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Macroeconomie

Chômage – Le taux de chômage continue de diminuer en Irlande, s’établissant à 5,3% en novembre, en baisse de -0,1pp par rapport à octobre et de -1,1pp sur un an, soit le taux le plus faible depuis février 2008. Attestant du dynamisme de l’économie irlandaise, le taux de chômage irlandais est maintenant -10,7pp en dessous du pic atteint en janvier 2012 (16,0%). Parallèlement, l’emploi a augmenté de +3,0% au troisième trimestre 2018 en glissement annuel (g.a), soit une hausse de +66 700 individus, s’établissant ainsi à 2 273 200. La hausse de l’emploi a été particulièrement prononcée dans les secteurs de la construction (+13,9%, soit +17 900 individus) et de l’administration et des services de soutien aux activités (+13,5%, soit +12 500 individus).

chômage

Activité économique – Le PMI manufacturier était en hausse pour la première fois en trois mois en novembre, s’établissant à 55,4 (contre 54,9 le mois précédent). Les entreprises sondées rapportent un environnement des affaires plus favorable ainsi qu’une hausse de la production et des commandes, notamment en provenance du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Le PMI manufacturier irlandais surpasse ainsi largement celui de l’UE, qui ne progresse que marginalement, à 51,8 en raison de la faiblesse de la demande intérieure européenne. Le PMI irlandais des services était quant à lui en légère baisse, s’établissant à 57,1 en novembre contre 57,2 le mois précédent, soit son plus bas niveau depuis 8 mois. 

PMI

Construction – Le PMI de la construction était en forte baisse en octobre, s’établissant à 52,9 contre 56,2 le mois précédent – son niveau le plus faible depuis mars 2015. Cela représente un ralentissement significatif, la moyenne des 9 premiers mois 2018 s’établissement à 59,4, et généralisé à travers les trois sous-secteurs : construction résidentielle (53,6), activité commerciale (53,9) et génie civil (45,3). Les entreprises sondées rapportent principalement des craintes liées au Brexit, alors que la confiance des entreprises du secteur est au plus bas depuis 5 ans. Le PMI de la construction demeure toutefois un indicateur volatile.

PMI construction

Salaires – Au troisième trimestre 2018, le salaire hebdomadaire moyen en Irlande a augmenté de +3,2% sur un an, passant de 717,55 € à 740,32€, et de +0,7% en glissement trimestriel (g.t) corrigé des variations saisonnières (cvs). Le salaire horaire a également enregistré une hausse, mais plus modérée (+2,1% en g.a. et +0,5% en g.t. cvs). Cette différence s’explique par une réorientation de l’activité à temps partiel vers l’activité à temps plein, entraînant une augmentation de +0,9% du nombre d’heures hebdomadaires travaillées moyennes en g.a. et de +0,3% en g.t. cvs. Si le niveau moyen des salaires hebdomadaires dans le secteur privé demeure inférieur à celui du public (respectivement 679,18€ et 958,98€ au T3 2018), il connait toutefois une croissance plus rapide, avec respectivement +3,6% et +1,9% sur un an. Les secteurs affichant la hausse la plus prononcée sont les arts et le divertissement (+7,2%), l’hôtellerie & la restauration (+6,1%), le transport & le stockage (+5,8%), l’information & la communication (+5,3%) et la construction (+5,2%)

Salaires

Immobilier – La construction résidentielle était en hausse de +23% au troisième trimestre 2018 en g.a, s’établissant à 4 673 unités. Bien que solide, cette croissance demeure toutefois plus faible que celle des deux premiers trimestres de l’année, respectivement de +26% et +34%. A ce rythme, la construction résidentielle pourrait dépasser 18 000 unités sur l’ensemble de l’année 2018. Dublin et sa banlieue continuent d’être les premiers bénéficiaires de ces constructions, rassemblant plus de 60% des nouvelles unités. A Cork, la construction résidentielle a augmenté de +28% sur les 3 premiers semestres de 2018 – mais cette hausse soutenue s’explique principalement par un effet de base, le nombre d’unités achevés n’atteignant que 623.

Immobilier

Fiscalité

Lutte contre l’évasion fiscale – Fin novembre, le Ministre des Finances et de la Dépense Publique, Paschal Donohoe, a annoncé que les autorités fiscales irlandaises et maltaises étaient convenues d’empêcher les entreprises multinationales de s’appuyer sur la convention fiscale bilatérale qui existe entre les deux pays pour mettre en place des montages d’optimisation agressive du type « Single Malt ». Ce dernier permet en effet à une entreprise physiquement installée en Irlande d’être considéré comme résidente fiscale à Malte où la fiscalité sur les redevances de brevet est nulle.

Single

Investissement et compétitivité

Entreprises multinationales – Les derniers chiffres publiés par le CSO (homologue irlandais de l’INSEE), confirment que le poids prépondérant des entreprises multinationales (FMN) dans la catégorie des entreprises non-financières en Irlande. Alors que les profits rapatriés en Irlande par ces FMN gonflent de façon très significative le PIB irlandais, ils n’ont qu’un effet négligeable sur l’économie réelle du pays. Les 50 plus grandes FMN ont ainsi contribué directement (elles y contribuent également indirectement à travers l’achat de biens et services aux entreprises locales) à hauteur de 100 Mds€ au PIB irlandais en 2017 – soit 34% du PIB du pays. La moitié de ce chiffre (53 Mds€) est constitué des bénéfices d’abord rapatriés en Irlande puis distribués sous formes de dividendes ou réinvestis ; ils n’impactent que peu l’économie locale. Les salaires (4,5 Mds€) et les taxes (3,2 Mds€) payés par ces FMN représentent une proportion beaucoup plus faible du PIB irlandais (respectivement 1,5% et 1,0%) mais ont un impact beaucoup plus tangible sur l’économie réelle de l’Irlande. Par exemple, en 2017, les FMN ont contribué à 79%de la collecte totale de l’impôt irlandais sur les sociétés – et à hauteur de 39% pour les 10 premières d’entre elles. En 2017, les profits représentaient 96% de la valeur ajoutée brut (VAB) des FMN, contre 57% de celles des autres entreprises. Leur taux d’investissement est toutefois proche, les FMN ayant investi 25% de leur VAB (25 Mds€) et les autres entreprises 29% (29 Mds€). En 2016 (derniers chiffres disponibles), les entreprises multinationales implantées en Irlande employaient près de 295 000 personnes, soit 14% de l’emploi total et 22% de l’emploi privé.

FMN

Transports – La Ministre des Transports, Madame Élisabeth Borne, s'est rendue à Dublin le vendredi 23 novembre 2018 accompagnée d'une délégation de parlementaires, d'élus locaux et de dirigeants des ports français concernés par l'impact du Brexit sur les lisaisons maritimes entre la France et l'Irlande (photo en bas à gauche). La ministre s'est entretenue avec son homologue irlandais, M. Shane Ross (photo de droite) à la Résidence de France avant de se rendre au port de Dublin pour participer à une réunion de travail entre les représentants des ports français et irlandais et assister à la signature d'un memorandum of understanding (photo en haut à gauche) entre M. Mériadec Le Mouillour, vice-président de l'Union des ports de France (UPF) et M. Michael Sheary, représentant de l'Irish Ports Association (IPA). Ce MoU vise à renforcer la collaboration entre les ports irlandais et français afin de répondre aux enjeux posés par le Brexit.

Ministres

Le Chiffre Du Mois

208

C’est le nombre de points de passage sur la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, seule frontière terrestre entre le Royaume-Uni et le reste de l’Union européenne. A titre de comparaison, il n’y a que 137 points de passage sur l’ensemble de la frontière orientale de l’UE, qui s’étend de la Finlande au nord à la Grèce au sud. A l’heure actuelle, les flux de personnes et de marchandises peuvent la traverser sans aucun contrôle. Entre 23 000 et 30 000 personnes habitent d’un côté de la frontière et travaillent de l’autre et environ 110 millions de véhicules la franchissent chaque année. Le maintien de cette frontière « invisible », auquel se sont engagés l’UE et le Royaume-Uni, constitue l’un des enjeux majeur des négociations sur le Brexit.     

Finances publiques

Exchequer – La collecte de l’impôt sur les sociétés (IS) bien meilleure que prévu en novembre pourrait conduire les finances publiques irlandaises à renouer avec un excédent d’exécution budgétaire dès 2018. Les 2,7 Mds€ de collectes enregistrées en novembre  (21% de plus que les prévisions) devrait entraîner une recette d’IS de plus de 10 Mds € sur l’ensemble de l’année (après 8,1 Mds€ en 2017) soit 0,4 Md de plus que la dernière prévision du gouvernement qui tablait par ailleurs sur un déficit de 0,3 Md pour 2018. Si ces résultats sont une bonne nouvelle pour le gouvernement, Seamus Coffey, président de l’Irish Fiscal Advisory Council (IFAC), organe indépendant chargé de surveiller la politique budgétaire, a toutefois mis en garde contre l’augmentation des dépenses publiques, notamment structurelles. Selon M. Coffey, ces recettes d’IS exceptionnellement haute revêtent un caractère volatile car elles proviennent en grande majorité d’un nombre restreint d’entreprises multinationales dont l’activité est facilement délocalisable.

Secteur Financier

Permanent TSB – La banque irlandaise Permanent TSB est en passe de ramener son taux de prêts non-performants (PNP) en deçà de 10% dans les prochains mois alors qu’il s’élevait encore à 26 % en janvier 2018 grâce à deux importantes opérations : la cession en juillet de son portefeuille de PNP ‘Project Glas’ pour 2,1 Mds€ au fonds privé texan Lone Star, puis la titrisation décidée en novembre de 1,3 Md € de prêts hypothécaires non-performants

Evolution des indicateurs macroéconomiques

Tableau mensuel

Tableau mensuel

Tableau annuel

 Tableau annuel