergétique.

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