En 2009, la France a connu la récession la plus sévère depuis la seconde guerre mondiale, avec une contraction du PIB de 2,6 % (contre 0,9 % en 1993). Ce numéro de Trésor-Éco décrit l'ajustement du marché du travail pendant la crise, en exposant notamment les caractéristiques des personnes qui ont été les plus affectées par celle-ci.

La récession s'est traduite par d'importantes pertes d'emplois dans les branches principalement marchandes non agricoles (331 000 en 2009 après 183 000 en 2008). En 2010, l'économie a de nouveau créé des emplois et le chômage a reflué (74 000 créations). Les mesures prises pour limiter les destructions d'emplois (extension de l'activité partielle…) ou pour encourager les créations d'emplois (zéro charge très petites entreprises -TPE-, développement de l'alternance…) ont limité les effets sur l'emploi de la crise si bien que l'ajustement de l'emploi sur l'ensemble de la période de crise apparaît plutôt modéré par rapport à l'ampleur du choc d'activité.

En début de récession, l'essentiel de l'ajustement s'est porté sur l'intérim ; mais ce secteur a recommencé à créer des emplois dès le 2e trimestre de 2009. Après correction des évolutions tendancielles passées, l'industrie et les services sont les secteurs qui ont le plus fortement contribué aux destructions d'emplois en 2009.

L'emploi des seniors a bien résisté : le taux d'emploi des 55-64 ans, après correction de la structure démographique, est en hausse continue même pendant l'épisode récessif.

En parallèle, les salaires ont ralenti en lien avec la baisse de l'activité et la montée du chômage. Le ralentissement du salaire moyen par tête (+1,3 % en 2009 après +2,6 % en 2008) a été plus prononcé que celui du salaire mensuel de base (respectivement +2,2 % après +3,0 %).

Au total, la masse salariale dans les branches principalement marchandes non agricoles a reculé en 2009 (– 1,2 %), la baisse de l'emploi salarié (– 2,4 %) ayant été plus forte que la hausse du salaire horaire (+1,3 %) tandis que le nombre d'heures par tête aurait lui été à peu près stable. Au demeurant, ce recul a été moins important que celui de la valeur ajoutée, en lien notamment avec l'ajustement retardé et limité de l'emploi à l'activité, de sorte que la part des salaires dans la valeur ajoutée a progressé.

Trésor-Éco n° 83