Des craintes de plus en plus pesantes d’une récession au regard des derniers indicateurs macroéconomiques. L’économie a rebondi de 0,5% au quatrième trimestre 2018 selon la seconde révision du Cabinet Office et le marché du travail reste caractérisé par un quasi plein-emploi (taux de chômage de 2,5% en janvier).

 

BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 25 février et 4 mars 2019

  Drapeaux

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

RecessionDes craintes de plus en plus pesantes d’une récession au regard des derniers indicateurs macroéconomiques. L’économie a rebondi de 0,5% au quatrième trimestre 2018 selon la seconde révision du Cabinet Office et le marché du travail reste caractérisé par un quasi plein-emploi (taux de chômage de 2,5% en janvier). Les économistes sont néanmoins divisés sur l’analyse de l’économie japonaise en ce début 2019 étant donné la faiblesse des derniers chiffres du commerce extérieur et de la production industrielle. Les exportations ont effet baissé de 8,4% en janvier tandis que l’indice de production industrielle a diminué de 3,7% pour le troisième mois consécutif. Autre indicateur alarmant, l’indice des directeurs d’achats dans le secteur manufacturier, est passé pour la première fois en dessous de 50 en février en sortant à 48,9 ce qui est synonyme d’une contraction de l’activité. Alors que certains économistes comme Kentaro Arita (Mizuho Research Institute) préfèrent attendre les chiffres de février en raison de l’impact du Nouvel an lunaire en janvier – cet évènement ayant débuté plus tôt qu’en 2018 - d’autres économistes tels que Takeshi Minami (Norinchukin Research Institute) affirment que la récession a d’ores et déjà commencée. Asian Nikkei Review ; Asahi

 

LUSA Tradee Japon est le 4ème pays avec lequel les Etats-Unis enregistrent le plus important déficit commercial en 2018. Le déficit commercial entre les Etats-Unis et le Japon s’est établi à 68 milliards de dollars tandis que la Chine est restée le premier pays avec lequel ces derniers sont déficitaires, à hauteur de 419 Mds$. Sur le podium, la Chine est suivie du Mexique, de l’Allemagne et du Japon. Globalement, le déficit commercial américain s’est creusé de 10,4% à un niveau record de 878Mds$. Le déficit avec la Chine s’est accru de 11,6%, et celui avec le Japon de 1,8%. Le président Donald Trump est actuellement en conflit commercial avec la Chine mais pourrait démarrer les négociations avec le Japon prématurément (« Trade Agreement on Goods » ou « TAG ») dès le mois de mars, en ciblant prioritairement les marchés de l’automobile et de l’agriculture. Mainichi ; Japan Times

2. Entreprises

CSolar Poweronversion des terres cultivables de Fukushima en centrales solaires. La conversion de terres agricoles en centrales solaires géantes se poursuit dans les 12 villes et villages de la Préfecture de Fukushima évacués suite à la catastrophe de la centrale nucléaire opérée par TEPCO. Selon le Yomiuri Shimbun, 783 hectares de terres arables ont ainsi été converties, à fin 2018 ; le total des terrains en conversion représente 3% des surfaces qui étaient cultivées avant mars 2011. Certains agriculteurs préfèrent louer leurs terrains à des opérateurs solaires plutôt que les cultiver, en raison de difficulté à commercialiser leurs produits agricoles, dont l'image a été ternie. Même si les projets solaires sont majoritairement bien accueillis car permettant de maintenir une activité économique sur ces terres, des voix s'élèvent : 80% des terres converties sont en effet dites "zones agricoles de qualité supérieure". La conversion nécessite un accord de la préfecture ou de la ville ; à Tomioka, la municipalité qui a autorisé cette conversion indique avoir cherché un compromis entre le besoin de reconstruction de la ville et le retour d'une activité agricole. The Japan News, Yomiuri Shimbun, 6 mars 2019

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

Début d’année très compliqué pour les exportations coréennes. Si les exportations coréennes avaient progressé de 5,5 % en Exports Korea2018 à 605 Mds USD, les premiers mois dessinent une tendance bien moins positive : après un recul de 1,8 % sur un an en décembre, les exportations mensuelles en valeur ont reculé de 5,9 % en janvier et de 11,8 % en février. Ce déclin s’explique par la forte baisse en valeur des exportations de semi-conducteurs (129 MDS USD en 2018, soit 29,8 % des exportations coréennes): -8,4 % en décembre en g.a, - 23,3 % en janvier, -24,8 % en février. Les exportations en direction de la Chine, qui avaient progressé de 14,1 % en 2017 et 17,8 % en 2018, se sont contractées fortement : -17,4 % sur un an en février 2019 après -19,1 % en janvier 2019. Le gouvernement coréen estimait en début d’année que les exportations devraient croître en 2019 de 3,1 % en volume, mais s’exposaient cependant à une contraction en valeur de l’ordre de -1,3 %. Les chiffres des premiers mois, plus négatifs qu’attendus, devraient entrainer une revue à la baisse des  chiffres d’exportation de la Corée. Financial Times

La natalité coréenne au plus bas en 2018. Le taux de fécondité, qui était déjà le plus bas de l’OCDE en 2017 à 1,05, est passé en Taux de natalitédeçà de la barre symbolique de 1 enfant par femme en 2018 (0,98). Ce chiffre est très inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE, qui était de 1,68 en 2016, et surtout très loin du seuil de renouvellement, estimé à 2,1 enfants par femme. La Corée connaît de fait un vieillissement accéléré : elle est désormais considérée, au sens des Nations-Unies, comme une société âgée puisque plus de 14 % de sa population a plus de 65 ans (14,2 % en 2017). Cette dynamique devrait peser fortement sur la croissance potentielle de la Corée du Sud qui, selon la Banque de Corée, s’élevait à 3,9 % entre 2000 et 2015 et pourrait chuter à 1,9 % sur la période 2016-2025 puis à 0,4 % entre 2026 et 2035. Par ailleurs, la part d’étrangers résidant en Corée ne s’élevait en 2017 qu’à 2,9 % de la population totale, bien moins que la moyenne de l’OCDE (13 % en 2013). Asian Nikkei Review

2. Entreprises

5 entreprises fintech ont reçu l’autorisation de délivrer des services financiers conventionnels. Sur les 15 dossiers déposés auprès de la Financial Services Commissions (FSC), 5 sociétés ont été sélectionnées et travailleront en partenariat avec des acteurs traditionnels de l’industrie financière coréenne afin de tirer profit de technologies innovantes telles que l’intelligence artificielle ou la big data. La FSC espère ainsi accélérer les procédures comme l’octroi de prêts et aider à qualifier certains segments client n’ayant pas suffisamment d’historique financier. Viva Republica, nouvelle licorne coréenne comptant 11 M d’inscrits sur son application Toss, fournira par exemple des micro-prêts de court terme à faibles taux d’intérêts avec Standard Chartered Bank Korea. Après 2 ans, ces services devront être agréés en tant que société financière ou absorbées par l’une d’entre elles. La FSC souhaite créer plus de partenariat de ce type d’ici 2020.  

 

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