Après avoir diminué en 2018, la croissance mondiale baisserait sensiblement en 2019 (à +3,1 %), puis augmenterait légèrement (à +3,3 %) en 2020, portée par une accélération de l'activité dans certains pays émergents. Dans les grands pays avancés, la croissance reculerait, dans le sillage des États-Unis. Cependant, les aléas se sont accrus autour de ce scénario : aggravation du protectionnisme, risque renforcé d’un Brexit sans accord et incertitudes sur l’orientation des politiques économiques.

Après avoir déjà diminué en 2018 (+3,6 %), la croissance mondiale baisserait sensiblement en 2019 (à +3,1 %), puis augmenterait légèrement (à +3,3 %) en 2020, portée par une accélération de l'activité dans de nombreux pays émergents. Dans les grands pays avancés, la croissance reculerait, dans le sillage des États-Unis.

Aux États-Unis, l'activité resterait soutenue en 2019 par le stimulus budgétaire, puis ralentirait en 2020 en raison de la fin de ce dernier et de tensions sur le marché du travail, alors que les mesures protectionnistes adoptées continueraient de peser sur l'activité. Au Royaume-Uni, la croissance resterait modérée en 2019 et 2020 par les incertitudes liées au Brexit et par ses suites – sous l'hypothèse conventionnelle d'une sortie avec accord au 31 octobre 2019. Au Japon, la croissance, soutenue en 2019 par la vigueur de la demande intérieure, malgré des échanges pénalisés par le ralentissement chinois et le retournement du cycle des semi-conducteurs, diminuerait en 2020 en lien avec la hausse de TVA prévue.

En zone euro, la croissance diminuerait significativement sur l'horizon de prévision, pénalisée comme en 2018 par l'environnement international et l'érosion de la confiance des agents. La demande intérieure bénéficierait toutefois de la résilience de la consommation. Parmi les grands pays de la zone euro, l'activité se reprendrait légèrement en 2020 en Allemagne et en Italie, après une année 2019 très dégradée. En Espagne, la croissance resterait solide mais poursuivrait son ralentissement progressif.

Le ralentissement de l'activité s'accentuerait en Chine, sous l'effet de la poursuite du désendettement structurel et des tensions commerciales. La croissance resterait décevante au Brésil, en Inde et en Russie en 2019, mais se renforcerait en 2020 grâce aux politiques de relance engagées en 2019. En Turquie, la croissance serait négative en 2019 sous l'effet de la transmission de la crise de change de 2018, avant de rebondir en 2020.

Après deux années de forte croissance, le commerce mondial ralentirait fortement en 2019 puis se redresserait en 2020 (+1,8 % en 2019 puis +2,8 % en 2020 après +4,5 % en 2018 – sous l'hypothèse de travail qu'il n'y aura pas d'escalade supplémentaire des mesures protectionnistes). Il pâtirait du ralentissement mondial, du protectionnisme et du retournement du cycle des semi-conducteurs. En 2020, il bénéficierait du redressement des échanges asiatiques et turcs. La demande mondiale adressée à la France suivrait le même profil sur la période de prévision.

Les aléas autour de ce scénario se sont accrus au cours des derniers mois : aggravation des tensions protectionnistes ; renforcement du risque d'un Brexit sans accord ; incertitudes sur l'orientation des politiques économiques (Italie, États-Unis).

Trésor-Éco n° 243