Sommaire

  • Infrastructures
    • Le gouvernement japonais facilite les investissements à l’étranger des compagnies d’énergie nippones

    • Le Japon, les États-Unis et l’Inde s’associent pour le développement de projets d’infrastructure dans la zone Indo-Pacifique

  • Énergie
    • Projet de stratégie énergétique à l’horizon 2050 du METI : les renouvelables mis en avant

    • Une libéralisation du marché de détail du gaz plus difficile que celle du marché de l’électricité

    • Tokyo Gaz renforce ses activités dans les énergies renouvelables

    • Record du volume échangé sur le marché de l'électricité

    • Les producteurs d’électricité renouvelable devront désormais payer les frais d'utilisation du réseau

    • Inauguration du premier projet biomasse de JR East

  • Transports
    • Le consortium Mitsubishi Estate – Tokyu remporte le contrat pour la concession de l'aéroport de Shizuoka

    • Première privatisation de métro municipal au Japon, à Osaka

  • Climat
    • Présentation du projet pour la 3ème période du marché carbone de la ville de Tokyo

    • Projet de démonstration d’un marché carbone par le MOE au cours de l’année fiscale 2018

  • Construction
    • Mise en place d’un système de subventions pour soutenir les matériaux japonais dédiés à la construction en bois

Infrastructures

Le gouvernement japonais facilite les investissements à l’étranger des compagnies d’énergie nippones

infrastructures asie

Avec en vue le renforcement des exportations d’infrastructures japonaises vers l’Asie du Sud-Est – un objectif important de l’administration Abe –, le gouvernement nippon va faciliter les investissements des énergéticiens japonais dans des projets à l’étranger.

Les maisons de commerce et autres entreprises recevant un soutien d’entités liées au gouvernement telles que la JBIC (Japan Bank for International Cooperation) ou la NEXI (Nippon Export and Investment Insurance) avaient jusqu’ici interdiction de vendre leurs parts dans des projets d’infrastructure à l’étranger à des tiers et, ce, afin de prévenir leur vente à profit à des entreprises étrangères. Le gouvernement souhaite assouplir cette règle en autorisant la vente de ces parts à hauteur de 20%. Un conseil gouvernemental sur la stratégie pour les infrastructures décidera de la façon dont ces régulations seront modifiées. Les décisions du conseil seront intégrées dans la stratégie d’investissement qui sortira en juin, et les règles afférentes devraient être révisées dans l’année.

Les entreprises détentrices de parts de projets d’infrastructures électriques à l’étranger pourront ainsi faire porter une partie du coût de ces investissements lourds sur les compagnies d’électricité. Le déclin de la population japonaise créant des perspectives décroissantes dans la demande d’énergie, ces dernières sont intéressées par une expansion à l’international mais n’avaient jusqu’alors pas la possibilité de s’exporter, par manque de fonds pour lancer seules des projets d’une telle envergure.

Les 7 principales maisons de commerce japonaises (Mitsubishi Corp., Mitsui & Co., Sumitomo, Itochu, Marubeni, Toyota Tsusho et Sojitz) disposent aujourd’hui d’une capacité de production à l’étranger combinée de 40 GW, dont 12 GW pour Marubeni seule.

D’après le METI, les ventes à l’étranger représentent 50 à 70% des opérations des principaux énergéticiens européens comme E.ON (Allemand). Ce chiffre s’élève à 20% pour J-Power (Japan's Electric Power Development) mais est encore plus faible pour les principales compagnies d’électricité et de gaz du pays.

Le gouvernement souhaite également étendre son soutien à l’approvisionnement en carburant. Jusqu’ici, les financements à faible coût de la JBIC et les primes faibles de la NEXI étaient réservés aux exportations de carburant vers le Japon ou la construction d’installations de transbordement dans les pays producteurs. Ces soutiens seront étendus aux compagnies japonaises transportant du GNL vers ou construisant des terminaux GNL dans d’autres pays consommateurs.

Source: Nikkei Asian Review, 10 avril

Le Japon, les États-Unis et l’Inde s’associent pour le développement de projets d’infrastructure dans la zone Indo-Pacifique

Le Japon, les États-Unis et l’Inde se sont mis d’accord pour travailler ensemble à des projets d’infrastructure dans la zone Indo-Pacifique, afin de contrer les investissements chinois croissants. Un dialogue au niveau opérationnel sera bientôt lancé, dans l’objectif de commencer rapidement des projets.

Ils visent à se concentrer sur les pays du Sud et du Sud-Est asiatique comme le Népal, le Bangladesh et le Myanmar. Les entités liées aux gouvernements telles que la JBIC (Japan Bank for International Cooperation), la NEXI (Nippon Export and Investment Insurance) et la U.S. Overseas Private Investment Corp. fourniront financements et assurance pour aider les compagnies locales à mettre en œuvre ces projets d’infrastructure. Le Japon envisage également de contribuer via de l’aide publique au développement officielle.

Les trois pays devraient contribuer à différents types d’infrastructures – développement portuaire pour l’Inde, parcs industriels pour le Japon, centrales électriques pour les Etats-Unis. Ils partageront leurs informations sur ces projets ; la fourniture de prêts joints et la création de joint-ventures sont également envisagées.

Source: Nikkei Asian Review, 10 avril

Énergie

Projet de stratégie énergétique à l’horizon 2050 du METI : les renouvelables mis en avant

Les experts du Round Table for Studying Energy Situations – huit membres incluant des académiques et cadres du privé – ont finalisé leur proposition pour la stratégie énergétique à l’horizon 2050 du Japon. Il y apparaît que les énergies renouvelables – en particulier, solaire et éolien – devraient devenir une « source d’électricité principale », sans mentionner de mix énergétique précis pour 2050. Le rapport indique que les différentes sources d’électricité doivent être étudiées afin de déterminer lesquelles sont les plus compétitives économiquement et technologiquement et comment elles pourraient être combinées à d’autres sources énergétiques ou moyens de stockage.

Le projet indique par ailleurs que la dépendance du pays au nucléaire devrait être réduite autant que possible, bien que les réacteurs sûrs et économiques demeurent intégrés dans les perspectives énergétiques.

Ces réflexions seront reflétées dans le plan fondamental de l’énergie, dont la révision est prévue cet été.

Source : Nikkei et The Japan Times, 10 avril

Une libéralisation du marché de détail du gaz plus difficile que celle du marché de l’électricité

Un an après la libéralisation du marché de détaillant de gaz, 3,9% des consommateurs (environ 758 000) ont changé de fournisseur de gaz. Cette avancée paraît lente en comparaison de la situation un an après la libéralisation du marché de l’électricité, où 5% des consommateurs avaient changé de fournisseur. Le nombre de nouveaux opérateurs entrants sur le marché est plus faible sur celui du gaz qu’il ne l’avait été sur celui de l’électricité : seule une dizaine de compagnies dans le domaine de l’énergie sont entrées sur le marché du gaz (proposant des produits combinés avec d’autres énergies, notamment de l’électricité) contre environ 280 nouveaux opérateurs provenant de différents secteurs sur le marché de l’électricité. L’introduction sur le marché du gaz est de fait plus complexe : en l’absence de marché de gros, il est difficile d’obtenir du gaz à revendre, et une base de stockage de GNL doit être construite. Aussi, l’investissement initial peut être plus important.

Source: Nikkei, 31 mars

Tokyo Gaz renforce ses activités dans les énergies renouvelables

En l’absence de hausse prévue de la demande de gaz sur le marché japonais, Tokyo Gaz va renforcer ses activités dans le domaine de l’électricité – et notamment des EnR – afin de diversifier ses activités. Un département en charge des EnR sera créé en avril 2018 au siège de Tokyo Gaz dans le but d’introduire des projets photovoltaïques d’environ 60 MW en 2018-2019 au Japon.

Par ailleurs, l’entreprise envisage d’investir environ 50 Mds JPY entre 2018 et 2020 sur des projets EnR en Europe et aux Etats-Unis. À l’étranger, l’entreprise est en partenariat avec Centrica (opérateur anglais d’électricité et de gaz) pour l’approvisionnement en combustibles. Elle souhaiterait participer à des projets éoliens (terrestres et maritimes) en Europe ainsi qu’à des projets éoliens et photovoltaïques aux Etats-Unis, en Australie ou en Asie. C’est la première fois que Tokyo Gaz investit dans des projets EnR à l’étranger, et le nombre de personnes en charge des activités internationales sera renforcé de 14% pour atteindre 250.

L’entreprise vise à produire 400 MW d’électricité renouvelable dans la première partie des années 2020. Elle a pour objectif de produire 5 GW d’électricité à la fin des années 2020, dont 10% de renouvelables.

Source : Nikkei, 31 mars

Record du volume échangé sur le marché de l'électricité

volume échangé marché électricité

Les échanges sur le marché de l’électricité sont en croissance. Le volume traité durant l’année fiscale 2017 a atteint 57 800 GWh, soit 2,5 fois celui de 2016 et 10 fois celui de 2007 (voir graphique ci-contre : Evolution du volume d’échanges sur le marché de l’électricité entre 2005 et 2017). Deux ans après la libéralisation de ce marché, son rôle prend de l’ampleur. Le prix de l’électricité a augmenté d’environ 15% en 2017 par rapport à 2016, à environ 9 JPY/kWh en moyenne. Ce prix devrait être lié à la hausse du prix du carburant.

En décembre 2017, 9,5% de l’électricité avait été mise sur le marché par TEPCO, et 3,2% par Kansai EPCO. Les grandes compagnies d’électricité visent à augmenter leur part d’électricité mise sur le marché à 10% d’ici mars 2018.

Source : Nikkei, 31 mars

Les producteurs d’électricité renouvelable devront désormais payer les frais d'utilisation du réseau

Le METI envisage d’élargir le périmètre des opérateurs soumis à l’obligation de paiement des frais d’utilisation du réseau de transport d’électricité. Jusqu’ici, seules les compagnies vendant l’électricité devaient payer ces frais. Afin de faciliter l’entretien et le renouvellement du vieux réseau construit pendant les années de croissance, les producteurs d’électricité renouvelable seront désormais également soumis au paiement de ces frais. Si cela aura pour conséquence de faire augmenter temporairement la charge des opérateurs EnR, cela sera, à moyen terme, bénéfique pour eux puisque le renforcement du réseau permettra de soutenir le déploiement des EnR. En contrepartie, les coûts initiaux de connexion au réseau seront réduits.

Une réduction est envisagée pour les opérateurs choisissant un site de production d’électricité pouvant alléger la charge du réseau – par exemple, un site proche de la région des grandes villes ou d’une région dans laquelle il y a encore de la marge sur le réseau.

Les équipements de moins de 10kW, souvent installés dans les maisons individuelles, seront exclus de cette mesure.

Source : Nikkei, 2 avril

Inauguration du premier projet biomasse de JR East

JR East, en partenariat avec Sumitomo Forestry et Sumitomo Osaka Cement, a inauguré une centrale à biomasse à Hachinohe le 1er avril 2018. C’est la première fois que JR East travaille dans le domaine de la génération biomasse. Il s’agit d’une centrale à biomasse qui utilise les bois locaux non-utilisés pour produire de l’électricité, pour l’équivalent de la consommation d’environ 27 000 ménages. Le coût total de ce projet est d’environ 6 Mds JPY.

Dans le plan stratégique du groupe, JR East mentionne l’introduction des EnR et la contribution à la revitalisation locale comme des activités à promouvoir. C’est dans ce cadre que l’entreprise a construit une centrale dans un site industriel près du port de Hachinohe. Le combustible sera fourni par Michinoku Bioenergy, filiale de Sumitomo Forestry. La capacité de production est de 1,4 MW et le volume de production annuelle est de 85 GWh. L’électricité produite sera vendue utilisant le système FiT.

Le groupe JR East travaille déjà dans les domaines du solaire et de l’éolien dans les régions du Kanto et du Tohoku. À Aomori et Iwaté, l’entreprise fait de la recherche sur la géothermie en collaboration avec une entreprise de construction.

Source : Kotsu Shimbun, 6 avril

Transports

Le consortium Mitsubishi Estate – Tokyu remporte le contrat pour la concession de l'aéroport de Shizuoka

Le département de Shizuoka a annoncé le 28 mars 2017 son choix du groupe Mitsubishi Estate – Tokyu comme soumissionnaire préférentiel dans la concession de l’aéroport de Shizuoka. Le groupe S&J composé de Sojitz, Mitsubishi Sumitomo Construction, JALUX, Marubeni et Japan Airport Consultants était également candidat.

Crée en 2009, l’aéroport de Shizuoka est actuellement géré par la compagnie Fujisan Shizuoka Airport K.K. et financé notamment par le département. Le concessionnaire privé obtiendra 80% des actions de cette compagnie et gérera l’aéroport à partir d’avril 2019 pour 20 ans (possible prolongement jusqu’à 45 ans). Le déficit annuel d’environ 500 – 600 millions JPY de l’aéroport payé jusqu’ici par le département sera désormais à la charge du concessionnaire, qui pourra toucher le bénéfice en cas de résultat positif. Le département restant propriétaire des infrastructures, il aura à charge l’entretien des infrastructures.

Le MoU sera signé mi-avril pour une signature du contrat en novembre.

Source : Nikkei, Shizuoka Shimbun, Shizuoka Broadcasting, 29 mars

Première privatisation de métro municipal au Japon, à Osaka

Suite à la privatisation du métro municipal d’Osaka, la nouvelle compagnie Osaka Metro financée à 100% par la ville d’Osaka a été mise en service le 1er avril 2018, opérant 9 lignes sur 137,8 km. C’est le premier projet de privatisation de métro municipal au Japon.

Premier du pays, le métro municipal d’Osaka a été créé en 1933 pour relier initialement Umeda et Shinsaibashi du centre-ville d’Osaka. Le réseau s’est par la suite agrandi et transportait en 2016 environ 2,46 millions passagers par jour. M. Hideaki Kawai, ancien directeur général de Panasonic, est devenu le premier président de la nouvelle compagnie, disposant d’environ 5 000 agents et de 1 354 matériels roulants. Pour les activités de bus municipal, c’est Osaka City Bus, filiale d’Osaka Metro, qui reprend les activités.

Source : Kotsu Shimbun, 3 avril

Climat

Présentation du projet pour la 3ème période du marché carbone de la ville de Tokyo

La ville de Tokyo (TMG) a présenté au comité d’experts son projet pour la 3ème période du Cap&Trade (2020 – 2024). Le projet prévoit une obligation de réduction moyenne de 7% des émissions de gaz à effet de serre des entreprises (bureaux et usines) par rapport à l’année dont leurs émissions étaient les plus fortes entre 2011 et 2014. Ce taux sera définitivement fixé avant l’été. L’objectif de la ville est de réduire de 30% ses émissions de GES par rapport à 2000 d’ici 2030, en encourageant l’amélioration de l’efficacité énergétique des entreprises.

Au cours de la 1ère période (2010 – 2014), le taux de réduction obligatoire était de 8% pour les bureaux et de 6% pour les usines, par rapport à une moyenne sur une période de 3 années consécutives choisies par l’entreprise entre 2002 et 2007. Pendant la 2ème période (2015 – 2019), ce taux était de 17% pour les bureaux et de 15% pour les usines, par rapport à la même période standard que choisie pour la 1ère période. Le taux pour la 4ème période (2025 – 2029) est déjà proposé à 17% en moyenne.

Les émissions 2016 des entreprises concernées s’élevaient à 12,13 millions de tonnes, soit 26% inférieures au volume fixé comme référence pour la période. 80% des entreprises ont déjà atteint leur objectif ; celles ne respectant pas l’obligation devront acquérir des crédits auprès des autres entreprises.

D’après le bureau environnement de TMG, avec la construction des nouveaux bâtiments, la surface totale des bureaux de la ville est en augmentation. Les entreprises s’efforceraient, pour réduire leurs émissions, d’introduire des équipements moins énergivores.

Source : Nikkei, 29 mars

Projet de démonstration d’un marché carbone par le MOE au cours de l’année fiscale 2018

Le MOE va lancer une démonstration de marché carbone au cours de l’année fiscale 2018. Les ménages individuels ayant réussi à réduire leurs émissions de CO2 en utilisant des EnR pourront vendre leur crédit aux entreprises. Le MOE souhaiterait étudier si le marché peut fonctionner en utilisant un système vérifiant le type d’EnR, le volume généré et le prix. La technologie blockchain sera appliquée.

Source : Nikkei, 30 mars

Construction

Mise en place d’un système de subventions pour soutenir les matériaux japonais dédiés à la construction en bois

Le gouvernement japonais va lancer un système de subventions à partir du mois de mai pour les constructions de bâtiments utilisant une structure en bois appelée CLT. Le gouvernement japonais envisage ainsi de soutenir l’utilisation du bois japonais ; c’est la première fois que l’achat d’un matériel de construction est subventionné. Le tarif moyen du CLT est de 150 000 JPY/m3. Le gouvernement a budgété un total de 600 M JPY au titre du budget révisé pour l’année fiscale 2017 et du budget pour l’année fiscale 2018, estimant subventionner une quarantaine de projet à partir du mois de juin.

Le gouvernement japonais souhaiterait faire baisser les coûts des matériaux japonais en bois en améliorant leur productivité. D’après l’agence de la forêt, avec la diminution de logement en bois et l’augmentation des matériels importés, la production des matériaux en bois au Japon a atteint le quart de ce qu’elle était entre 1980 et 2015.

Source : Nikkei, 29 mars
En savoir plus sur la construction bois au Japon (note SER, juillet 2017)

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le Pôle Développement Durable du Service Economique Régional de l'Ambassade de France à Tokyo. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.