Le Premier Ministre Moustafa Madbouli a prononcé le 3 juillet son discours de politique générale devant le Parlement. Il a confirmé vouloir s’inscrire dans la lignée de son prédécesseur Shérif Ismail, notamment sur le volet des réformes économiques.

Ainsi pour l’exercice 2018/19, il a annoncé un objectif de croissance de 5,5% du PIB. De même, il s’est engagé à poursuivre les efforts pour réduire l’inflation à 13,7% (20,1% en 2017/18). Dans ce cadre, la réduction des déficits jumeaux reste une priorité du gouvernement, avec un objectif de 7,4% de PIB pour le déficit budgétaire (contre 9,4% en 2017/18) et de 2,6% du PIB pour le déficit du compte courant (contre 4,9% en 2017/18). De même, les besoins de financement sont estimés à 1,1 Md $ (2,6 Mds $ pour l’exercice précédent) et pourraient être comblés par une nouvelle émission d’obligations sur les marchés internationaux.

Le Premier Ministre a confirmé son intention d’éliminer les subventions à l’énergie (pétrole en 2019/20 et électricité en 2021/22) afin de réduire le déficit budgétaire.

Dans un contexte de renforcement des mesures sociales, le Premier Ministre Madbouli a révélé que tous les programmes de protection sociale seront unifiés prochainement pour assurer l’allocation de ces ressources aux personnes en réel besoin. L’élargissement du programme Takafol & Karama fait aussi partie des priorités du Ministre.

Il entend également mener à bien les mégaprojets d’infrastructures (routes, services de transport, irrigation, logements) lancés lors du premier mandat du Président Sissi. Par ailleurs, il a confirmé qu’il conservera la gestion des projets de logement dont il était en charge au sein du gouvernement de Shérif Ismail.

A l’horizon 2021/22, il souhaite porter le taux de croissance du PIB à 8%, ramener la dette publique sous la barre de 80% du PIB, réduire le déficit budgétaire à 6% du PIB et amener le taux de chômage à 8%.

Cependant, il a souligné le risque lié au taux de natalité trop élevé (3,31 enfants / femmes en 2017) et non contrôlé sur l’efficacité du programme. Il a expliqué que son Cabinet établira un programme de planification familiale pour porter la campagne - Deux, ça suffit - avec un financement de 250 M LE (12 M €).