L'activité mondiale demeure convalescente. La crise de 2008-2009 s'est nourrie de déséquilibres profonds dans les pays avancés et notamment de niveaux d'endettement des ménages, des entreprises et/ou des États trop élevés. Les plans de relance ont permis d'en limiter les conséquences mais au prix d'une augmentation des dettes publiques alors que le désendettement privé est à peine engagé. L'assainissement effectif du bilan des agents prendra du temps et l'activité mondiale pourrait donc connaitre des à-coups.

Ainsi, après une reprise assez forte en 2010, l'économie mondiale a ralenti au cours du premier semestre 2011 en raison notamment de la hausse du prix des matières premières et du séisme de Sendai au Japon.

Au cours de l'été, de mauvaises nouvelles aux États-Unis (révision à la baisse de la croissance, dégradation de la note souveraine,…) et des craintes sur les dettes souveraines européennes ont été à l'origine d'une correction marquée des marchés financiers. Ces turbulences financières ont miné la confiance des agents et notamment des chefs d'entreprise qui, d'après les dernières enquêtes conjoncturelles, font part d'un fort repli des perspectives de croissance. Le ralentissement de l'activité mondiale pourrait donc se poursuivre sur la fin de l'année, d'autant plus que les marges de manœuvre des gouvernements sont actuellement limitées. Dans plusieurs économies développées, notamment européennes, la politique budgétaire est mobilisée dans un objectif de consolidation tandis que la politique monétaire est déjà très accommodante. En revanche, la situation des pays émergents est plus favorable et la croissance y est encore forte.

En 2012, l'activité mondiale repartirait. Les moteurs privés de la croissance (l'investissement productif et la consommation des ménages) se redresseraient progressivement au sein des économies avancées. L'effort de reconstruction japonais soutiendrait également l'activité mondiale, tout comme la persistance d'une croissance forte au sein des économies émergentes, en particulier en Asie. Sans ajustement des taux de change, le rééquilibrage des balances courantes, qui pourrait redonner de l'élan à l'activité mondiale, ne serait que très partiel et ne concernerait que quelques pays.

La reprise de l'activité mondiale reste toutefois menacée par des risques importants, au premier titre desquels l'aggravation des tensions sur les marchés financiers, notamment en Europe. La transmission de ces tensions à l'économie réelle, notamment via le canal du crédit, peut conduire à une contraction de l'activité dans certaines économies avancées, notamment européenne, au 4ème trimestre de 2011, ce qui obérerait d'autant la croissance mondiale de 2012.

Trésor-Éco n° 96