BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 19 et 26 novembre 2018

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Sommaire

 

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

Hausse de la taxe sur la consommation et mesures compensatoires. En prévision du projet de Loi de finances de 2019, un groupe de travail attaché à Taro Aso, ministre des Finances japonais, a émis un certain nombre de recdcommandations au gouvernement japonais.  Dévoilées le 20 novembre, ces recommandations visent principalement à limiter l’effet récessif de la hausse de la TVA planifiée pour octobre 2019. Le taux de la TVA devrait passer de 8% à 10% en vue de compenser le coût des dépenses sociales, et à terme, d’atteindre un équilibrage du budget primaire d’ici 2025. Cette hausse risque d’avoir des effets retors sur la consommation, à l’instar de ce qui avait été observé lors des précédentes hausses de 1997 et 2014. Pour y pallier, le gouvernement japonais prévoit la mise en place de diverses mesures de compensation, qui seront indiquées dans la première mouture du budget de l’exercice 2019, telles que des incitations fiscales à l’achat d’une voiture neuve ou à l’achat immobilier, la distribution de bons d’achats abondés par le Gouvernement pour les ménages les plus pauvres, pour stimuler la consommation, ou encore une cagnotte  de 5% accordée aux consommateurs sur leur carte bancaire pour  les paiements sans espèces (cashless) auprès des petits commerçants. Le Conseil recommande au ministère des Finances de faire en sorte que les mesures de compensation soient « efficaces, mais sans gonfler les finances publiques ». Sources : ReutersJapan TodayMainichi

 Le gouvernement japonais réfléchit actuellement à une nouvelle loi qui obligerait les entreprises à proposer à leurs employés des solutions leur permettant de continuer à travailler (sur la base du volontariat) jusqu’à 70 ans. Depuis 2013, les entreprises cdont l’obligation légale de proposer aux salariés de plus de 60 ans de rester en emploi jusqu’à 65 ans, ce qui s’est traduit par (i) le recul de 60 à 65 ans de l’âge à partir duquel un employeur peut mettre d’office à la retraite un salarié (ii) l’introduction d’un système d’emplois spécifiques au sein des entreprises pour les salariés de 60 à 65 ans . Au regard de ces propositions adoptées formellement par le Conseil sur les Investissements pour le Futur, le gouvernement appelle donc les entreprises à faire des efforts pour s’adapter de nouveau si « cette nouvelle législation visant à favoriser l’emploi continu » est votée. Source : Jiji Press

 

2. Relations multilatérales

Dans deux décisions rendues le 29 novembre, la Cour suprême de Corée a condamné le groupe Mitsubishi Heavy Industries à payer environ 1 million de dollars US de dommages et intérêts à 10 ressortissants coréens pour travail forcé. Ces derniers avaient été obligés de participer à l’effort de guerre japonais pendant la seconde guerre mondiale. Les deux décisions de la Cour suprême interviennent exactement un mois après une décision identique rendue à l’encontre de Nippon Steel & Sumitomo Metal (NS&SM), qui avait été alors la première en son genre. Entre temps, le gouvernement coréen a annoncé, le 21 novembre, la dissolution du fonds de compensation financé par le gouvernement japonais en vertu de l’accord diplomatique bilatéral de 2015 sur la question des femmes de réconfort. Il a déclaré qu’il rendrait l’argent déjà versé et le remplacerait par des fonds provenant du budget national coréen. Comme il l’avait fait après la condamnation de NS&SM, le gouvernement japonais a contesté la décision de la Cour Suprême coréenne.  Le Ministre des affaires étrangères Taro Kono l’a qualifiée de « regrettable et inacceptable » et évoqué la possibilité d’une intervention devant la Cour internationale de justice. Source : Nikkei Asian Review

 

 3. Entreprises

Le PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, a été arrêté le lundi 19 novembre à son arrivée au Japon, par le cdgroupe d’enquête spécial du procureur de Tokyo. L’arrestation a eu lieu à la suite d’une enquête interne menée au sein de Nissan et dont les résultats n’ont pas encore été rendus publics. Les conseils d’administration de Nissan et de Mitsubishi Motors ont démis Carlos Ghosn de ses fonctions de président, respectivement, le jeudi 22 et le lundi 26 novembre. Renault a nommé Thierry Bolloré et Philippe Lagayette, directeur général délégué et président par intérim, sans démettre Carlos Ghosn. Les Ministres français et japonais de l’économie ont déclaré dans un communiqué conjoint vouloir continuer à soutenir l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Source : Financial Times, Nikkei Asian Review

 

Toyota Motor Corp. a annoncé qu’elle lancerait, à partir de janvier prochain, un service pour lequel les utilisateurs paieraient des frais mensuels en l’échange de l’accès à plusieurs modèles de véhicules disponibles chez ses concessionnaires. Les cdabonnés pourraient alors emprunter les véhicules autant de fois que souhaité. Ce service pourrait notamment couvrir la marque luxe de Toyota, Lexus. C’est le premier constructeur japonais à lancer un tel service. Il est déjà envisagé que ce programme soit également développé à l’étranger, notamment en Asie. Cette offre s’inscrit dans la stratégie de la compagnie d’explorer de nouvelles opportunités de business, au-delà des seules ventes de véhicules. Toyota a également annoncé qu’elle intègrerait pleinement le marché du partage automobile dès le printemps prochain.

 

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

La politique économique coréenne actuelle a des effets contre-productifs sur les inégalités. Si le revenu moyen des ménages a cdaugmenté de 4,4 % sur un an, cette croissance ne s’est pas faite  de manière « inclusive » contrairement au souhait du président Moon Jae-in : les statistiques du Ministère de l’économie soulignent que le revenu moyen des 20 % des ménages les moins aisés s’est contracté de 7 % sur  un an, à 1165 $ par mois en moyenne. Dans le même temps, le revenu du quintile le plus riche a augmenté de 8,8 % sur la même période, à 8600 $ : le ratio entre les deux quintiles était de 5,52 entre juillet et septembre, soit son plus haut niveau depuis 11 ans. Les revenus moyens du travail ont notamment reculé de 22,6 % sur un an pour le quintile le moins favorisé sous l’effet conjugué de la disparition des emplois rémunérés au salaire minimum (suite à l’augmentation de ce dernier de 16,3% au 1er janvier 2018) et de la réduction du nombre d’heures travaillées (la durée légale du travail est passée d’un maximum de 68h/semaine à 52h/semaine ). Sources : Yonhap ; Korea Joongang Daily  

2. Entreprises

Le régulateur financier ménage les sociétés pharmaceutiques coréennes. La Financial Services Commission (FSC) a annoncé que les sociétés pharmaceutiques ayant subi des pertes d’exploitation en raison de leurs investissements en R&D cdne seraient pas labellisées comme sociétés à risque. Habituellement, une entreprise cotée en bourse a des chances de se faire « délister » suite à l’attribution de ce label. Le Président de la FSC a toutefois défendu les acteurs pharmaceutiques, qui doivent structurellement investir sur le long terme avec un risque très élevé. Ce dernier a souligné que, depuis 2013, les exportations de l’industrie pharmaceutique avaient augmenté de 13,6% et que, depuis 2015, 33 nouveaux accords sur des brevets de médicaments avaient également été signés pour un montant total de 9 Mds USD. Le gouvernement va ainsi travailler sur une nouvelle loi pour exempter les sociétés pharmaceutiques de la labélisation. Source : Korea Joongang Daily

 Samsung Biologics condamné pour avoir gonflé artificiellement sa valeur avant son entrée en bourse. La FSC, le gendarme financier coréen, a jugé mercredi 14 novembre que l’entreprise s’était montrée coupable de fraude comptable lors de son cdintroduction en bourse en juin 2016. Après avoir enregistré des pertes pendant plusieurs années, Samsung Biologics avait présenté un bénéfice net de 1,7 Md USD en 2015 grâce à la modification, d’un exercice sur l’autre, du calcul de la valorisation de Samsung Bioepis, une de ses filiales créée en joint-venture avec l’entreprise américaine Biogen Inc. Cette modification comptable avait permis de multiplier par 18 la valorisation de Samsung Bioepis, soit 4,5 Mds USD. La FSC a infligé une amende de 7,5 Millions USD à Samsung Biologics et condamné Samjong KPMG, le cabinet d’audit du groupe, à une amende de 1,5 million USD. Elle a appelé au renvoi du CEO du groupe, Tae-han Kim, et demandé à la justice d’enquêter pour définir les responsabilités dans l’affaire. L’action Samsung Biologics, qui avait déjà perdu 30 % de sa valeur depuis le début de l’affaire, est provisoirement suspendue. Korea exchange a jusqu’au 5 décembre pour décider de l’éventuelle sortie de cotation de l’action. Sources : Korea Times ; Hankyoreh 

 

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