Le plan du Gouvernement pour soutenir la filière aéronautique face à la crise sanitaire et économique en cours a été présenté le 9 juin à Bercy. 3 volets : sauver les emplois, accélérer la transformation des PME et des ETI et accélérer la décarbonation de l’industrie aéronautique française. Ce plan poursuit un objectif : produire en France les appareils propres de demain pour rester une nation leader de l’aéronautique dans le monde.

Présentation du plan de soutien à la filière aéronautique

Florence Parly, Elisabeth Borne, Bruno Le Maire, Jean-Baptiste Djebbari et Agnès Pannier-Runacher ont présenté le mardi 9 juin le plan de soutien du Gouvernement à la filière aéronautique (photo @BrunoLeMaire)

La crise sanitaire liée au Covid-19 a porté un coup d’arrêt brutal au transport aérien dans le monde. En l’espace de quelques semaines, les compagnies aériennes mondiales ont été confrontées à des difficultés financières et à une perte de chiffre d’affaires qui pourraient dépasser 280 milliards d’euros en 2020, mettant en jeu leur survie. La crise met aussi à risque les commandes d’appareils neufs ainsi que l’activité de maintenance et de fabrication de pièces de rechanges.

La filière aéronautique a bénéficié des premières mesures d’urgences mises en place par le Gouvernement, communes à l’ensemble des entreprises. Elle continuera d’en bénéficier pour sauvegarder l’emploi et les compétences.

Au-delà de cette crise, l’industrie aéronautique fait également face au défi de la transition écologique. L’industrie aéronautique française et européenne a un rôle central à jouer dans la décarbonation du trafic aérien mondial.

Plan de soutien à l’aéronautique, pour une industrie verte et compétitive

Le plan de soutien du Gouvernement dévoilé le 9 juin, agit dans trois directions :

  1. Répondre à l’urgence en soutenant les entreprises en difficulté et protéger leurs salariés via le renforcement des garanties à l’export à hauteur de plusieurs milliards d’euros, la commande publique militaire, de la gendarmerie et de la sécurité civile et l’activité partielle de longue durée.
    3 mesures pour aménager les dispositifs de soutien financier à l’exportation face à la crise du Covid-19

    Avant la crise du Covid-19, banques ou marchés financiers offraient de nombreuses solutions de financement pour l’achat de nouveaux avions ou hélicoptères, sans besoin de soutien financier public. Le recours aux garanties publiques de Bpifrance Assurance Export a donc été faible en 2019. Trois mesures sont aujourd'hui proposées pour renforcer temporairement le soutien public.

    Mesure 1 : Accroitre le soutien de Bpifrance Assurance Export pour les exportations du secteur
    L’assurance-crédit publique joue le rôle d’amortisseur de crise. Dans la crise sanitaire actuelle, comme lors de la crise financière de 2008, l’un des principaux leviers pour soutenir les prises de commande ou éviter les annulations de commande, est l’assurance-crédit publique, qui permet de soutenir financièrement les transactions, et d’amortir la dégradation de la qualité de crédit des compagnies aériennes. L’Etat français, par l’entremise de Bpifrance Assurance Export dont la Direction générale du Trésor assure la tutelle, continuera à soutenir le secteur, en accroissant le soutien financier public, tant en termes de nombres d’aéronefs, de volumes de garantie, que de proportion d’interventions publiques dans le marché considéré.

    Mesure 2 : Mettre en place un moratoire sur les remboursements en principal des crédits à l’exportation octroyés aux compagnies aériennes pendant 12 mois à partir de fin mars 2020. Un moratoire sur les remboursements en principal pour les crédits des compagnies aériennes déjà dans l'encours de Bpifrance Assurance Export a été décidé par le ministre de l’Economie et des Finances. Il est en cours de mise en oeuvre.

    Mesure 3 : Proposer un assouplissement temporaire des modalités de remboursement des achats de nouveaux aéronefs. Il est envisagé qu’un assouplissement temporaire soit proposé par les Etats membres de l’Union européenne à leurs partenaires de l’accord aéronautique de l’Arrangement OCDE.
  2. Investir dans les PME et les ETI pour accompagner la transformation de la filière.
    Bruno Le Maire a annoncé la création de deux fonds : un fonds pour l’investissement en fonds propres doté d’1 milliard d’euros et un fonds d’accompagnement pour la numérisation et la robotisation des PME et des ETI, entièrement financé par l’Etat, doté de 300 millions d’euros.
  3. Investir pour concevoir et produire en France les appareils de demain. Le Conseil pour la Recherche Aéronautique civile (CORAC) recevra un soutien massif d’1,5 milliard d’euros sur trois ans. Ces aides permettront de développer en France les technologies de réduction de la consommation de carburant, les technologies d’électrification des appareils et les expérimentations de carburants neutres en carbone comme l’hydrogène.
    Grâce au plan de soutien de l’Etat, Air France pourra plus rapidement renouveler sa flotte, soutenant la filière aéronautique française et réduisant l’impact de son activité sur l’environnement.

Au total, ce plan représentera plus de 15 milliards d’euros d’aides, d’investissements et de prêts et garanties.

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L’aéronautique, une filière stratégique pour l’économie française

La filière aéronautique représente en France :

  • 1300 entreprises ;
  • 300 000 emplois directs et indirects ;
  • 34 milliards d’euros d’excédent commercial.

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