Actualités économiques Japon & Corée - Semaines des 1 et 8 juillet 2019
Les dépenses des ménages d’au moins 2 personnes ont progressé en mai de 4% sur un an en termes réels et 4,9% en termes nominaux (pour atteindre 300.901 yens, soit environ 2470 €) : il s’agit de la plus forte progression observée depuis mai 2015.
BREVES BIMENSUELLES
JAPON COREE
Semaines des 1 et 8 juillet 2019
Sommaire
Japon
- Evolutions macroéconomiques
- Entreprises
Japon/Corée
- Relations commerciales
Corée
- Evolutions macroéconomiques
- Entreprises
Japon
1. Evolutions macroéconomiques
Les dépenses des ménages d’au moins 2 personnes ont progressé en mai de 4% sur un an en termes réels et 4,9% en termes nominaux (pour atteindre 300.901 yens, soit environ 2 470 €) : il s’agit de la plus forte progression observée depuis mai 2015. Entre janvier et avril 2019, le ministère japonais des affaires intérieures (MIC) qualifiait l’évolution des dépenses des ménages comme « montrant des signes de reprises ». Selon les déclarations officielles, la chaleur inhabituelle ainsi que la semaine étendue de jours fériés à l’occasion de la « Golden Week » et de l’intronisation du nouvel empereur ont contribué à une consommation accrue de produits frais (glaces, boissons), vêtements d’été, et climatiseurs. La consommation des ménages représentait pour mémoire 56% du PIB japonais en 2018. Asian Nikkei Review ; Statistics Bureau of Japan
Le baromètre de confiance des grandes entreprises manufacturières japonaises a chuté à nouveau au second trimestre 2019. L’enquête Tankan, publiée par la Banque du Japon, fixe l’indice à +7, enregistrant une nouvelle baisse trimestrielle de 5 points par rapport à mars 2019, en ligne toutefois avec le consensus. Ce chiffre marque le point le plus bas de la confiance des grandes entreprises manufacturières japonaises depuis 3 ans. À l’inverse, les entreprises du secteur des services ont positivement surpris les analystes en progressant de +21 à +23, au lieu des +17 pressentis. Au cours du 2nd trimestre, la divergence entre les entreprises exportatrices, qui souffrent des tensions commerciales internationales, et le secteur des services, qui bénéficie de la résilience de la consommation privée, s’est une fois de plus accentuée. Les entreprises japonaises exportatrices se montrent de plus en plus frileuses à investir en l’absence notamment d’apaisement entre la Chine et les Etats-Unis. Bank of Japan ; Nikkei Asian Review
2. Entreprises
Le 30 juin, le Japon a quitté officiellement la Commission Baleinière Internationale (après en avoir été membre depuis 60 ans) et relance la chasse commerciale après trois décennies de « chasse scientifique », suscitant plusieurs critiques assez vives à l’échelle internationale. . C’est la première fois de son histoire post-guerre que le Japon quitte une organisation internationale de cette envergure. Depuis le moratoire instauré en 1987, le Japon militait au sein de l’institution pour la réintroduction de la chasse commerciale à la baleine et ne pratiquait la chasse qu’à des fins dites « scientifiques ». Cette décision avait été annoncée fin 2018, à la suite d’un vote en défaveur de la proposition japonaise de rouvrir la chasse commerciale pour certains types de baleines, dont le stock est jugé suffisant. Le Japon ne chassera plus que dans ses eaux territoriales ; la première expédition vise la capture de 227 baleines cette année. L’évolution de la demande pour la viande de baleine reste toutefois incertaine. : The Mainichi, 25 juin 2019; Nikkei Asian Review, 30 juin 2019; The Japan News, 30 juin 2019; Nikkei Asian Review, 1 juillet 2019; The Japan Times, 1 juillet 2019; The Japan News, 1 juillet 2019; The Mainichi, 1 juillet 2019; The Mainichi, 1 juillet 2019; The Japan News, 2 juillet 2019; The Mainichi, 2 juillet 2019.
Japon/Corée
1. Relations commerciales
Le Japon restreint ses exportations de matériaux nécessaires à la production de smartphones vers la Corée du Sud. La Corée du Sud est désormais soumise à des restrictions depuis le 4 juillet alors qu’elle figurait jusqu’ici sur « liste blanche » des pays vers lesquels le Japon relâchait ses restrictions à l’exportation. Le gouvernement japonais a en effet affirmé que les facilités d’exportation, portant sur des biens duaux susceptibles d’usage militaire, supposaient une confiance réciproque, aujourd’hui rompue. Le retrait des licences à l’export porte, pour le moment, sur 3 technologies (photorésines, fluorure d’hydrogène, polyamides fluorés), indispensables à l’industrie des semi-conducteurs, qui représentait 21 % des exportations coréennes en 2018 (127Mds$). Le Japon dispose pour ces technologies de parts de marché mondiales hégémoniques : plus de 90 % pour les polyamides fluorés et le fluorure d’hydrogène, et plus de 70 % pour les photorésines. Ces matériaux sont notamment indispensables aux nouveaux téléphones et écrans flexibles produits par Samsung Electronics et d’autres entreprises coréennes telles que LG et SK Hynix. À partir de cette date, les entreprises concernées devront demander une autorisation préalable des autorités japonaises, procédure pouvant nécessiter jusqu’à 90 jours et nuire à l’approvisionnement des entreprises coréennes à court-terme. Cette annonce fait suite à une décision de la Cour suprême coréenne en début d’année, intimant à certains industriels japonais d’indemniser les travailleurs coréens réquisitionnés lors de la Seconde Guerre Mondiale. Si les autorités coréennes souhaitent résoudre le conflit de manière diplomatique, la population coréenne a répondu par un slogan, « Boycott Japan », dont les actions vont jusqu’au retrait, dans certains commerces, des produits japonais. KoreaTimes ; Yonhap ; Asian Nikkei Review ; Techcrunch
Corée
1. Evolutions macroéconomiques et financières
Hausse très contenue du salaire minimum pour 2020. Les membres de la Commission sur le salaire minimum, en charge de sa revalorisation annuelle, ont décidé d’une augmentation de 2,9 % du minimum légal pour 2020, soit un salaire minimum horaire de 6,5 EUR/h. Les discussions s’étaient engagées sur la base de revendications très éloignées de la part des partenaires sociaux, les représentants patronaux réclamant une baisse de 4 % du salaire minimum, alors que les syndicats demandaient une hausse de 20%, pour respecter la promesse de campagne du Président Moon Jae-in d’augmenter le salaire minimum de 50% sur 3 ans, pour porter le salaire minimum horaire à 10 000 KRW/h (7,5 EUR/h). Cette décision marque une inflexion forte du rythme de hausse : le salaire minimum avait augmenté de 16,4 % en 2018, puis de 10,9 % en 2019. Korea Times
2. Entreprises
Le rachat de Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering par Hyundai Heavy Industries menacé : Alors que la Corée a repris la première place de la construction navale en mai et en juin avec plus de la moitié des commandes mondiales remportées sur cette période, le rachat de Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME) par Hyundai Heavy Industries (HHI) peine à se concrétiser. Au-delà même de la forte opposition exprimée par les syndicats de DSME et de HHI, qui craignent que cette acquisition n’entraine des licenciements massifs, le rachat est maintenant menacé par le conflit commercial nippo-coréen. Après avoir soumis une demande d'approbation officielle à la commission coréenne du commerce équitable début juillet, HHI doit en effet désormais présenter des demandes similaires aux organismes de surveillance antitrust de plusieurs pays, dont le Japon. The Korea Herald ; Pulse News ; Korea News Plus
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