D'un point de vue macroéconomique, la décennie 2000 s'est distinguée par un accroissement significatif des déséquilibres mondiaux. De 1998 à 2007, la somme des déficits et surplus courants des économies du G20 a ainsi augmenté de près de 2 000 milliards de dollars. Ces déséquilibres ont contribué à la gravité de la crise économique.

Les Chefs d'État du G20 ont décidé lors du Sommet de Pittsburgh, en septembre 2009, de se doter d'un « cadre pour une croissance forte, soutenable et équilibrée », pour coordonner des réformes permettant de rééquilibrer la croissance mondiale.

On se concentre ici sur les trois grands pays en excédent courant (Chine, Allemagne et Japon), pour lesquels on identifie quelques réformes susceptibles de rééquilibrer la croissance : en Chine, l'augmentation de la protection sociale, le développement des marchés financiers qu’accompagnait une réévaluation du yuan à un rythme comparable à celui qui a été observé entre 2005 et 2008 ; et en Allemagne et au Japon, l'augmentation de la concurrence dans le secteur des services.

Une étude menée à l'aide d'un modèle macro-économétrique international montre que ces réformes, accompagnées d'une légère hausse structurelle du taux d'épargne aux États-Unis, conduiraient à une réduction significative des déséquilibres de balances courantes : en 5 ans, leur niveau serait divisé par deux (Graphique ci-dessous).

Le surcroît d'activité dans les pays mettant en œuvre des réformes pour stimuler leur demande intérieure ferait plus que compenser la perte de croissance mondiale liée à une moindre consommation aux États-Unis ; au bout de 5 années, l'activité économique mondiale serait plus élevée de 1 %, et le commerce mondial augmenterait en conséquence. Ces résultats montrent la pertinence et le caractère réaliste du « cadre pour une croissance forte, soutenable et équilibrée » du G20.

L'effet des mesures de consolidation budgétaire dans les économies avancées et de potentielles réformes structurelles dans les pays en déficit courant (visant notamment à améliorer la régulation financière et à redynamiser la compétitivité), quoiqu'essentielles pour l'atteinte d'une croissance mondiale forte, soutenable et équilibrée, n'est pas analysé ici.

Trésor-Éco n° 80