Au terme de la quatrième mission de revue de programme effectuée du 18 au 31 octobre, l’Egypte et le FMI se sont mis d’accord au niveau technique pour le décaissement de la cinquième tranche de 2 mds$ prévue dans le cadre de la facilité élargie de crédit conclue en novembre 2016. Le conseil d’administration doit désormais approuver le rapport qui permettra le décaissement effectif. Cela porterait le total des décaissements à 10 mds$ sur les 12 que prévoient l’accord.

Dans un communiqué, Subir Lall, chef de mission, affirme tout d’abord que la situation économique a continué de s’améliorer en 2018 et souligne :

  • la bonne exécution du programme qui a joué un rôle déterminant dans la stabilisation macroéconomique, portée par une réduction des déficits jumeaux, une baisse de l’endettement et du chômage et une accélération de la croissance malgré des conditions mondiales moins favorables;
  • la reprise du tourisme et l’augmentation de la production de gaz naturel ;
  • la bonne conduite du plan d’assainissement budgétaire avec à la clé une situation d’excédent primaire, la première depuis dix ans. L’objectif d’un excédent primaire équivalent à 2% du PIB a été maintenu pour l’exercice 2018/19. Cela témoigne de la confiance du FMI à l’égard des autorités égyptiennes quant à la bonne exécution budgétaire, en dépit de l’augmentation des prix des carburants notamment. A ce titre, la mise en place d’un mécanisme d’indexation automatique des prix du carburant permettra de soulager la pression exercée sur l’exécution budgétaire et une meilleure allocation des ressources pour soutenir les plus vulnérables ;
  • un système bancaire liquide, rentable et bien capitalisé ainsi qu’un niveau sain des réserves de change permettant de faire face au risque de sorties de capitaux auxquels sont confrontés plusieurs pays émergents.

Il a encouragé la poursuite de la politique monétaire prudente pratiquée par la Banque Centrale depuis 2016 (trois augmentations des taux directeurs de 700 pb au total, puis deux baisses de 200 pb quand l’inflation a entamé sa décrue), afin de contenir d’éventuels effets de second tour de l’inflation, notamment dus aux augmentations récentes des prix régulés de l’eau, des carburants et de l’électricité. Il a néanmoins constaté une augmentation du taux d’inflation en réaction aux augmentations des prix des produits administrés mais également d’une volatilité accrue des prix des produits alimentaires qui constituent l’essentiel du panier de consommation des foyers égyptiens. Le retour à un taux d’inflation à un chiffre reste un objectif prioritaire et atteignable.

Il a également souligné les efforts entrepris par les autorités égyptiennes pour améliorer le niveau de vie des populations les plus vulnérables au travers des programmes sociaux Takaful et Karama qui concernent à présent plus de 10 millions de personnes.

Par ailleurs, le FMI insiste désormais sur les réformes structurelles nécessaires pour permettre au secteur privé de jouer son rôle : plus de transparence du secteur public, renforcement de l’indépendance et des pouvoirs de l’autorité de la concurrence et d’avantage de transparence dans l’allocation des terrains aux entreprises.