En janvier, l’indice manufacturier des directeurs d’achat (PMI) est tombé à son plus bas niveau depuis deux ans et demi. L’indice s’est replié à 50,3 contre 52,6 en décembre, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis août 2016.

 

BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 28 janvier et 4 février 2019

  Drapeaux

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

PMIEn janvier, l’indice manufacturier des directeurs d’achat (PMI) est tombé à son plus bas niveau depuis deux ans et demi. L’indice s’est replié à 50,3 contre 52,6 en décembre, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis août 2016. Pour rappel, un PMI au-dessus de 50 traduit une expansion de l’activité tandis qu’un indice en dessous de 50 indique une contraction de l’activité économique. Les carnets  de commandes à l’export se sont réduits, particulièrement dans le secteur des semi-conducteurs. La faiblesse de la demande de la Chine et des États-Unis a été mentionnée par  plusieurs entreprises. Asian Nikkei Review ; IHS Markit

 

Trade DeficitLes exportations japonaises ont baissé plus rapidement que prévu fin 2018. En effet, sur le mois de décembre 2018, les exportations japonaises se sont contractées de 4%, soit deux fois plus qu’anticipé. La Chine, qui compte pour environ 20% des exportations totales japonaises, a vu ses importations en provenance du Japon baisser de 7%, notamment dans les secteurs des machines-outils destinées à la fabrication de puces électroniques et d'équipements de communication. Au total, d’après les douanes japonaises, le Japon a enregistré un déficit commercial de 9,5 Mds€ en 2018 (versus un excédent de 23 Mds€ en 2017), le premier déficit des biens depuis 2015. Financial Times

2. Relations commerciales et multilatérales

APEL’Accord de Partenariat Économique UE-Japon est finalement entré en vigueur le 1er février 2019. Cet accord d’une ampleur inédite couvre 36% du commerce mondial, près d’un tiers du PIB mondial et 640 millions de personnes. Il permettra à terme l’élimination des droits de douane sur la quasi-totalité du commerce bilatéral. L’accord, négocié depuis 2013, fait table rase d’un milliard d’euros de droits payés chaque année par les entreprises européennes exportant au Japon. L’accord fait la part belle aux exportations agricoles françaises de viande de bœuf, viande de porc et de fromage qui seront libéralisées progressivement sur les prochaines années. Les droits de douane sur le vin ont été totalement supprimés. L’accord prévoit aussi des mesures en faveur du secteur automobile, des marchés publics et des services. Plus d’informations sont trouvables dans cet article. Commission Européenne

MerkelAngela Merkel et Shinzo Abe se sont rencontrés à Tokyo en tant que fervents défenseurs du multilatéralisme et du libre-échange. Cette visite intervient dans le contexte de l’entrée en vigueur de l’Accord de Partenariat Économique entre l’Union Européenne et le Japon. La chancelière Merkel ne vient que rarement au Japon – il s’agit de sa 5ème visite depuis sa prise de fonctions en 2005 contre 11 en Chine - mais les deux grandes puissances industrielles partagent à l’heure actuelle les mêmes inquiétudes vis-à-vis de l’évolution de l’économie chinoise, soupçonnée d’être fortement subventionnée et de procéder à des transferts de technologie forcés. Autre inquiétude commune : la politique protectionniste de l’administration Trump, et les retombées possiblement désastreuses sur les deux pays exportateurs d’une éventuelle augmentation des droits de douanes sur l’automobile. Au-delà des sujets touchant au commerce, la chancelière allemande a soutenu le Premier Ministre Abe et son appel à une libre circulation des données lors du forum de Davos. Les conséquences néfastes d’un Hard Brexit ont également été abordées, le Japon ayant fait du Royaume-Uni la 2nde destination de ses investissements directs étrangers (environ 135Mds€ en stock). Asian Nikkei Review ; Mainichi ; Japan Times

3. Entreprises

CoincheckLe marché japonais des crypto-monnaies tente de redonner confiance aux investisseurs après des scandales de piratage informatique. Les plateformes japonaises Mt. Gox, Zaif et Coincheck ont, ensemble, enregistré plus d’un milliard de pertes à la suite de leurs piratages en 2014 et 2018. Coincheck a annoncé le 12 janvier dernier sa réhabilitation par les services financiers japonais après une restructuration interne. À l’instar des plateformes bitFlyer Holdings, le 25 janvier 2019, et Zaif, en novembre 2018, Coincheck a remplacé son fondateur (Koichiro Wada) par un manager expérimenté au poste de PDG (Toshihiko Katsuya). Adoptant une stratégie alternative, Brock Pierce a annoncé vouloir relancer l’activité de Mt. Gox en remboursant l’ensemble des victimes du piratage de 2014. Ces efforts s’inscrivent dans la suite des normes d’autorégulation adoptées par l’Agence des Services Financiers (FSA) qui misent sur l’expertise de terrain pour rationaliser le marché des crypto-monnaies. Asian Nikkei Review ; Yahoo Finance

Panneaux solairesLe Ministère de l'environnement souhaite rendre obligatoire le recyclage des panneaux solaires. Avec le lancement du système de tarif d'achat d'électricité renouvelable en 2012, les panneaux solaires ont été massivement introduits au Japon. Ces panneaux affichant une durée de vie moyenne de 20 ans, le Ministère de l’Environnement (MOE) s’interroge sur les suites et envisage de rendre obligatoire pour les utilisateurs leur recyclage. D’après le MOE, le volume annuel de déchets de panneaux solaires est actuellement d’environ 1 000 tonnes, mais il est estimé qu’il devrait passer à 10 000 tonnes en 2025, 30 000 tonnes en 2030, 60 000 tonnes en 2035 et 770 000 tonnes en 2039. Seule la méthode de traitement des déchets est fixée par le cadre actuel, aucune obligation de recyclage n’existant pour les panneaux solaires au Japon. Le MOE envisage ainsi d’établir un comité d’étude pour la création du système de recyclage des panneaux solaires cet été et de remettre une proposition de projet de loi à la session parlementaire de 2020 au plus tôt.

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

NPSLe National Pension Service (NPS) va faire usage, pour la première fois, de ses droits de vote en assemblée générale, dans le cadre du code de gérance dont il a été doté en juillet 2018. NPS est devenu le 3ème fonds de pension mondial avec des actifs sous gestion de 560 Mds USD  (dont 20 % en actions coréennes). Jusqu’à présent le NPS refusait de faire usage de ses droits de vote lors des assembles générales des grands groupes coréens. Le NPS étant un actionnaire majeur des grands conglomérats coréens, ce « stewardship code » a été perçu comme une des premières mesures d’ampleur pour la réforme de la gouvernance des chaebols, promesse de campagne du Président Moon Jae-in. En amont de son assemblée annuelle, le NPS a ainsi annoncé qu’il ferait usage de ses droits de vote dans le cadre de la gestion de Hanjin KAL, conglomérat controversé après que la famille de son Président Yang-ho Cho a été touchée par plusieurs scandales. Le NPS a cependant affirmé qu’il ferait un usage circonscris des possibilités du code de gérance, en se cantonnant à des considérations de performance financière et en se refusant à demander le départ du board de certains membres de Hanjin et de sa filiale Korean Air, au premier chef desquels le Chairman Cho. Pulsenews ; The Investor

Le gouvernement a dévoilé son plan d’investissement pluriannuel de 21,5 Mds USD en faveur des territoires. Ce plan présenté Invts territoirespar le ministre de l’économie Hong Nam-ki le mardi 29 janvier a pour objectif de développer 23 autoroutes, ports, aéroports et centres industriels partout dans le pays afin de relancer l’emploi et surtout de revitaliser les économies régionales. Les projets financés ne concerneront pas  Séoul ni sa région. Ils seront exemptés d’enquêtes de faisabilité et exemptés des investigations menées en amont de la réalisation des projets pour juger le bien-fondé économique de ceux-ci, pour sortir du cercle vicieux qui pénalisait les régions : selon le gouvernement, le départ des jeunes des provinces est la conséquence directe de l’absence d’infrastructures, les éventuels projets passés ayant été abandonnés en prévision du futur dépeuplement de ces régions. Parmi les principaux projets, figure une liaison entre Gimcheon au centre du pays et Geoje au Sud dont le coût s’élèvera à 4,2 Mds USD. Le plan reprend également deux grands projets intercoréens, la liaison ferroviaire Pyeongtaek-Osong (2,8 Mds USD) et la construction d’une autoroute entre Jecheon et Yeongwol (1,1 Md USD). Korea Times

2. Entreprises

Chantier navalHyundai Heavy Industries (HHI) souhaite racheter son rival Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering (DSME). La Korea Development Bank (KDB) a annoncé le jeudi 7 février avoir signé un accord conditionnel avec Hyundai Heavy Industries pour vendre la totalité des actions DSME détenues, soit 55,7% du capital. La KDB aurait également signé un protocole d’accord temporaire avec le leader coréen de la construction navale pour lui assurer un soutien de trésorerie à hauteur de 2,25 Mds USD. La KDB devrait approcher Samsung Heavy Industries afin de déterminer si l’entreprise est également intéressée pour le rachat de DSME. HHI, premier constructeur mondial en 2018 en termes de commande pourrait ainsi prendre une avance considérable sur ses rivaux chinois et japonais. Les syndicats de HHI ont exprimé leurs inquiétudes et exigé que cette acquisition n’entraîne aucun licenciement. Reuters ; The Korea Herald

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