La création d'entreprises technologiques nécessite des outils de financement particuliers qui prennent en compte le niveau de risque élevé de cette activité. Elle repose donc peu sur de la dette bancaire et fait plutôt appel à des acteurs comme les proches du créateur d’entreprise (love money), les business angels ou les investisseurs en capital organisés en fonds pilotés par des sociétés de gestion. Les fonds de capital-amorçage, premier stade du capital-investissement, accompagnent les entreprises à fort potentiel de croissance, souvent à composante technologique marquée, dès leur création.

À la fin des années 1990, un programme de soutien public à de jeunes entreprises technologiques en amorçage a été lancé afin de développer l'industrie du capital-amorçage en France. Ce Trésor-Éco présente un bilan de ce programme à fin 2011, qui permet de dégager des recommandations utiles pour les programmes actuels et futurs. Il s'agit de la première évaluation publique de ce programme d'amorçage.

Le programme a contribué à structurer le paysage français de l'amorçage, avec la création de nouvelles équipes de gestion et de pôles dédiés à l'amorçage au sein d'équipes de gestion existantes. À fin 2011, les 204 entreprises investies ont créé au minimum 1 700 emplois, trois entreprises ont été introduites en Bourse, 31 entreprises ont été cédées à un industriel et 13 entreprises à des investisseurs financiers.

Si les spécifications trop précises du cahier des charges imposé aux équipes de gestion ont eu un impact négatif sur la rentabilité financière du programme, des recommandations de politique publique tirées de cette première expérience de soutien public à l'amorçage ont été intégrées dans le cadre des programmes ultérieurs - FSI-France Investissement, Fonds National d'Amorçage (FNA), créé dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir.

Trésor-Éco n° 127